Turbine Pelton : L’hydro­électricité : un atout pour la transition énergétique

L’hydro­électricité : un atout pour la transition énergétique

Dossier : HydroélectricitéMagazine N°803 Mars 2025
Par Maryse XAUSA FRANCOIS (X80)

Nul besoin de rap­pe­ler plus qu’en un mot que la sor­tie des éner­gies fos­siles est l’objectif de la tran­si­tion éner­gé­tique au niveau mon­dial, tant en rai­son de l’impact sur le cli­mat des émis­sions de CO₂ que pour la raré­fac­tion de la plu­part des res­sources de com­bus­tibles, qui oblige à des formes d’extraction tou­jours plus coû­teuses et dom­ma­geables pour l’environ­nement. Pour libé­rer l’énergie des fos­siles, le vec­teur élec­trique est pri­vi­lé­gié car il est mature et apte à se déve­lop­per. Les poli­tiques publiques fran­çaises comme euro­péennes affichent des inten­tions dans cette voie, même s’il reste pas mal d’incertitudes, voire d’illusions, sur les moyens d’y parvenir.

Sor­tir du contexte euro­péo­cen­tré per­met de prendre du recul. Ste­ven Pin­ker, pro­fes­seur de Har­vard atta­ché à la ratio­na­li­té et aux Lumières, écrit en pré­face d’un ouvrage sur cette ques­tion (J. Gold­stein and S. A. Qvist A bright future : how some coun­tries have sol­ved the cli­mate change, Public Affairs Hachette Book Group, 2019) que, 85 % de l’énergie mon­diale étant tirée de com­bus­tibles fos­siles, les rem­pla­cer par de nou­velles sources d’énergie sans émis­sion de CO₂ d’ici 2050 est un défi consi­dé­rable qui ne peut pas être rele­vé par des petits pas. Pour le rele­ver, « l’étoile polaire devrait être les rares pays qui ont rapi­de­ment fait la tran­si­tion des com­bus­tibles fos­siles à une éner­gie propre (…) ».

“Un mix électrique performant reposant sur le nucléaire et l’hydraulique.”

Puisque l’énergie est bonne et les émis­sions de CO₂ mau­vaises, le nombre à sur­veiller, ce sont les grammes de CO₂ émis par kilo­watt­heure d’électricité pro­duite. Sur ce cri­tère, la Suède, la France et l’Ontario sont par­ve­nus à se limi­ter à un dixième de la moyenne mon­diale, avec un mix élec­trique per­for­mant repo­sant sur le nucléaire et l’hydraulique, à la dif­fé­rence des autres pays pro­dui­sant prin­ci­pa­le­ment leur élec­tri­ci­té du charbon.

Pour réduire les émis­sions, les éner­gies renou­ve­lables sont les plus ver­tueuses. La plu­part des pays se sont enga­gés dans leur déve­lop­pe­ment mas­sif. L’intermittence de l’éolien et du solaire consti­tue une dif­fi­cul­té majeure pour l’équilibre du réseau élec­trique et impose en com­plé­ment le déve­lop­pe­ment de moyens de sto­ckage. L’hydroélectricité pré­sente encore un poten­tiel signi­fi­ca­tif de déve­lop­pe­ment ; elle est loin de suf­fire aux besoins de pro­duc­tion d’électricité, mais peut avoir une contri­bu­tion signi­fi­ca­tive ; elle pré­sente l’avantage de la flexi­bi­li­té grâce notam­ment à l’énergie sto­ckée dans les réser­voirs. Les STEP (sta­tions de trans­fert d’énergie par pom­page) sont un moyen de sto­ckage effi­cace et éco­nome en maté­riaux rares, avec de nom­breux sites possibles.

Ce numé­ro remet en valeur l’hydroélectricité, ses atouts pour affron­ter les défis du siècle. Il est réa­li­sé à l’occasion de la célé­bra­tion du cen­te­naire de l’Exposition inter­na­tio­nale de la houille blanche et du tou­risme qui s’est dérou­lée en 1925 à Grenoble.


Centenaire de l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme

En 1925, Gre­noble a accueilli l’Exposition inter­na­tio­nale de la houille blanche et du tou­risme, un évé­ne­ment vision­naire célé­brant les pro­grès tech­niques et le poten­tiel éco­no­mique de l’hydroélectricité, tout en valo­ri­sant le patri­moine natu­rel et tou­ris­tique alpin.

Un siècle plus tard, le cen­te­naire de cette expo­si­tion est l’occasion de revi­si­ter cet héri­tage et de réflé­chir aux défis actuels de la tran­si­tion éner­gé­tique et du déve­lop­pe­ment durable, tout en ren­dant hom­mage au rôle pion­nier de Gre­noble et des Alpes dans ces domaines !

Tout le pro­gramme évé­ne­men­tiel 2025, qui est coor­don­né par Hydro21, se trouve sur www.centenairehydro2025.org

La houille blanche, sur­nom­mée « l’or blanc », désigne l’énergie hydro­élec­trique pro­duite par la force de l’eau. Elle joue un rôle majeur dans le déve­lop­pe­ment indus­triel et éco­no­mique du ter­ri­toire et dans l’innovation éner­gé­tique depuis la fin du XIXe siècle.

Poster un commentaire