L’homme initial
Après Les Iris jaunes, le deuxième roman de Lionel Stoleru, L’homme initial, est plutôt un conte philosophique et religieux.
Qu’on en juge : dans des circonstances exceptionnelles, un jeune cadre catholique, Sébastien, se trouve chargé par Dieu d’une mission fort ambitieuse : Montre-moi que l’homme est capable de revenir à un état initial de paix et de justice et je ne détruirai pas l’humanité.
Aidé par Jérémie, un juif, et Brahim, un musulman, Sébastien relève le défi. Ensemble, ils s’attaquent aux plaies du monde actuel, où Internet joue un rôle central : cybercriminalité, corruption et paradis fiscaux, terrorisme…
À l’aide de moyens étonnants, parfois miraculeux, souvent fort cocasses, les trois associés réussissent à éliminer bien des malfaisants et à en ramener d’autres dans le droit chemin. La gravité du sujet n’empêche pas quelques fous rires.
On pense à Zadig de Voltaire. En dépit des réussites obtenues, leur action atteint ses limites lorsque l’humanité entière est impliquée.
Mission impossible ? Est-il vain de vouloir changer l’homme ? Découragé, Sébastien part en pèlerinage à Saint- Jacques-de-Compostelle. Là, il conclut : il faut donner du temps à l’homme pour qu’il modifie ses comportements.
Le livre, qui contient de nombreuses références littéraires, politiques et religieuses, se lit facilement : le style en est clair et alerte.
Lionel Stoleru nous présente avec humour et doigté de graves problèmes du temps présent. Une belle réussite.