Les Proto-Ioniens, histoire d’un peuple oublié
Imaginez, il y a 5 000 ans, un peuple de marins nomades originaires de l’embouchure du Danube, qui créent des comptoirs commerciaux, d’abord le long de la mer Noire, puis dans les Dardanelles, à l’emplacement que Heinrich Schliemann identifiera plus tard comme étant celui de Troie, puis dans la plupart des îles des Cyclades et autour de la Méditerranée orientale. Des indices divers de leur présence existent jusqu’en Égypte. Ils transmettent ainsi leur culture et leur science, en particulier leur capacité à s’orienter par rapport aux constellations : certains éléments plaident pour qu’ils aient pu en être les inventeurs.
Appartenant à l’ethnie des peuples nomades venus du nord par les terres vers la Grèce (Achéens, Éoliens, Doriens), ils assimilent aussi les cultures et les sciences des peuples autochtones auxquels ils s’intègrent parfois par métissage.
C’est l’histoire de ce peuple que nous conte Jean Faucounau ; elle est belle, mais elle dérange d’autres interprétations : celles qu’ont pu faire des historiens, des archéologues, des linguistes par une lecture différente des mêmes éléments, lecture quelquefois entachée de zones d’ombre et de contradictions.
J’ai déjà eu l’occasion dans La Jaune et la Rouge de juin 1999 de vous rendre compte de la lecture d’un autre ouvrage de Jean Faucounau : Le déchiffrement du disque de Phaistos ; ce disque contient une écriture très originale, imprimée en creux par des cachets à l’intérieur d’une spirale, et où chaque signe représente un objet dont il faut isoler le premier phonème de sa prononciation, la suite des phonèmes donnant une phrase d’un dialecte grec ; cette écriture est, d’après notre camarade, celle de ce peuple proto-ionien.
Par des recoupements linguistiques (J. Faucounau est membre de la Société de linguistique de Paris), archéologiques (on retrouve, par exemple, des illustrations spiralées dans de nombreux endroits autour de la Méditerranée, ainsi que la représentation de ces bateaux à l’architecture très particulière utilisés par ces marins), astronomiques (les constellations visibles à la latitude de ce peuple il y a 5 000 ans), historiques et littéraires (une certaine lecture de L’Iliade), l’auteur documente pas à pas sa lecture de cette époque de notre histoire.