Les quatre points cardinaux du secteur maritime
Pour le commerce et l’emploi : la mer est vitale
La flotte mondiale de bateaux commerciaux est passée de 50 000 en 2005 à plus de 83 000 en 2013. Le transport maritime est par ailleurs un vecteur essentiel du commerce international : environ 90 % du commerce mondial est transporté par voie maritime.
En France, la valeur de production est de 65 milliards d’euros en 2012 pour plus de 300 000 emplois privés ou publics (hors services, hors tourisme), soit bien devant l’aéronautique (42 milliards d’euros et 70 000 emplois en 2012) et a fortiori l’automobile et les télécommunications (source : CMF).
Pour l’économie industrielle : la mer est vitale
Le transport maritime est de loin le plus respectueux de l’environnement à la tonne de marchandise transportée. Selon le navire, il émet 5 à 30 fois moins de CO2 que le transport routier et jusqu’à 100 fois moins que le transport aérien.
La mer est aussi source d’énergie et de richesses, Anne Lauvergeon le souligne volontiers dans son rapport « Croissance 2020 », qu’il s’agisse des matières premières avec d’importantes découvertes (on estime qu’en 2015 près de 10% de la production mondiale de pétrole proviendra des grandes profondeurs, et que, d’ici à 2020, 5 % de la quantité mondiale de minéraux, y compris le cobalt, le cuivre et le zinc, pourraient provenir des fonds marins), ou des possibilités d’implantation de champs d’éoliennes, d’hydroliennes, etc.
Outre le transport et l’offshore, le secteur maritime couvre les marines, le portuaire, la construction navale.
Pour l’environnement et la sécurité alimentaire : la mer est vitale
Les mers recouvrent plus de 70% de la surface du globe et jouent un rôle primordial dans les échanges atmosphériques et le climat. Les océans absorbent ainsi 80 % de la chaleur et 20 % des émissions de carbone produites par l’activité des hommes (source : CMF).
De plus, les populations se concentrent inexorablement sur les côtes. Plus de 40% de la population vit à moins de 100 km d’une côte.
Capitale pour la vie sur terre, la conservation de l’environnement marin est également essentielle pour améliorer la compétitivité et la croissance à long terme.
La mer est un espace à explorer : seulement 10 % de la faune et de la flore marines sont connues, d’où l’importance de la recherche et de l’observation océanographiques. Le développement durable et une exploitation raisonnée des ressources de l’océan sont une nécessité (pêche, énergies, minéraux, etc.).
Le secteur des pêches et l’aquaculture fournissent à eux seuls une source vitale de nourriture. 13 des 20 plus grandes mégapoles sont des ports, et 700 millions de personnes vivent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il s’ensuit que l’alimentation de 10% à 12 % de la population mondiale dépend des pêches ou de l’aquaculture (source FAO, Food and Agricultural Organization).
Pour la nation : la mer est vitale
La Marine nationale rappelle volontiers que le domaine maritime français est le deuxième au monde, que la France dispose de 12 840 km de littoral (dont 5 500 pour la métropole). Sa zone économique exclusive (ZEE) est présente sur tous les océans (sauf l’Arctique) et s’étend sur 11 millions de kilomètres carrés.
Ce chiffre pourrait même atteindre 12,5 millions de kilomètres carrés grâce à la demande d’extension du plateau continental qui a été formulée auprès des Nations unies. La France posséderait alors la plus grande ZEE au monde devant les États-Unis.