Les polytechniciens artisans d’un renouveau
Quand La Jaune et la Rouge a été invitée à réaliser un dossier sur 1865, année de la création officielle de l’AX, elle s’est interrogée sur la façon d’aborder cette époque, qui est aussi celle où les X sont arrivés au pouvoir sur les plans scientifique, industriel, économique, et même politique.
L’École polytechnique a alors soixante-dix ans et a survécu à de redoutables soubresauts politiques. Toutes les promotions sont encore représentées et des rites sont solidement établis, qui donnent déjà aux élèves sens du collectif et esprit frondeur.
“ 1865 pouvait apparaître comme un apogée pour les X ”
Malgré cet esprit d’indépendance, Napoléon III prend soin de l’École et s’appuie sur les X pour ses grands chantiers : la transformation de Paris, le développement de l’industrie – magnifié par les Expositions universelles –, les banques pour l’industrie, les assurances, et bien sûr la science.
Initié au saint-simonisme, dans lequel des X sont fortement impliqués, il souhaite aussi améliorer les conditions sociales de la classe ouvrière.
1865 pouvait ainsi apparaître comme un apogée pour les X, mais la calamiteuse défaite de 1870 révéla les lacunes des conceptions militaires et les limites de l’idéal d’universalité que l’École avait hérité des Lumières. Elle s’ouvrira ensuite à l’industrie et au monde, et contribuera au rebond de la France. Voilà qui ne manque pas d’analogies avec les enjeux d’aujourd’hui.
Pour dresser un tableau de cette époque passionnante sans prétendre à l’exhaustivité de l’historien, et en évitant les pièges de l’autoglorification comme, si possible, de l’anachronisme, nous avons sollicité des auteurs variés apportant chacun un angle de vue original.
C’est ainsi qu’ont contribué avec enthousiasme des jeunes et des anciens, polytechniciens ou non. Nous les remercions tous, avec une mention particulière pour Christian Marbach (56), qui nous a aidés de façon décisive par son impressionnante connaissance de l’histoire en général et de celle des X en particulier, et nous a permis d’utiliser des bonnes feuilles de son monumental ouvrage Portraits de polytechniciens et des dessins réalisés à ce propos par Claude Gondard (65).