L’horizon des connaissances
Dans ce nouveau livre, Pierre Naslin fait l’inventaire des sujets traités dans ses ouvrages antérieurs – épistémologie, physique, évolution cosmologique et biologique, génétique, climatologie, conscience et pensée – en s’efforçant de distinguer ce que nous savons déjà, ce que nous saurons peut-être un jour, ce que nous ne saurons peut-être jamais et ce que nous ne saurons jamais.
Les modèles scientifiques sont toujours incomplets et révisables. L’archipel de nos connaissances est borné par un horizon qui recule sans cesse, au-delà duquel l’auteur suppose que se situe une Réalité absolue inconnaissable.
L’horizon des connaissances est fractal, car toute réponse crée de nouvelles questions. En biologie et en climatologie, les scientifiques se heurtent au mur de la complexité, qui empêche de faire le lien entre le microcosme et le macrocosme. La théorie des grands systèmes cybernétiques reste à faire. L’art ne connaît de limites que celles qui sont imposées par la structure de la pensée humaine.
Dans les débats concernant par exemple l’allocation des crédits de recherche, le temps, l’instant zéro de la création, les organismes génétiquement modifiés, le clonage humain et l’eugénisme, Pierre Naslin n’hésite pas à prendre parti.
Il conteste les interprétations abusives ou fantaisistes de la physique quantique, qui font des phénomènes quantiques des pseudo-phénomènes paranormaux. Il conteste aussi la métaphore informatique à la fois en biologie et en psychologie de la pensée.
La Nature fait de la physicochimie, non de l’informatique ; le cerveau n’est pas un ordinateur car la pensée est psychosomatique. Ses positions sont souvent courageuses et toujours exprimées avec force et clarté.
Mais il s’interdit toute incursion dans le domaine de la métaphysique dont, en tant que sceptique conscient et organisé, il estime que les questions qui y sont traitées sont indécidables. À la question “ Pourquoi le monde est-il comme il est ? ” il fait la réponse de Fernand Raynaud : “ C’est étudié pour ! ” La preuve, c’est que ça fonctionne.