L’ingénierie doit être encore plus performante
Qu’il s’agisse de maintenance et prolongation des installations, de mise en service de nouvelles installations, ou de démantèlement, la filière nucléaire fait face à des défis industriels sans précédent. On pense souvent à l’ingénierie via le prisme de la conception. Son rôle est tout aussi crucial en phase de construction ou de mise en service. Car l’enjeu est bien souvent de réunir conception et réalité sur le terrain.
REPÈRES
Les besoins en ingénierie nucléaire ne sont pas nés avec les conséquences de l’accident. Mais Fukushima est venu modifier l’activité des sociétés d’ingénierie. Tout d’abord, en augmentant le volume d’activités sur les installations en service, tout en décalant une partie des projets nouveaux. Ensuite, en validant et renforçant les démarches de maîtrise des risques nucléaires.
Valeur ajoutée et partenariats
Face à l’ampleur des enjeux, les industriels attendent de la valeur ajoutée. Les sociétés d’ingénierie doivent donc mener un travail de fond au sein de leurs compétences nucléaires pour proposer des solutions et des méthodologies.
Certaines sont capables d’amener de bonnes pratiques issues d’autres secteurs industriels, comme l’aéronautique ou l’automobile.
Ces différents sujets supposent aussi des partenariats dans la durée avec les clients industriels. Il faut ainsi arriver ensemble à une maturité suffisante pour pouvoir réaliser des prestations d’ingénierie plus globalisées et massifiées. D’où l’importance des réflexions des clients quant à leur stratégie en matière de sous-traitance intellectuelle.
La maîtrise des risques nucléaires
L’ingénierie nucléaire doit disposer d’un vivier de compétences
La maîtrise des risques nucléaires exige au sein des sociétés d’ingénierie nucléaire l’existence d’un vivier de compétences, l’établissement de formations spécifiques ainsi que des organisations projets adaptées. L’accident de Fukushima se traduit selon deux axes pour ces sociétés : le besoin de répondre aux nouvelles exigences techniques et la modification des règles en termes de recours à la soustraitance par les exploitants.
Pour y répondre, a été créée en avril 2013 une direction de la maîtrise des risques. L’objectif est d’une part de répondre au renforcement des exigences de sûreté et de radioprotection et d’autre part d’accompagner le développement des activités d’exploitation déléguée et d’assainissementdémantèlement.
Le développement des compétences
C’est l’enjeu majeur. Les sociétés d’ingénierie sont capables d’y contribuer en construisant des parcours variés pour leurs collaborateurs, en France ou à l’étranger. Ces passerelles permettent de faire circuler les savoir-faire à travers les filières et les métiers. Cela s’accompagne nécessairement de parcours de formations.
Évoquons en dernier lieu une première phase spécifique aux pays nouveaux entrants. Ces pays ont besoin d’être accompagnés dès les limbes de leur projet afin de construire leurs opérateurs nucléaires, leur cadre réglementaire, d’écrire et dépouiller les appels d’offres technologiques qu’ils lanceront, et enfin de qualifier les sites potentiels.
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Au delà de la conception, se
Au delà de la conception, se pose la question de la maintenance. L’ingénierie de conception, sans ingénierie de maintenance n’est pas pertinente, surtout sur des sujets aussi complexes et où l’exploitation de l’installation est fondamentale.
Savoir entretenir et réparer au fil de la vie de l’ouvrage se détermine dès la conception, justement grâce à la synthèse entre ingénierie de maintenance et ingénierie de conception.