Les projets nationaux et l’IREX : une exception française fondée sur les spécificités de la recherche appliquée en génie civil

Dossier : Les travaux publicsMagazine N°614 Avril 2006
Par Jean CHAPON (48)

Le sché­ma direc­teur arrê­té en 1984 par le ministre char­gé de la Recherche en accord avec celui char­gé de l’É­qui­pe­ment a orga­ni­sé ration­nel­le­ment la recherche en génie civil : recon­nais­sant la néces­si­té de ren­for­cer l’ef­fort de recherche, il pré­co­ni­sait un cer­tain équi­libre entre l’ac­qui­si­tion des connais­sances fon­da­men­tales et la recherche appli­quée ; il ins­ti­tuait les pro­cé­dures propres à ces deux genres d’ac­tion, en insis­tant sur la néces­si­té de vali­der les résul­tats obte­nus sur des ouvrages » en vraie gran­deur » ; il confiait à un Conseil d’o­rien­ta­tion de la recherche en génie civil (CORGEC) le rôle de pro­po­ser aux minis­tères concer­nés un pro­gramme plu­ri­an­nuel, chaque année actua­li­sé avec indi­ca­tion de la par­ti­ci­pa­tion du bud­get de l’État.

C’est ain­si qu’en matière de recherche appli­quée a été créée la notion de » Pro­jet natio­nal de recherche-déve­lop­pe­ment (PN) » qui est rapi­de­ment appa­rue bien adap­tée aux spé­ci­fi­ci­tés du génie civil.

En effet, ce domaine com­porte la par­ti­cu­la­ri­té que cha­cun de ses ouvrages a ses ori­gi­na­li­tés propres – tenant aux carac­té­ris­tiques du site où il est réa­li­sé : elles sont très variables d’un site à un autre (au plan de la géo­tech­nique, de l’hy­dro­lo­gie, du cli­mat et d’autres phé­no­mènes natu­rels), elles font que chaque ouvrage consti­tue à la fois » le pro­to­type et la série » ; mais on ne construit pas d’ou­vrage » en vraie gran­deur » à la seule fin de l’ex­pé­ri­men­ter, chaque ouvrage est des­ti­né à être mis en exploi­ta­tion. D’où la néces­si­té de pou­voir effec­tuer les actions de recherche appli­quée sur des ouvrages » réels « , sans com­pro­mettre la pos­si­bi­li­té de les exploi­ter nor­ma­le­ment et bien évi­dem­ment sans que l’in­no­va­tion réduise leur sécu­ri­té. De ce fait, les actions doivent impli­quer toute la chaîne de l’acte de construire (maîtres d’ou­vrage, maîtres d’œuvre, orga­nismes de contrôle, fabri­cants de maté­riaux et maté­riels, entre­prises de construc­tion ain­si que l’Ad­mi­nis­tra­tion char­gée de la tutelle des maîtres d’ou­vrage) et bien enten­du les chercheurs !

Le Pro­jet natio­nal est une action de recherche appli­quée » asso­cia­tive » qui répond plei­ne­ment à cette spé­ci­fi­ci­té : cette action est conduite par une équipe (comi­té direc­teur) consti­tuée par des repré­sen­tants de tous les par­ti­ci­pants à l’acte de construire et éga­le­ment des uni­ver­si­taires et repré­sen­tants d’or­ga­nismes de recherche : assu­rant » la maî­trise d’ou­vrage de l’ac­tion de recherche « , cette équipe confie l’exé­cu­tion des opé­ra­tions à des » ins­ti­tu­tion­nels » ou à des équipes ins­ti­tu­tion­nels – pro­fes­sion­nels. Dans le cadre d’un thème géné­ral arrê­té par l’É­tat sur la pro­po­si­tion du CORGEC – (deve­nu en 1999 le Réseau génie civil & urbain (RGC & U)), le comi­té direc­teur du PN défi­nit de façon pré­cise le pro­gramme de l’o­pé­ra­tion, en estime le mon­tant et la durée, passe les com­mandes et suit leur exé­cu­tion : une Conven­tion conclue avec les ser­vices com­pé­tents de l’É­tat (Direc­tion de la recherche de l’a­ni­ma­tion scien­ti­fique et tech­nique du minis­tère de l’É­qui­pe­ment – DRAST) fixe les condi­tions de réa­li­sa­tion, notam­ment la par­ti­ci­pa­tion du bud­get de l’É­tat accor­dée à l’o­pé­ra­tion (qui est de l’ordre de 20 % de son mon­tant). Le reste du finan­ce­ment (envi­ron 80 %) est appor­té par les par­te­naires du comi­té direc­teur, étant à cet égard obser­vé que leur par­ti­ci­pa­tion lar­ge­ment majo­ri­taire est la meilleure façon d’ex­pri­mer l’in­té­rêt qu’ils accordent à l’ac­tion entre­prise. Ce comi­té direc­teur désigne son pré­sident ain­si qu’un direc­teur » opérationnel « .

Le comi­té direc­teur de l’o­pé­ra­tion a, enfin, pour rôle de défi­nir les méthodes et moyens per­met­tant la dif­fu­sion des connais­sances acquises.

Le qua­li­fi­ca­tif de » Natio­nal » ne confine pas le pro­jet aux seuls acteurs et ter­ri­toire fran­çais et n’in­ter­dit nul­le­ment un par­te­na­riat avec des enti­tés étran­gères : il est, par contre, sym­bo­lique de l’ap­port de l’o­pé­ra­tion au patri­moine des connais­sances dont doit dis­po­ser le génie civil fran­çais au ser­vice de l’é­co­no­mie du pays.

La mise en œuvre des Pro­jets natio­naux a d’a­bord1 été effec­tuée direc­te­ment par l’ad­mi­nis­tra­tion com­pé­tente du minis­tère de l’É­qui­pe­ment. Il est cepen­dant vite appa­ru que le mon­tage et le sui­vi de ces opé­ra­tions exi­geaient des moyens qui dépas­saient lar­ge­ment ceux dont dis­po­sait l’ad­mi­nis­tra­tion, au point qu’il a fal­lu consti­tuer des asso­cia­tions propres à cer­tains pro­jets, pour les réa­li­ser… ce qui com­pli­quait sérieu­se­ment les choses ! La conver­gence des réflexions de l’ad­mi­nis­tra­tion de l’É­qui­pe­ment et des pro­fes­sions du génie civil (notam­ment de la Fédé­ra­tion natio­nale des tra­vaux publics) a conduit à la créa­tion, en 1989, de l’Ins­ti­tut pour la recherche appli­quée et l’ex­pé­ri­men­ta­tion en génie civil (IREX) : elle a été solen­nel­le­ment annon­cée par Hubert Curien qui était alors ministre char­gé de la Recherche et qui, par la suite, n’a jamais man­qué de mani­fes­ter son inté­rêt pour le nou­vel institut.

L’Ins­ti­tut a été éta­bli sous la forme d’une Asso­cia­tion de la loi de 1901, consti­tuée par des enti­tés publiques et pri­vées, appar­te­nant à toutes les familles qui par­ti­cipent à l’acte de construire des ouvrages de génie civil : aujourd’­hui le nombre d’adhé­rents s’é­lève à envi­ron 65, tous étant des per­sonnes morales.

Le rôle prin­ci­pal de l’I­REX est de » mon­ter » les Pro­jets natio­naux, en consti­tuant pour cha­cun d’eux son comi­té direc­teur ; il effec­tue, pour le compte de ce comi­té, toutes les pro­cé­dures préa­lables au lan­ce­ment effec­tif de l’o­pé­ra­tion ; il en assure, en géné­ral, le sui­vi tech­nique, comp­table et admi­nis­tra­tif ; il est enfin char­gé des ques­tions maté­rielles néces­saires à la dif­fu­sion des connais­sances (orga­ni­sa­tion de col­loques, édi­tion de publi­ca­tions, recommandations…).

Il est rapi­de­ment appa­ru qu’il était pru­dent, avant même de mon­ter un PN, de s’as­su­rer de sa fai­sa­bi­li­té : l’I­REX est donc char­gé de faire exé­cu­ter et coor­don­ner les études cor­res­pon­dantes qui per­mettent de pré­ci­ser les condi­tions néces­saires à l’ef­fi­ca­ci­té de l’ac­tion à entreprendre.

Il est éga­le­ment appa­ru que, du fait même de sa com­po­si­tion qui réunit tous les par­ti­ci­pants, à l’acte de construire, l’I­REX (qui est doté d’un comi­té scien­ti­fique) était bien pla­cé pour orga­ni­ser des réflexions per­met­tant de mieux défi­nir les besoins en connais­sances dans un domaine par­ti­cu­lier du domaine du génie civil, et faire à l’Ad­mi­nis­tra­tion des pro­po­si­tions concer­nant des actions appa­rais­sant prio­ri­taires : ce fut, par exemple, le cas du PN sur les bétons auto­pla­çants, et on peut l’es­pé­rer pro­chai­ne­ment pour l’aus­cul­ta­tion des ouvrages par des pro­cé­dés non destructifs…

Struc­ture légère, com­por­tant trois per­ma­nents et fai­sant lar­ge­ment appel au béné­vo­lat entraî­nant un coût annuel de fonc­tion­ne­ment infé­rieur à 250 000 €, l’I­REX per­met ain­si de mon­ter et suivre des opé­ra­tions, moyen­nant une rému­né­ra­tion n’ex­cé­dant pas 5 % de leur mon­tant. Une par­ti­cu­la­ri­té de l’or­ga­ni­sa­tion et du fonc­tion­ne­ment de l’I­REX, défi­nie par ses sta­tuts, est le ver­se­ment direct de la par­ti­ci­pa­tion de l’É­tat à l’o­pé­ra­tion concer­née sur un compte spé­cial de l’I­REX qui ne peut être uti­li­sé pour finan­cer son fonc­tion­ne­ment : la rému­né­ra­tion des pres­ta­tions de l’I­REX est faite par le comi­té direc­teur de l’o­pé­ra­tion aux condi­tions fixées par la conven­tion conclue entre ces deux enti­tés et approu­vée par l’État.

L’IREX qui est ain­si un vec­teur pri­vi­lé­gié (mais non exclu­sif) de l’Ad­mi­nis­tra­tion de l’É­tat a, depuis sa créa­tion, mon­té et sui­vi 18 PN repré­sen­tant un mon­tant glo­bal de recherche de plus de 50 mil­lions d’eu­ros auquel l’É­tat a par­ti­ci­pé pour une dizaine de mil­lions d’euros.

Les tableaux 1 et 2 sui­vants donnent la liste et les prin­ci­pales carac­té­ris­tiques des PN ache­vés et en cours.

Ces pro­jets portent sur les thèmes les plus variés, concer­nant tous les volets du génie civil (béton ou acier ou même maté­riaux natu­rels, concep­tion des ouvrages et contrôle de leur réponse aux sol­li­ci­ta­tions natu­relles ou d’ex­ploi­ta­tion, struc­tures et fon­da­tions…), pre­nant en compte les néces­si­tés du pré­sent et du futur (pro­blèmes urbains, environnement).

La conduite de ces pro­jets a mobi­li­sé l’en­semble de la com­mu­nau­té du génie civil : un effort, notam­ment par une adap­ta­tion du mon­tant des coti­sa­tions, a été accom­pli pour y asso­cier davan­tage le monde uni­ver­si­taire et faire par­ti­ci­per des petites et moyennes entreprises.

La récente créa­tion de l’A­gence natio­nale de la recherche (ANR) a intro­duit les nou­velles pro­cé­dures pour que les opé­ra­tions à carac­tère asso­cia­tif obtiennent une par­ti­ci­pa­tion finan­cière de l’É­tat. Mal­gré les dif­fi­cul­tés liées au fait que ces pro­cé­dures ne soient pas les mieux adap­tées au carac­tère asso­cia­tif com­por­tant de nom­breux par­ti­ci­pants qui consti­tue la spé­ci­fi­ci­té des PN, l’I­REX a fait l’ef­fort néces­saire pour les res­pec­ter et vient d’ob­te­nir une déci­sion favo­rable de l’ANR pour le PN » ERINOH » (Éro­sion interne dans les ouvrages hydrauliques).

TABLEAU 1 – LES PROJETS NATIONAUX DES R & D MONTÉS PAR L’IREX TERMINÉS AU 31.12.2005
Nom du projet Année de la charte Objet du pro­jet national Mon­tant glo­bal enTTC Apport de l’Etat Résul­tats, Publications
TUBA 1992 Bat­tage des pieux métalliques 364 947 30 749 Logi­ciel Calyp­so sur le bat­tage des pieux et guide technique
FLORE 1992 Fis­su­ra­tion limi­tée et orga­ni­sa­tion du retrait des chaus­sées en béton 381 993 76 323 Guide tech­nique sur la fis­su­ra­tion des chaus­sées en béton
REREAU 1992 Réha­bi­li­ta­tion des réseaux d’assainissement décom­po­sée en 6 opé­ra­tions successives 8 210 616 1 351 217 Un guide sur la métho­do­lo­gie de ges­tion des réseaux d’assainissement, un guide en 2 volumes sur la restruc­tu­ra­tion des col­lec­teurs visitables
CLOUTERRE 2 1993 Tech­nique de ren­for­ce­ment des sols par clouage 1 888 711 336 923 Addi­tif aux recom­man­da­tions CLOUTERRE 1998
FOREVER 1993 Ren­for­ce­ment des sols par micropieux 6 087 640 908 960 Livre de syn­thèse des résul­tats et recommandations
MICROTUNNELS 1993 Tra­vaux réa­li­sés par micro­tun­ne­liers ou forages diri­gés avec le concours de la FSTT 2 740 455 609 601 FSTT – Deux guides tech­niques l’un sur les micro1993 tun­ne­liers, l’autre sur les forages dirigés
BEFIM 1995 Les bétons de fibres métal­liques, déve­lop­pe­ment industriel 2 835 938 573 630 Livre de syn­thèse des résul­tats et recommandations
BHP 2000 1995 Les bétons à hautes performances 5 582 496 1 153 861 Guides pra­tiques à l’usage res­pec­ti­ve­ment des maîtres d’ouvrage, des bureaux d’études, des labo­ra­toires d’essais et des indus­triels du béton prêt à l’emploi + un livre de syn­thèse et de recommandations
CALIBE 1995 For­mu­la­tion, fabri­ca­tion et mise en oeuvre des bétons 3 568 951 626 868 12 fas­ci­cules sur la for­mu­la­tion, les méthodes d’essais et la fabri­ca­tion + un livre de syn­thèse des résul­tats et de recommandations
FABAC 1995 Fatigue des chaus­sées en béton armé continu 487 733 50 344 Cir­cu­laire de la direc­tion des routes sur le cal­cul 1995 des chaus­sées en béton armé continu
KRONOS 1 1996 Fac­teurs de vieillis­se­ment des ouvrages 382 891 54 466 Un dos­sier de syn­thèse fiches didac­tiques par type d’ouvrages des fac­teurs d’influence sur le vieillis­se­ment des ouvrages
CRITERRE 1996 Recon­nais­sance et iden­ti­fi­ca­tion des ano­ma­lies phy­siques et chi­miques dans les sols, contrôle des amé­lio­ra­tions des sols 2 679 238 556 408 Guide sur les méthodes géo­tech­niques pour le diag­nos­tic des digues de pro­tec­tion contre les crues, guide tech­nique sur la détec­tion de cavi­tés sou­ter­raines par méthodes géo­phy­siques et des recom­man­da­tions pra­tiques pour le contrôle du dia­mètre des colonnes de jet-grouting
TOTAL EN EUROS TTC 35 211 609 6 329 350

L’IREX sou­haite cepen­dant pou­voir, paral­lè­le­ment, conti­nuer à pré­sen­ter des opé­ra­tions dans le cadre de l’an­cienne pro­cé­dure qui est mieux adap­tée à ces opé­ra­tions à carac­tère asso­cia­tif et expérimental.

Le minis­tère de l’É­qui­pe­ment (DRAST) vient fort heu­reu­se­ment d’ac­cep­ter de com­plé­ter le pro­jet ERINOH par un PN sur le même thème, modé­li­sa­tion d’ex­pé­ri­men­ta­tions et la rédac­tion de guides, don­nant ain­si à la recherche appli­quée la part qu’elle doit avoir en vue d’a­bou­tir à des résul­tats concrets direc­te­ment uti­li­sables pour réa­li­ser des inno­va­tions : la DRAST compte éga­le­ment uti­li­ser cette pos­si­bi­li­té de double pro­cé­dure pour lan­cer le pro­jet sur les maté­riaux com­po­sites que l’I­REX vient de lui présenter.

Il est donc per­mis d’es­pé­rer que conti­nue­ront à être mon­tées des actions de recherche appli­quée » asso­cia­tives » pre­nant en compte, dans tous les cas, la spé­ci­fi­ci­té de la recherche en génie civil et que, comme il le fait depuis sa créa­tion, l’I­REX conti­nue­ra à contri­buer effi­ca­ce­ment à l’ac­crois­se­ment des connais­sances néces­saires au génie civil fran­çais pour res­ter en bonne place sur la scène internationale.

Car le génie civil d’au­jourd’­hui ne pro­cède plus de l’empirisme : il met en œuvre des tech­niques fon­dées sur des connais­sances scien­ti­fiques les plus poin­tues (propres à son domaine ou emprun­tées à d’autres sec­teurs d’ac­ti­vi­té) ; les exi­gences de per­for­mance, non seule­ment tech­nique mais éga­le­ment aux plans de l’é­co­no­mie, de la sécu­ri­té et de l’en­vi­ron­ne­ment conduisent à vali­der les inno­va­tions sur des ouvrages » réels » en met­tant en œuvre des pro­cé­dures et des moyens appro­priés – essen­tiel­le­ment des actions à carac­tère associatif.

À cet égard, la forme » asso­cia­tive » de la recherche appli­quée ne pré­sente pas seule­ment l’a­van­tage d’être la seule façon de mon­ter des opé­ra­tions sur » des ouvrages en vraie gran­deur et des­ti­nés à être mis en exploi­ta­tion » qui est, comme cela est expo­sé pré­cé­dem­ment, la condi­tion qu’elles soient effi­caces en rai­son du carac­tère qua­si­ment » unique » de chaque ouvrage (ce qui néces­site, donc, la coopé­ra­tion de toute la chaîne de l’acte de construire), donc des opé­ra­tions à carac­tère associatif !

TABLEAU 2 – LES PROJETS NATIONAUX DES R & D MONTÉS PAR L’IREX EN COURS AU 31.12.2005
Nom du projet Année de la charte Objet du pro­jet national Mon­tant glo­bal enTTC Apport de l’Etat Résul­tats, Publications
CLÉ DE SOL 1999 Gale­ries mul­ti­ré­seaux : études tech­niques, juri­diques, socioé­co­no­miques et moda­li­tés d’exploitation 6 338 800 1 243 840 Guide pra­tique des gale­ries multiréseaux
VIBROFONÇAGE 2000 Vibro­fon­çage 1 339 520 293 020 Guide tech­nique et logi­ciel de pré­vi­sion du vibro­fon­çage + congrès inter­na­tio­nal à Paris en 2006
BAP 2001 Bétons auto­pla­çants 4 965 792 971 152 Édi­tion d’un livre de syn­thèse des résul­tats et recommandations
MIKTI 2001 Ponts mixtes acier-béton 4 927 520 1 065 636 Guide tech­nique des ponts mixtes
ASIRI 2004 Ren­for­ce­ment des sols par inclu­sions rigides 2 870 400 574 080 Guide tech­nique sur le ren­for­ce­ment des sols par inclu­sions rigides
ISI 2005 Ingé­nie­rie de la sécu­ri­té incendie 5 821 888 1 762 378 Édi­tion d’un guide pra­tique sur l’ingénierie incen­die et éla­bo­ra­tion de pro­grammes de for­ma­tion à l’ISI
TOTAL EN EUROS TTC 26 263 920 5 910 106

Elle pré­sente aus­si l’in­té­rêt de faire tra­vailler ensemble le monde pro­fes­sion­nel (grandes, petites et moyennes entre­prises), le monde uni­ver­si­taire et des ins­ti­tu­tion­nels de la recherche : en les habi­tuant à coopé­rer dès le stade de la recherche, ne peut-on pas espé­rer qu’ils se com­pren­dront mieux par la suite dans les autres actes de la vie courante ?

La forme » asso­cia­tive » est enfin la chance que soient entre­prises cer­taines recherches qui ne seraient pas ten­tées autre­ment, par exemple lorsque, mal­gré une conclu­sion posi­tive des études de fai­sa­bi­li­té, la cer­ti­tude d’ob­te­nir des résul­tats concrets n’est pas évi­dente : cer­taines entre­prises peuvent, en effet, vala­ble­ment craindre de s’en­ga­ger seules ou en petit nombre, dans ce genre d’ac­tions ; au contraire, elles n’hé­sitent pas à » sau­ter le pas » dès lors que, du fait d’un grand nombre de par­ti­ci­pants, ou de l’as­so­cia­tion avec des par­te­naires de spé­cia­li­tés autres que leur propre métier, le risque indi­vi­duel est limi­té… sans comp­ter que les entre­prises ne sou­haitent en géné­ral pas » res­ter sur la touche » alors que plu­sieurs autres font un effort pour acqué­rir de nou­velles connais­sances qui amé­lio­re­ront leur com­pé­ti­ti­vi­té ; c’est encore plus vrai dans la phase finale, lorsque les actions de recherche doivent débou­cher sur des nou­veaux règle­ments, normes ou règles de l’art car dans ce cas, » toutes veulent en être « .

En conclu­sion les PN (actions de recherche appli­quée bien adap­tées aux par­ti­cu­la­ri­tés du génie civil) et l’I­REX (struc­ture éga­le­ment bien adap­tée aux exi­gences du mon­tage et du sui­vi des actions de ce genre) sont cer­tai­ne­ment une ori­gi­na­li­té fran­çaise : s’il est vrai » qu’on ne sau­rait rare­ment avoir rai­son contre tous les autres « , cette excep­tion fran­çaise reste plei­ne­ment jus­ti­fiée, car elle est fon­dée sur les spé­ci­fi­ci­tés de la recherche appli­quée en génie civil.

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1. Ce fut le cas des PN sur les bétons com­pac­tés au rou­leau, les voies nou­velles du maté­riau béton, le recours aux maté­riaux locaux (notam­ment cal­caires), les bétons de sable, les parois clouées, de l’ins­tru­men­ta­tion des ouvrages pour en suivre les sol­li­ci­ta­tions et contraintes, et les struc­tures mixtes (acier-béton).

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