L’important c’est de…
JO M‑1 ! Le mois prochain avec la foule de ses visiteurs, l’avalanche de performances et des embarras hors normes, Paris sera (re)devenu le centre du monde le temps d’un été.
Soyons fiers de constater que les polytechniciens tiennent leur rang dans la préparation olympique : on les trouve dans tous les projets d’infrastructure inaugurés ces derniers mois, les enceintes sportives, les connexions ferroviaires, le Village des athlètes, la Seine rendue à la baignade ! En revanche, pour ce qui est des exploits et des médailles des X, ce sera tintin. Rien de neuf à cet égard, l’École n’ayant jamais compté parmi ses conscrits de futurs médaillés mondiaux.
Jamais ou presque ! car on sait peu que le camarade Jean Borotra (X1920S) avait, parmi les innombrables trophées de sa carrière tennistique exemplaire, décroché une médaille (en double) aux Jeux de Paris, un bronze qui a cent ans. Revenons sur une personnalité hors du commun et sujette à caution, oubliée des plus jeunes.
“Les polytechniciens tiennent leur rang dans la préparation olympique.”
Devançant l’appel à 18 ans, il s’engagea en 1916, finit sa première guerre sous-lieutenant avec plusieurs citations, avant de se présenter avec succès au concours de l’X organisé pour les jeunes anciens combattants. Son attachement à Pétain, mâtiné d’une sensibilité de droite façon Croix-de-Feu, le conduisit en juillet 1940 sur une voie difficile à justifier, non sans avoir de nouveau été au feu deux mois plus tôt, fait prisonnier, puis évadé. Il laissa vingt mois plus tard Vichy et son maroquin de Commissaire aux sports, après quoi il fut arrêté en route pour l’Afrique du Nord par la Gestapo et emprisonné en Allemagne le reste de sa deuxième guerre, avec Reynaud, Daladier et d’autres politiques.
Rentré en France en mai 1945, réhabilité dans la foulée et médaillé par le général de Gaulle comme combattant et résistant, il n’abjura jamais par la suite sa fidélité à la mémoire du vainqueur de Verdun, ombre à son tableau que l’époque lui reprochera de plus en plus. Le « Basque bondissant », aux qualités physiques hors normes, compléta son palmarès à un âge étonnant. L’ancien Mousquetaire fit encore une apparition en coupe Davis en 1947, avant de décrocher une dernière victoire au championnat d’Angleterre à 51 ans ! Mort à 95 ans il y a trente ans tout rond, il incarne seul la figure du polytechnicien en médaillé olympique. Cela pourrait ne pas durer, car le brillant kayakiste Augustin Reboul (X20), qui pagaye au niveau mondial, pourrait se hisser sur un podium aux Jeux de 2028 à Los Angeles. C’est son vœu, et tout ce que nous lui souhaitons.
“S’inscrire contre la fatalité de la reproduction socioculturelle dans les grandes écoles, sans parler de la reproduction de genre.”
L’important étant de participer comme disait l’autre, le moment de ferveur collective qui se profile me donne l’occasion de proposer à notre communauté de s’engager. L’AX, l’École et la Fondation de l’X ont conclu un partenariat avec une association qui œuvre au développement de la diversité sociale dans les études supérieures. Télémaque (c’est son nom) sélectionne et accompagne des élèves du secondaire que leur situation personnelle bride dans l’expression du potentiel scolaire.
Nous avons considéré que cette cause était de grande importance, qu’il fallait pousser les jeunes vers les métiers de l’ingénieur, s’inscrire contre la fatalité de la reproduction socioculturelle dans les grandes écoles, sans parler de la reproduction de genre. La communauté des anciens ne manquant pas de ressources pour y contribuer, nous ferons appel au volontariat auprès de ceux, de celles que le projet attire. Il s’inscrit en complément de ce que l’École fait d’ores et déjà avec les élèves en année de formation humaine et militaire, l’opération Monge du pôle Diversité et réussite.
2 Commentaires
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Il y a 100 ans un autre polytechnicien était vice-champion olympique aux jeux de Paris avec l’équipe de France de rugby à XV battue en finale sur le score de 17 à 3. par l’équipe des USA le 18 mai 1924 : il s’agit d’Etienne Piquiral (X1921) (Cf. l’article Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Piquiral).
« Son attachement à Pétain, mâtiné d’une sensibilité de droite façon Croix-de-Feu, le conduisit en juillet 1940… »
Ces propos réducteurs ne reflètent pas la complexité des prises de positions des uns et des autres en juillet 1940.
https://www.lajauneetlarouge.com/borotra-pour-la-patrie-les-sports-la-gloire/