L’hydroélectricité : un atout pour la transition énergétique

Nul besoin de rappeler plus qu’en un mot que la sortie des énergies fossiles est l’objectif de la transition énergétique au niveau mondial, tant en raison de l’impact sur le climat des émissions de CO₂ que pour la raréfaction de la plupart des ressources de combustibles, qui oblige à des formes d’extraction toujours plus coûteuses et dommageables pour l’environnement. Pour libérer l’énergie des fossiles, le vecteur électrique est privilégié car il est mature et apte à se développer. Les politiques publiques françaises comme européennes affichent des intentions dans cette voie, même s’il reste pas mal d’incertitudes, voire d’illusions, sur les moyens d’y parvenir.
Sortir du contexte européocentré permet de prendre du recul. Steven Pinker, professeur de Harvard attaché à la rationalité et aux Lumières, écrit en préface d’un ouvrage sur cette question (J. Goldstein and S. A. Qvist A bright future : how some countries have solved the climate change, Public Affairs Hachette Book Group, 2019) que, 85 % de l’énergie mondiale étant tirée de combustibles fossiles, les remplacer par de nouvelles sources d’énergie sans émission de CO₂ d’ici 2050 est un défi considérable qui ne peut pas être relevé par des petits pas. Pour le relever, « l’étoile polaire devrait être les rares pays qui ont rapidement fait la transition des combustibles fossiles à une énergie propre (…) ».
“Un mix électrique performant reposant sur le nucléaire et l’hydraulique.”
Puisque l’énergie est bonne et les émissions de CO₂ mauvaises, le nombre à surveiller, ce sont les grammes de CO₂ émis par kilowattheure d’électricité produite. Sur ce critère, la Suède, la France et l’Ontario sont parvenus à se limiter à un dixième de la moyenne mondiale, avec un mix électrique performant reposant sur le nucléaire et l’hydraulique, à la différence des autres pays produisant principalement leur électricité du charbon.
Pour réduire les émissions, les énergies renouvelables sont les plus vertueuses. La plupart des pays se sont engagés dans leur développement massif. L’intermittence de l’éolien et du solaire constitue une difficulté majeure pour l’équilibre du réseau électrique et impose en complément le développement de moyens de stockage. L’hydroélectricité présente encore un potentiel significatif de développement ; elle est loin de suffire aux besoins de production d’électricité, mais peut avoir une contribution significative ; elle présente l’avantage de la flexibilité grâce notamment à l’énergie stockée dans les réservoirs. Les STEP (stations de transfert d’énergie par pompage) sont un moyen de stockage efficace et économe en matériaux rares, avec de nombreux sites possibles.
Ce numéro remet en valeur l’hydroélectricité, ses atouts pour affronter les défis du siècle. Il est réalisé à l’occasion de la célébration du centenaire de l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme qui s’est déroulée en 1925 à Grenoble.
Centenaire de l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme
En 1925, Grenoble a accueilli l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme, un événement visionnaire célébrant les progrès techniques et le potentiel économique de l’hydroélectricité, tout en valorisant le patrimoine naturel et touristique alpin.
Un siècle plus tard, le centenaire de cette exposition est l’occasion de revisiter cet héritage et de réfléchir aux défis actuels de la transition énergétique et du développement durable, tout en rendant hommage au rôle pionnier de Grenoble et des Alpes dans ces domaines !
Tout le programme événementiel 2025, qui est coordonné par Hydro21, se trouve sur www.centenairehydro2025.org
La houille blanche, surnommée « l’or blanc », désigne l’énergie hydroélectrique produite par la force de l’eau. Elle joue un rôle majeur dans le développement industriel et économique du territoire et dans l’innovation énergétique depuis la fin du XIXe siècle.