Les mains dans le cambouis
J’ai toujours aimé les sciences. Après le bac, il m’a donc paru naturel de continuer dans cette voie en faisant une prépa. J’avais toujours été bonne en maths, mais une baisse de niveau en premier trimestre de terminale et un goût pour la chimie m’ont fait choisir PCSI-PC.
“ Je n’aurais jamais imaginé pratiquer un métier où avoir les mains propres serait un luxe ”
Ma prépa s’est très bien passée. Avec une sœur et un frère plus âgés déjà passés par là, je savais à quoi m’attendre. Je savais aussi que, quel que soit l’avis des profs, la seule chose qui comptait était le résultat des concours.
Applications concrètes
Une fois à l’X, j’ai continué à choisir mes cours en fonction de mes goûts, me concentrant sur la chimie.
Je voulais pratiquer un métier qui aurait des applications concrètes ; j’ai donc achevé mes études avec un master en génie chimique à l’Imperial College de Londres.
À la fin de mes études, à la recherche d’une expérience en lien avec la production, j’ai décidé de m’orienter vers l’industrie lourde.
Terrain et recherche
C’est à X‑Forum que j’ai découvert le programme Tech & Field de Schlumberger où, après dix-huit mois de terrain, j’irais en centre de R & D. Le double aspect terrain et recherche m’a convaincue de l’intérêt de ce programme qui me permettrait d’expérimenter deux types d’activités, solution idéale pour choisir plus tard en connaissance de cause.
Actuellement, je suis dans la partie terrain du programme avant de rejoindre le centre de R & D de Houston en avril.
Cimenter les puits de pétrole
J’habite donc à Midland, au Texas, et je travaille dans le département de cimentation de Schlumberger.
Mon travail consiste à superviser la cimentation de puits de pétrole, surtout dans un but d’étanchéité.
Mon travail consiste à superviser la cimentation de puits de pétrole principalement dans un but d’étanchéité. Une fois le puits foré et le tuyau installé, les clients nous appellent pour que nous allions cimenter le puits.
Nous arrivons à l’heure dite, nous installons nos camions et nos lignes et, après vérification des données et de nos lignes, nous pompons les différents fluides nécessaires.
Superviser l’ensemble demande du sens pratique plus que de la technique. Voir les résultats de ses efforts apporte la satisfaction du travail bien fait.
Au milieu de nulle part
Malgré ses 110 000 habitants, Midland ne présente aucun intérêt et se situe à cinq heures de route de tout endroit intéressant, mais seulement à une demi-heure ou trois heures de route des puits de pétrole.
Avec une mère ingénieure, je ne me suis jamais posé de questions sur ma capacité à devenir ingénieure moi aussi.
Et le côté militant féministe de ma mère m’a probablement influencée sur le choix d’un métier dans un domaine encore peu féminisé (nous sommes trois femmes superviseurs sur douze et toutes les équipes sont uniquement masculines).
C’est amusant d’être la jeune ingénieure qui supervise une équipe constituée d’hommes qui ont jusqu’au double de mon âge et dont beaucoup sont d’anciens militaires.
Je suis d’astreinte pendant quinze jours, période pendant laquelle je vais entre sept et douze fois sur un puits : chaque intervention dure entre quatre et vingt-quatre heures et démarre à toute heure du jour et de la nuit.
Je dispose ensuite de six jours pour me reposer, voir du pays et des amis.
La pratique avant la théorie
À l’X, je n’aurais jamais imaginé pratiquer un métier où avoir les mains propres serait un luxe. Pourtant, je profite de ce style de vie un peu particulier mais qui présente certains avantages.
Avoir un métier aussi proche de l’application réelle et une première approche du management avant de prendre du recul en travaillant sur un aspect plus théorique est exactement ce que je cherchais.