L’innovation et le digital au service de la transformation d’ENGIE
ENGIE, comme de nombreuses autres entreprises, doit faire face à d’importantes transformations. Qu’en est-il ?
Stéphane Quéré : Nous sommes positionnés sur deux grands métiers, l’énergie et les services, qui connaissent de profondes mutations. Par exemple, avec l’essor des énergies renouvelables, nos clients, qui ont longtemps cherché à maîtriser leur consommation énergétique, veulent, aujourd’hui, également en maîtriser la production et l’adapter à leur besoin.
Au niveau des services, les transformations sont multiples et diverses, même s’il reste primordial de continuer à faire la différence pour se distinguer auprès de nos clients.
Yves Le Gélard : Notre secteur s’est, en effet, engagé dans une révolution autour des 3 « D » : la décarbonisation, la décentralisation et la digitalisation. Et le digital nous donne les moyens et les technologies nécessaires pour accompagner les deux premières révolutions.
Les directions de l’innovation et du digital mènent en parallèle des programmes spécifiques pour faire face aux enjeux qui découlent de ces transformations.
Quelle est donc votre approche de l’innovation ouverte ?
S.Q : Chez ENGIE, toutes nos initiatives d’innovation sont ouvertes : nous avons mis en place des programmes qui permettent à nos collaborateurs de travailler dans un esprit start-up et de développer leurs idées. Ces projets sont incubés dans des incubateurs extérieurs avec lesquels nous avons des partenariats en France, en Belgique, en Hollande, au Royaume-Uni ou encore en Allemagne.
En parallèle, nous sommes ouverts à l’innovation extérieure afin de renforcer notre démarche d’optimisation continue de notre offre client. Nous rencontrons régulièrement des start-ups et des innovateurs, notamment lors de l’Innovation Week que nous organisons chaque année en juin dans plus de 25 pays.
C’est dans le cadre de ces différentes rencontres que les idées innovantes naissent. De manière plus ciblée, nous lançons aussi des appels à projets pour répondre aux besoins concrets de nos sociétés opérationnelles.
Récemment, nous avons lancé un appel d’offres pour trouver une solution technique pour faire face au problème de givre sur les ailes des éoliennes et actuellement, il y a un appel à projets autour de la question de la mobilité au Maroc.
L’objectif est de devenir un client des start-ups qui répondent à nos appels à projets et de les rediriger ensuite vers nos propres clients. Nous disposons aussi d’un fonds d’investissement, ENGIE New Ventures (115 millions d’euros) qui investit dans des start-ups en ligne avec nos objectifs.
Nous avons ainsi investi dans la société allemande Heliatek, spécialisée dans les films photovoltaïques, et dans la start-up française Symbio qui fabrique des piles à base d’hydrogène.
À travers ces investissements, nous cherchons à développer des nouveaux business et à créer de nouveaux métiers.
Qu’en est-il du digital ?
Y.L.G : Dès sa prise de fonction en mai dernier, notre Directrice Générale a lancé un programme d’investissement de plus d’un milliard d’euros autour des nouvelles technologies et du digital. Les initiatives prises par la direction de l’innovation s’inscrivent ainsi totalement dans ce programme, alors que la création d’une nouvelle entité ENGIE Digital, vise à accélérer le virage digital du Groupe en mettant à la disposition de nos unités opérationnelles les moyens de mener à bien un projet digital : des plates-formes techniques de développement et des compétences.
Nous nous concentrons sur les questions de mobilité, de Big Data et de l’Internet des Objets pour lesquelles nous travaillons, en autres, en liaison avec les programmes d’Open Innovation du Groupe, l’écosystème des start-ups et des grands partenaires stratégiques au rayonnement mondial.