Les nouvelles technologies au service du nucléaire militaire
Pouvez-vous nous rappeler le périmètre d’action de la Direction des Applications Militaires ?
Le CEA/DAM couvre la conception, la fabrication et le maintien en condition opérationnelle des têtes nucléaires et des chaufferies nucléaires des sous-marins et du porte-avion Charles-de- Gaulle.
En parallèle, nous participons à la lutte contre la prolifération des armes nucléaires et contre le terrorisme.
Les nouvelles technologies de simulation et le Big Data sont familiers de la DAM depuis déjà plusieurs années.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
En effet, nous faisons partie des précurseurs en la matière. C’est l’arrêt des essais nucléaires en 1996 qui nous a poussés à développer plus encore la simulation à laquelle nous avions déjà recours. Nous gérons l’ensemble de la chaîne de valeur du numérique, notamment les centres de calcul, les supercalculateurs et les codes de calcul qui nous permettent d’évaluer le fonctionnement des armes nucléaires.
Nous sommes amenés à traiter un volume de plus en plus massif de données que nous traitons via nos calculateurs. En partenariat avec Atos, nous développons nos propres calculateurs de puissance. Ils ne sont pas uniquement utilisés par la DAM, ils servent aussi à d’autres applications de défense.
En parallèle, nous travaillons sur le développement de prototypes pour la dissuasion qui auront également vocation à être utilisés par le monde industriel ou de la recherche.
Quels sont les principaux enjeux auxquels vous êtes confrontés ?
Notre défi est d’accroître la puissance de nos calculateurs pour accompagner nos besoins et avoir des codes de calcul encore plus précis (calcul 3D, multi-échelle…). En parallèle, il nous faut parvenir à augmenter d’un facteur 1000 la puissance de calcul tout en n’augmentant relativement que peu la puissance électrique.
Qu’en est-il de vos perspectives ?
Avec notre partenaire Atos, nous nous concentrons sur l’architecture des machines qui est déterminante pour la puissance de calcul. Nous travaillons donc au développement de nouveaux processeurs. Nous envisageons aussi des collaborations avec des acteurs européens sur cette question.
LA DIRECTION DES APPLICATIONS MILITAIRES (DAM) DU CEA EN BREF
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5 centres
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4 500 personnes
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2 400 ingénieurs et chercheurs
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300 doctorants, post-doctorants et alternances
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Plus de 2 000 publications scientifiques par an.
En parallèle, la problématique de la réduction du coût énergétique reste un sujet central et transverse que nous pouvons traiter avec la micro-fluidique qui permet de refroidir en priorité les parties les plus chaudes de la machine.
Notre objectif reste néanmoins d’avoir des calculateurs généralistes qui puissent être utilisés aussi bien pour les applications défense que par les acteurs de l’industrie, de la santé ou de la recherche.
Et pour conclure ?
Il y a au sein de la DAM des opportunités à saisir pour les spécialistes en data sciences et en technologies et simulations numériques.
C’est un domaine passionnant qui connaît un fort développement en France et qui a besoin de brillants ingénieurs.