Les limites de la connaissance

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°559 Novembre 2000Par : Hervé ZWIRN (75)Rédacteur : Jean SASS (75)

Quel est l’objet de notre connais­sance et com­ment connais­sons-nous ? Telles sont les ques­tions fon­da­trices de la philosophie.

Les grands pen­seurs se sont constam­ment inter­ro­gés sur ce sujet en appuyant leur réflexion sur le cor­pus des connais­sances empi­riques du moment. Les réponses ont oscil­lé depuis les Grecs entre des “ idéa­lismes ” de type pla­to­ni­cien dont le pro­to­type est repré­sen­té par le mythe de la caverne et des doc­trines “ réa­listes ” dont on peut trou­ver l’enracinement chez Aristote.

Mal­gré les grandes révo­lu­tions intel­lec­tuelles qu’ont été suc­ces­si­ve­ment l’avènement du rai­son­ne­ment logique des Grecs, l’invention de la méthode scien­ti­fique au XVIe siècle, les ten­ta­tives de clas­se­ment sys­té­ma­tiques du monde du XVIIIe et l’essor extra­or­di­naire de la tech­no­lo­gie scien­ti­fique du XIXe siècle, il n’en demeure pas moins qu’à l’aube du XXe siècle les réponses aux ques­tions fon­da­trices ren­traient plus que jamais dans les deux caté­go­ries deve­nues incon­ci­liables qui oppo­saient l’esprit et la matière ou encore la phi­lo­so­phie à la Hegel et la science dite exacte.

C’est le grand mérite des Limites de la connais­sance de reprendre le pro­blème au début du XXe siècle et de nous gui­der à tra­vers les fan­tas­tiques construc­tions intel­lec­tuelles scien­ti­fiques des cent der­nières années pour dres­ser un pano­ra­ma détaillé de l’état du débat sur la ques­tion de la connaissance.

Quelles sont les consé­quences de notre nou­veau rap­port au monde impo­sé par la méca­nique quan­tique et la non-com­mu­ta­ti­vi­té des obser­vables ? Quelles limites impose le théo­rème de Gödel ? Le chaos est-il équi­valent à l’inconnaissabilité ? Le rêve d’un monde cal­cu­lable de Leib­niz s’est-il réa­li­sé grâce à la for­ma­li­sa­tion des mathématiques ?

Toutes ces ques­tions sont ana­ly­sées par Her­vé Zwirn avec beau­coup de minu­tie et dans un style dense qui font de ce livre une réfé­rence et un point de départ vers les mul­tiples hori­zons que l’on a sou­vent l’habitude d’aborder sous forme de mono­gra­phies. Les dif­fé­rents cha­pitres peuvent être lus indé­pen­dam­ment, mais c’est ensemble, avec le recul néces­saire, qu’une syn­thèse géné­rale appa­raît et que les croi­se­ments des dis­ci­plines se font jour pour nous faire admi­rer la conclu­sion pro­vi­soire : la science du XXe siècle nous ramène à l’homme de Pro­ta­go­ras, mesure du monde.

C’est la science elle-même qui indique et cal­cule ses limites et non une doc­trine exo­gène qui les impose par prin­cipe. Ces limites s’inscrivent dans l’ancienne région fron­tière entre le sujet connais­sant et l’objet “ en soi ”. Mais ces deux concepts sont deve­nus flous et les aban­dons suc­ces­sifs des abso­lus comme l’espace-temps de Kant comme condi­tion “ a prio­ri ” de la connais­sance ou la notion même d’observable indé­pen­dante de l’observateur jus­ti­fient une nou­velle forme de dis­cours sur la connais­sance, moins sys­té­ma­tique et fina­le­ment plus subtile.

Ce sont les élé­ments de cette nou­velle gram­maire rigou­reuse de la phi­lo­so­phie de la connais­sance qu’Hervé Zwirn nous pro­pose de décou­vrir et qui nous per­mettent de com­prendre que l’on est défi­ni­ti­ve­ment pas­sé de l’ère des grands sys­tèmes de pen­sée au temps des jar­di­niers des idées.

La science fon­da­men­tale nous récon­ci­lie avec nous­même et s’éloigne du dis­cours de la tech­no­lo­gie ou de l’idéologie triom­phante et c’est tout à l’honneur de l’esprit humain cher à Jean Dieudonné

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Le Blouch Hervérépondre
10 novembre 2017 à 16 h 33 min

[libreidea.org] for­ma­li­ser les limites de la connaissance

Le pro­jet que je porte vise notam­ment à « for­ma­li­ser les limites de la connaissance ». 

ibreidea.org/flc

Le but est d’of­frir un outil de pro­grès à nos enfants et aux futures géné­ra­tions. Je cherche des sou­tiens pour mener à bien ce pro­jet ambi­tieux HLB

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