Les plans de carrière ne sont pas toujours prévisibles
Comment s’est déroulé votre début de carrière ?
Ma carrière a débuté avec deux stages d’un an suivant mon intégration au corps des Mines : au Havre au sein d’une raffinerie, une expérience technique, industrielle et humaine, puis au Canada, toujours dans le domaine des hydrocarbures, où j’ai travaillé sur des calculs économiques découvert une autre culture.
Ma vie professionnelle proprement dite a commencé en 1982 au Service des Mines et à la Préfecture de Bordeaux où je suis resté 3 ans : je me suis occupé moitié du temps d’entreprises en difficultés et d’aide à l’innovation et au développement, l’autre moitié du suivi règlementaire sur les activités sous-sol et appareils à pression.
Ensuite, j’ai sévi une année à Paris au Secrétariat Général du Comité Interministériel pour les Questions de Coopération Européennes, puis j’ai intégré pour 2 ans le cabinet du Ministre du Travail de l’époque, Monsieur Philippe Séguin, où j’ai travaillé sur les dossiers sociaux industriels et sur la gestion du fond national de l’emploi et celle de l’assurance chômage.
Finalement, en 1988, j’ai intégré le groupe Atlantic.
Pouvez-vous nous présenter Atlantic ?
Atlantic est une entreprise indépendante, avec un chiffre d’affaires en 2013 de 950 millions d’euros, qui fabrique des chaudières individuelles ou collectives, radiateurs électriques ou eau chaude, chauffe-eau, pompe à chaleur matériels de ventilation, etc. La plus grande spécificité du groupe Atlantic, en plus d’être une marque française, est son offre multi-produits et multi-énergies à travers une large gamme.
En 1998, j’ai été nommé Président du Directoire d’Atlantic : mes fonctions englobent des questions de gestion, de choix tactiques, politiques tarifaires, organisations commerciales, investissements industriels, RD, services…, ainsi que des problématiques de management et d’animation.
Quels sont les atouts de la formation polytechnique ?
La formation à Polytechnique nous apprend à soutenir dans la durée un certain rythme de travail. Elle nous apprend l’analyse, la précision, parfois l’intuition et la synthèse, le goût d’une certaine indépendance d’esprit, enfin le plaisir de la cohérence et de la logique ; elle nous enseigne quelques uns des rudiments, ou pièges à éviter, pour organiser et diriger des équipes mais beaucoup moins la collégialité et l’esprit d’observation.
Quels conseils ou recommandations donneriez- vous à des jeunes diplômés ?
Je pense qu’il est important de se forger sa propres expérience, en fonction de sa sensibilité propres. Travail, engagement et cohérence finissent par être intimement liés. Il faut trouver en soi la ressource et la vitalité propres, ne pas trop papillonner, s’efforcer d’être compétent dans un métier, que celui-ci soit choisi ou rencontré.
Enfin faire de son mieux au jour le jour et parfois faire confiance à son instinct. Je travaille depuis 26 ans au sein d’Atlantic alors que je pensais au départ y passer seulement la première moitié de vie professionnelle dans l’industrie, d’autant plus que ce domaine et cette entreprise m’étaient précédemment inconnus.
C’est après coup qu’on discerne la part de hasard et qu’on comprend aussi qu’il y avait peut-être une certaine logique dans nos choix.