L’évêque qui refusait le cléricalisme Cinq années avec Léonidas Proaño chez les Indiens d’Équateur
Jacques TRIBOUT (72)
Editeur : Éditions Karthala, collection « Signes des Temps », 2019Par Christian MALDIDIER (54)En effet, après l’X et une formation complémentaire aux Ponts et Chaussées, Jacques a commencé une carrière prometteuse dans l’industrie rapidement interrompue. Nourri d’un catholicisme militant, touché par la découverte des actions courageuses de Mgr Léonidas Proaño, évêque de Riobamba (Équateur), en faveur des Indiens, il décide de le rejoindre.
Jacques y restera cinq ans, témoin et acteur de la construction de cette Église vivante. Il y approfondira « la théologie de libération », analysera l’impact des « sectes » protestantes concurrentes de l’Église catholique, vivra et participera, à différents niveaux de responsabilité, au réveil et à l’organisation des communautés indiennes. Son livre nous fait vivre ces cinq ans. Les Indiens ne sont pas citoyens à part entière malgré les lois existantes mais, dans la pratique, non appliquées : on vit la loi des possédants ! La théologie de la libération veut rendre leur dignité à la communauté indienne. Mouvement social et religieux, elle a été mise en œuvre par Mgr Léonidas Proaño dès 1968 malgré les soupçons du Vatican et l’opposition d’une hiérarchie locale traditionnelle et une répression parfois violente. S’ajoute à cette situation une concurrence vive avec les missions protestantes : « Pax Americana » contre un mouvement accusé de marxisme !
Une partie du livre est consacrée à la vie de tous les jours de notre camarade qui a contribué à la création et au renforcement d’une Église nouvelle et efficace ! Une expérience riche ! Jacques, qui s’est marié avec une anthropologue colombienne, est rentré en France fin 1986 pour poursuivre une vie professionnelle qui, là encore, n’est pas « classique »…