L’Évangile, le chrétien et l’argent
“ Oui, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu ! ” (Lc 18, 25.) Une condamnation plus claire de l’opulence matérielle est impossible à imaginer. Deux mille ans après avoir été lancée, elle résonne même avec une puissance inédite, tant il est vrai que nos sociétés sont axées, pour une très grande part, sur la recherche effrénée d’une richesse croissante.
Pourtant, le message évangélique entretient un rapport beaucoup plus complexe avec le domaine économique que ne semble l’indiquer ce mot très dur du Christ. Comment expliquer l’essor de sociétés capitalistes dans le monde occidental, dont les fondements culturels sont hérités, dans des proportions significatives, du christianisme ?
Le stress des opérations boursières, la concurrence acharnée entre les entreprises, la nécessité de saisir toutes les opportunités du monde des affaires ne favorisent certes pas la méditation. Pourtant au cœur de ces existences bousculées, voire chaotiques, des individus découvrent que l’argent nécessite moins d’être rejeté que d’être réorienté, afin de servir l’homme et non plus de l’asservir, et que le message chrétien, dans cette perspective, constitue un outil de réflexion très précieux.
Tel est le chemin que l’auteur explore dans ce livre : l’économie, une économie de liberté, loin d’être niée par le message chrétien, est à la fois intégrée et en même temps dépassée par les perspectives que celui-ci ouvre. C’est donc à une réflexion sur l’évangélisation de l’économie que le lecteur est convié.