Les renouvelables en débat (suite)
Les renouvelables suscitent toujours beaucoup de commentaires, en particulier sur le stockage de l’énergie.
Courriel de Micha LEMARENKO (02)
« Les exposés proposés évitent soigneusement les sujet qui fâchent. Et surtout, leur contenu est très conforme aux revues médiatiques.
Sans vouloir vexer les auteurs, la meilleure comparaison qui me vient dans la tête est comme si je lisais une revue sur les avantages du nucléaire, où rien ne serait écrit sur le problème des déchets.
De quoi je parle : l’énergie dite “renouvelable” est d’une nature stochastique et, ce qui est pire, saisonnière. Cela implique la nécessité de stockage saisonnier avec des capacités pharaoniques (dizaines, voire centaines de térawattheures). Cela est bien au-delà des capacités des solutions proposés dans la revue (smart grid ou Li-ion, etc.)
Sans entrer dans les détails, c’est un très grand sujet, qui mérite d’être au cœur de la discussion. Dommage qu’il soit à peine évoqué !
Un autre problème est la faible densité surfacique des solutions “renouvelables”. Cela implique, entre autres, le problème de la diminution éventuelle des terres agricoles (augmentation des prix des aliments avec la population mondiale qui croit, effet de ciseaux).
Tout en étant pro-renouvelable, je crois que ce sujet mérite une discussion sérieuse et sincère. Et la revue La J&R avec son petit cercle de lecteurs serait un lieu parfait pour une approche plus scientifique et moins vendeur. »
La réponse d’Antoine HUARD (07)
Le coordonnateur du dossier sur les énergies renouvelables rappelle que ce domaine a connu des transformations si rapides et si profondes au cours des cinq dernières années, qu’il a choisi de proposer une mise à jour assez générale plutôt que de centrer le dossier sur le sujet de l’intermittence « uniquement », même si c’est un sujet essentiel, en raison de la place limitée dont il disposait.
Et si « les sujets qui fâchent » sont abordés résolument de manière positive, c’est que la fulgurance des progrès techniques récents dans les EnR et la convergence de ces progrès avec ceux de la digitalisation et de la mobilité électrique portent à ne pas considérer les défis (réels) de l’intégration des EnR comme insurmontables a priori.
C’est ce qui ressort du bilan prévisionnel publié par RTE, dont les scénarios Volt et Ampère prévoient respectivement 40 % et 50 % d’EnR à horizon 2035 sans hypothèses particulièrement irréalistes en matière de stockage.
Quant au sujet de la faible densité surfacique des EnR, « de nombreuses études démontrent que la surface requise demeure très limitée au regard du foncier disponible […].
Non seulement les surfaces agricoles n’ont pas besoin d’être sollicitées, mais il existe même des synergies permettant de concilier énergie renouvelable et agriculture de façon mutuellement bénéfique (serres, agrivoltaïque, oviculture, apiculture, méthanisation, etc.). »