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Les relations économiques franco-ukrainiennes : en attendant le réveil du géant endormi

Dossier : UkraineMagazine N°547 Septembre 1999
Par Élisabeth PUISSANT

L’Ukraine est de nou­veau indé­pen­dante depuis 1991. Mais ce n’est qu’en 1994, avec l’élection du pré­sident Koutch­ma que les réformes ont véri­ta­ble­ment com­men­cé. Depuis lors, elle a réa­li­sé de grands pro­grès vers l’économie de mar­ché. Elle a maî­tri­sé l’inflation, naguère de 10 000 % (en 1993) ; elle a intro­duit avec suc­cès une nou­velle mon­naie, la gryv­na, qu’elle sou­tient grâce à une poli­tique moné­taire stricte ; elle a pra­ti­que­ment ter­mi­né la pri­va­ti­sa­tion de masse ; elle a lar­ge­ment libé­ra­li­sé les prix ; elle a entre­pris la rédac­tion d’un nou­veau code fiscal.
Mais sa marche n’est pas facile. Les séquelles de son pas­sé sovié­tique consti­tuent autant d’obstacles à sur­mon­ter : son indus­trie était essen­tiel­le­ment tour­née vers le sec­teur mili­taire et elle ne maî­tri­sait pas ses mar­chés, qui étaient gérés par Mos­cou, et dont elle s’est vu bru­ta­le­ment pri­ver avec la fin de l’URSS.

Banque nationale d’Ukraine, Kiev.
Banque natio­nale d’Ukraine, Kiev. © DATA BANK UKRAINE

L’u­kraine a été le ber­ceau de la puis­sance indus­trielle de l’URSS en rai­son des gise­ments de char­bon et de fer du Don­bass et de Kry­vyï Rih, mais aus­si en rai­son de ses réserves en pétrole : à la fin du XIXe siècle, l’U­kraine était le pre­mier pro­duc­teur de pétrole euro­péen. C’est ce qui explique d’ailleurs sa sur­ca­pa­ci­té actuelle de raf­fi­nage, 65 Mt, alors qu’elle ne pro­duit plus que 4 Mt de pétrole. Pour faire vivre ses ins­tal­la­tions, dont une uni­té de 24,5 Mt à Lysi­chansk, l’U­kraine dépend de four­nis­seurs exté­rieurs au pre­mier rang des­quels la Russie.

L’U­kraine sovié­tique était le pays de la sidé­rur­gie, de la métal­lur­gie non fer­reuse (l’U­kraine pos­sède 5 % des réserves mon­diales du sous-sol, avec notam­ment d’im­por­tantes réserves de titane), de la méca­nique lourde (50 % de l’ar­me­ment pro­duit par l’U­nion sovié­tique en pro­ve­nait), mais aus­si de l’aé­ro­nau­tique (avec Anto­nov) et de l’es­pace (dont la plus impor­tante usine de mis­siles au monde).

Tou­te­fois, Mos­cou, quelque peu méfiante, s’é­tait tou­jours arran­gée pour que la pro­duc­tion de l’U­kraine reste, d’une façon ou d’une autre, dépen­dante de la Rus­sie par la four­ni­ture d’une pièce quelconque.

Aujourd’­hui, l’U­kraine est han­di­ca­pée par cette pro­duc­tion dont la qua­li­té est sou­vent médiocre en rai­son de la fai­blesse des inves­tis­se­ments réa­li­sés pen­dant des décen­nies, avec néan­moins des poches d’ex­cel­lence dans le spa­tial (le lan­ceur Zénith, un concur­rent pos­sible d’A­riane avec l’aide des États-Unis et de la Banque Mon­diale) ou l’aé­ro­nau­tique (l’AN 124 peut trans­por­ter 120 t de maté­riel et l’AN 70 est consi­dé­ré, sur cer­tains aspects, comme tout à fait en pointe).

ertains veillent à main­te­nir en sur­vie arti­fi­cielle ces mas­to­dontes caco­chymes héri­tés de l’ère sovié­tique dans la mesure où l’ex­por­ta­tion de pro­duits sidé­rur­giques ou pétro­liers reste profitable…

Aujourd’­hui, tou­te­fois, une indus­trie légère (trans­for­ma­tion agroa­li­men­taire, tex­tile-habille­ment, papier-car­ton…), plus moderne, plus dyna­mique, com­mence à émerger.

Le véri­table casse-tête de l’U­kraine reste son appro­vi­sion­ne­ment en éner­gie. Ce pays, qui a pro­duit jus­qu’à 64 mds m3/an de gaz, n’en extrait plus que 18 mds. Il a fait le choix du tout nucléaire (ou plu­tôt : il hérite du choix sovié­tique du tout nucléaire) et a lais­sé ses ins­tal­la­tions ther­miques dépé­rir, ce qui rend aujourd’­hui leur moder­ni­sa­tion coûteuse.

Ceci explique pour­quoi l’U­kraine tient tant à l’a­chè­ve­ment des cen­trales nucléaires de Rivne et de Khmel­nyts­kyï, pour les­quelles elle a reçu des enga­ge­ments du G7 en com­pen­sa­tion de la fer­me­ture défi­ni­tive de Tcher­no­byl. Elle estime sur­tout n’a­voir guère d’al­ter­na­tive : ses mines de char­bon dont les ins­tal­la­tions sont obso­lètes doivent sur­tout être fer­mées, et le déve­lop­pe­ment de tur­bines à gaz aug­men­te­rait encore sa dépen­dance vis-à-vis de la Rus­sie, ce qu’elle veut évi­ter à tout prix.

Cette dépen­dance éner­gé­tique vis-à-vis de son grand voi­sin russe est en effet telle qu’elle cherche par tous les moyens à la contour­ner, en s’al­liant notam­ment avec l’A­zer­baïd­jan et le Turk­mé­nis­tan dont la démarche est en bien des points semblable.

Il n’est jus­qu’à l’a­gri­cul­ture qui ne pose pro­blème. Le « gre­nier à blé de l’Eu­rope » des livres de géo­gra­phie de notre enfance a actuel­le­ment des ren­de­ments trois fois infé­rieurs à ceux de la Beauce, alors que le tiers des terres noires mon­diales couvre les plaines ukrai­niennes, par­fois sur deux mètres d’é­pais­seur. Mal­gré ces faibles ren­de­ments, le poten­tiel est tel que l’U­kraine devient rapi­de­ment un des inter­ve­nants qui comptent sur le mar­ché mon­dial des céréales et du tournesol.

L’é­co­no­mie de l’U­kraine en 1998, quoique moins dégra­dée qu’en Rus­sie, a cepen­dant été très affec­tée par la crise de son grand voi­sin et par­te­naire. Mais pour l’U­kraine, cette crise a sur­tout été le révé­la­teur de la fra­gi­li­té de sa sta­bi­li­sa­tion éco­no­mique, fon­dée qua­si uni­que­ment sur une poli­tique moné­taire stricte, et minée par l’in­suf­fi­sance de réformes struc­tu­relles, par l’im­por­tance du défi­cit bud­gé­taire, lui-même engen­dré par la fai­blesse de la col­lecte fis­cale et par une aug­men­ta­tion d’im­payés de toute nature ; minée éga­le­ment par la dépen­dance des expor­ta­tions d’un seul pro­duit, l’a­cier (36 % du total).

La conta­gion de la crise russe a eu tou­te­fois quelques effets béné­fiques : elle a obli­gé les auto­ri­tés ukrai­niennes à prendre de nou­velles mesures visant à lui assu­rer l’in­dis­pen­sable sou­tien inter­na­tio­nal, mas­sif, qu’elle a obte­nu. Tou­te­fois, les ins­ti­tu­tions finan­cières inter­na­tio­nales n’ont pas l’in­ten­tion, tout en l’ai­dant, de don­ner un blanc-seing à l’U­kraine, qui demeure sous haute surveillance.

Plus que jamais aujourd’­hui, l’U­kraine a besoin de mettre en place les réformes qui lui per­met­tront, d’une part, sinon de déve­lop­per du moins de main­te­nir les finan­ce­ments mul­ti­la­té­raux, d’autre part de déga­ger des finan­ce­ments addi­tion­nels (résul­tats de la pri­va­ti­sa­tion par exemple).

Elle devra agir sur la fis­ca­li­té (sup­pres­sion d’exemp­tions ; baisse de la TVA de 20 % à 15 % ; réduc­tion du taux d’im­po­si­tion sur les reve­nus de 30 % à 20 %), mais aus­si sur les sub­ven­tions qui main­tiennent en sur­vie arti­fi­cielle les mas­to­dontes caco­chymes de l’in­dus­trie lourde héri­tée de l’ère soviétique.

Elle devra conti­nuer à déré­gle­men­ter l’ac­ti­vi­té éco­no­mique pour per­mettre enfin l’é­mer­gence de ces PME qui lui font tant défaut et qui, les auto­ri­tés ukrai­niennes l’ont com­pris, sont le moteur de la reprise.

L’U­kraine devra aus­si, pen­dant qu’il est encore temps, restruc­tu­rer le sec­teur bancaire.

Le gou­ver­ne­ment devra cepen­dant comp­ter sur le Par­le­ment, où le cor­po­ra­tisme de cer­tains par­tis est un frein aux réformes. Qui plus est, en cette année par­ti­cu­lière où des élec­tions pré­si­den­tielles seront orga­ni­sées (octobre 1999), cer­tains pour­raient être ten­tés par une poli­tique moné­taire plus souple (les arrié­rés de salaires et de retraites sont très impor­tants) ; et la mise en place de réformes qui res­te­raient iso­lées de leur contexte social ne sau­rait être viable.

Mal­gré tout, ce grand pays, aux nom­breux points com­muns avec la France (la taille, la popu­la­tion, la place de l’a­gri­cul­ture, l’in­di­vi­dua­lisme, une reine…), est un géant, certes endor­mi, mais qui se réveille­ra dans les années qui viennent. En trem­ble­ra, non pas le monde, mais l’en­tre­prise qui n’au­ra pas su appré­cier ses poten­tia­li­tés et qui l’a­bor­de­ra trop tard, sans avoir pra­ti­qué dans la période actuelle la règle des quatre P : pré­sence, patience, pru­dence et per­sé­vé­rance (le cin­quième, pro­fits, est dans la situa­tion actuelle sur­tout réser­vé aux banques !).

L’U­kraine repré­sente au sein des pays de la CEI le deuxième mar­ché de la France après la Rus­sie. Nos échanges se sont régu­liè­re­ment déve­lop­pés depuis l’in­dé­pen­dance recou­vrée du pays en 1991 et ont connu, au début de l’an­née der­nière, un déve­lop­pe­ment pro­met­teur. Mais cet élan a été bri­sé par la crise finan­cière du mois d’août 1998 et sur l’en­semble de l’an­née der­nière, nos ventes à l’U­kraine, 1 873 MF, n’ont aug­men­té que de 1 % par rap­port à 1997 ; en revanche, nos achats se sont accrus de 28 %, à 1 009 MF.

Cette stag­na­tion de nos expor­ta­tions est due essen­tiel­le­ment à la chute de la demande de nos biens de consom­ma­tion, due à la forte baisse du pou­voir d’a­chat en devises de la popu­la­tion depuis la crise finan­cière du mois d’août der­nier. Les pro­duits les plus tou­chés ont été les pro­duits agroa­li­men­taires et les biens de consom­ma­tion cou­rante qui, jusque-là, étaient de plus en plus deman­dés par les Ukrai­niens. En revanche, il est inté­res­sant de noter que les achats de biens d’é­qui­pe­ment fran­çais se sont main­te­nus à la hausse mal­gré les dif­fi­cul­tés éco­no­miques que tra­verse le pays.

Nos achats en Ukraine se sont concen­trés sur des pro­duits à faible valeur ajou­tée, au pre­mier rang des­quels le tour­ne­sol, poste qui à lui seul repré­sente un quart de nos impor­ta­tions, sui­vi des pro­duits sidé­rur­giques et des demi-pro­duits chimiques.

Le début de l’an­née 1999 a été en demi-teinte, comme le qua­trième tri­mestre 1998. Mais le rythme de nos expor­ta­tions semble s’être accé­lé­ré au cours des der­niers mois, notam­ment après l’al­lé­ge­ment du sys­tème de contrôle des changes, par­ti­cu­liè­re­ment rigou­reux, mis en place lors du déclen­che­ment de la crise russe.

La France n’est que le 8e four­nis­seur de l’U­kraine, avec moins de 2 % du mar­ché, ce qui est fort peu. Certes, il n’est pas ques­tion de se com­pa­rer à son pre­mier par­te­naire, la Rus­sie, mais bien au deuxième, l’Al­le­magne, qui détient aujourd’­hui près de 8 % du mar­ché ukrai­nien, ou même à l’I­ta­lie qui nous devance largement.

Ce pays a encore réuni à Kiev cette année, dans une expo­si­tion natio­nale ita­lienne, plus de 250 entre­prises, dont la grande majo­ri­té se dit très satis­faite des contacts pris.

Même la Grande-Bre­tagne est plus dyna­mique que la France en Ukraine.

En matière d’im­plan­ta­tion en Ukraine, la ten­dance reste la même. De manière géné­rale, les inves­tis­seurs étran­gers res­tent très pru­dents puis­qu’à ce jour le stock d’in­ves­tis­se­ments directs étran­gers est encore légè­re­ment infé­rieur à 3 mds USD (US Dol­lars), la part de la France se limi­tant à 50 M USD. Les États-Unis, les Pays-Bas, la Grande-Bre­tagne se sont à ce jour mon­trés plus allants que notre pays en matière d’in­ves­tis­se­ments en Ukraine.

Cer­tains, comme Kraft Jacobs Suchard qui a repris la cho­co­la­te­rie Koro­na à Kiev, comme Coca-Cola qui a ouvert sa plus grande usine d’Eu­rope à Bro­va­ry, ou comme Reem­st­ma qui pro­duit des ciga­rettes, ne semblent pas s’en plaindre.

Ce manque d’en­goue­ment des opé­ra­teurs fran­çais est d’au­tant plus regret­table que l’i­mage de la France et de ses pro­duits est excel­lente, même si la concur­rence de celle des États-Unis est par­fois gênante, dans le sec­teur du machi­nisme agri­cole par exemple. Les États-Unis sont très pré­sents en Ukraine et il s’a­git d’une poli­tique déli­bé­rée : ils ont fait de ce pays le troi­sième réci­pien­daire de leur aide finan­cière, avec 195 M USD bon an, mal an.

Envi­ron 80 entre­prises fran­çaises se sont ins­tal­lées en Ukraine. La majo­ri­té pri­vi­lé­gie le bureau de repré­sen­ta­tion ; peu d’en­tre­prises s’im­plantent dans la pro­duc­tion. La pre­mière à avoir trou­vé quelque inté­rêt au mar­ché ukrai­nien a été le Cré­dit Lyon­nais, qui est res­té pen­dant cinq ans la seule banque étran­gère en Ukraine, avant d’être sui­vie par la Socié­té Géné­rale ; ces deux banques occupent tou­jours une place pri­vi­lé­giée sur le mar­ché ban­caire local. Lac­ta­lis, Alca­tel, Schlum­ber­ger, Lafarge, entre autres, ont fait le pari d’in­ves­tir en Ukraine dans la pro­duc­tion. Leur acti­vi­té n’est pas sans à‑coup ni mau­vaises sur­prises mais, en géné­ral, elles ne remettent pas en cause leur choix et pensent déjà à demain.

Kiev, hôtel Sport. © DATA BANK UKRAINE

Elles sont accom­pa­gnées de PME comme Pani­mat qui occupe une place de choix dans la vien­noi­se­rie, ou comme WPI qui s’oc­troie déjà 40 % du mar­ché des ser­vices télé­pho­niques aux médias et aux entre­prises. D’autres grands groupes, notam­ment dans le sec­teur de l’éner­gie, s’in­té­ressent à ce mar­ché. Ils attendent des oppor­tu­ni­tés, qui pour­raient deve­nir plus concrètes depuis que l’U­kraine, qui n’a pra­ti­que­ment plus accès au mar­ché des capi­taux, a com­pris que les pri­va­ti­sa­tions étaient une source poten­tielle de devises moins vola­tiles que les fonds de pla­ce­ment, par­ti­cu­liè­re­ment lors­qu’on s’abs­tient de céder les plus beaux mor­ceaux à des entre­prises peu connues au siège chy­priote par exemple.

EDF et Gaz de France, entre autres, sont là. Ils ont été rejoints par Fra­ma­tome qui, allié à Cam­pe­non Ber­nard SGE et à Bouygues, vient de rem­por­ter un appel d’offres de 68,7 M euros pour le sto­ckage du com­bus­tible usé de Tchernobyl.

Le che­min vers le suc­cès n’est bien sûr pas par­se­mé de pétales de rose. Par­fois, la las­si­tude gagne, lorsque, inves­tis­seur ou expor­ta­teur, on doit faire face aux dif­fi­cul­tés. Elles ne sont pas toutes inso­lubles, même si la bureau­cra­tie se montre par­ti­cu­liè­re­ment ingé­nieuse et lit les lois dif­fé­rem­ment selon les villes et les quar­tiers, mais les com­pli­ca­tions par­viennent quel­que­fois à émous­ser les convic­tions les mieux ancrées.

Les obs­tacles au com­merce, contraires tant aux règles de l’OMC qu’à celles de l’ac­cord de coopé­ra­tion et de par­te­na­riat conclu avec l’U­nion euro­péenne en 1994, sont nom­breux et sou­vent sug­gé­rés par des indus­tries ago­ni­santes qui imposent le pro­tec­tion­nisme pour fuir la restructuration.

L’une des pro­cé­dures les plus péna­li­santes est aujourd’­hui la cer­ti­fi­ca­tion. Elle est longue, coû­teuse, chan­geante et sou­vent dis­cri­mi­na­toire. Nos labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques, par ailleurs très bien pla­cés en Ukraine, en ont beau­coup pâti. D’autres mesures touchent la pro­tec­tion de la pro­prié­té intel­lec­tuelle, encore mal assu­rée, et la revue à la hausse de tarifs doua­niers mal­gré les règles de l’OMC qui imposent leur gel pen­dant les négociations.

Dans l’en­semble, les entre­prises se plaignent d’in­ter­fé­rences, de tra­cas­se­ries, voire d’ar­bi­traire, de la part de l’ad­mi­nis­tra­tion, qui conçoit son rôle comme puni­tif et non d’as­sis­tance ; elles se plaignent aus­si des com­plexi­tés du sys­tème fis­cal, de la vola­ti­li­té de la régle­men­ta­tion, enfin de la corruption.

Leurs repré­sen­tants sou­lignent sou­vent que la réso­lu­tion de pro­blèmes mineurs absorbe par­fois plus de temps que la pro­duc­tion ou la vente. Tou­te­fois, la plu­part de ces entre­prises n’en­tendent pas aban­don­ner ce mar­ché qu’elles estiment por­teur sur le long terme, et qui devrait reprendre dans un ou deux ans. Elles pour­raient être aidées par la consti­tu­tion, en cours, d’une chambre de com­merce et d’in­dus­trie fran­co-ukrai­nienne qui réuni­rait des entre­prises sises tant en France qu’en Ukraine.

Sans doute, les entre­prises fran­çaises, en géné­ral encore peu fami­lières de l’U­kraine, ont-elles une vision très limi­tée des poten­tia­li­tés de ce pays, que beau­coup conçoivent encore confu­sé­ment comme une pro­vince russe. À telle enseigne qu’elles pros­pectent l’U­kraine à par­tir de Mos­cou, géné­ra­le­ment avec un suc­cès très limité.

La Pologne peut d’ailleurs se révé­ler une bien meilleure base pour atta­quer ce mar­ché en deve­nir de 50 mil­lions de clients, même si ce ne sont pas aujourd’­hui, loin s’en faut, 50 mil­lions de consom­ma­teurs. Or c’est dès main­te­nant qu’il convient de s’in­té­res­ser à ce pays, qui évo­lue, s’a­dapte et s’ouvre, même s’il le fait à l’é­vi­dence len­te­ment, son pas­sé éco­no­mique et indus­triel sovié­tique dif­fi­cile à réfor­mer pesant encore très lourd.

Il serait dom­mage qu’en se réveillant le géant ne trouve à son che­vet que nos concur­rents, euro­péens ou américains.

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