L’institut des hautes études d’aménagement des territoires (Ihédate), écologie et territoires au plus haut niveau
Créé il y a vingt ans par l’État, sous l’égide pédagogique de l’École des ponts et de Sciences Po Paris, l’Ihédate accueille des auditrices et des auditeurs en situation de responsabilité, en milieu de carrière, pour leur offrir des formations de haut niveau sur les multiples facettes des enjeux territoriaux. Un cycle généraliste et un cycle sur les nouvelles mobilités regroupent respectivement une soixantaine et une trentaine d’auditrices et d’auditeurs, avec un rythme à temps partiel compatible avec le maintien de fonctions opérationnelles. Les sujets traités par l’Institut intéressent par nature la communauté polytechnicienne, tant dans sa composante de la fonction publique que dans celle des acteurs de l’économie.
Nos vies professionnelles, aussi riches soient-elles, tendent à nous enfermer dans des univers spécialisés où nous rencontrons surtout nos pairs. Au dire des participants, l’intérêt principal des cycles Ihédate est d’élargir les horizons, de permettre la rencontre de gens et de cultures différentes. La thématique est elle aussi particulièrement transversale, et son importance ne cesse de s’affirmer dans nos sociétés : celle des territoires, considérés sous l’angle du développement économique, de la transition numérique et de la transition écologique. C’est une thématique qui croise aujourd’hui des métiers très divers. L’Ihédate ne s’adresse pas seulement aux « spécialistes » du territoire, mais à tous ceux qui rencontrent cette dimension dans leur activité (industriels, professionnels des télécoms, de l’énergie, de l’internet, du commerce, de la culture, de l’agriculture, etc.).
Un lieu partenarial et une structure ouverte
D’abord ouvert surtout aux agents du monde public, l’Institut s’est profondément transformé après quelques années d’existence, en adoptant un statut associatif et en s’appuyant sur un réseau d’une vingtaine de partenaires fidèles et engagés, où l’on retrouve l’État et la Banque des territoires (CDC), mais aussi des collectivités territoriales et leurs associations, des entreprises publiques et privées très diverses, toutes intéressées par la question des territoires. Ces partenaires sont les garants de l’indépendance de l’Ihédate et de la diversité des publics.
Un espace de réflexion et d’innovation intellectuelle
Nous ne sommes plus dans la France des trente glorieuses, où l’État planifiait d’en haut la structuration du territoire national. La dimension territoriale n’en redevient pas moins cruciale pour de nombreux acteurs. La transition écologique, le passage vers les renouvelables dans l’énergie, les défis des mobilités, dans les zones peu denses comme dans les cœurs de ville, la montée des écosystèmes industriels locaux, les impacts du numérique sur les services urbains et sur l’organisation spatiale des activités et du travail, la refonte de notre modèle agricole et alimentaire : autant de sujets qui appellent des approches neuves. L’Ihédate, à cet égard, mobilise un vaste réseau de chercheurs, d’intellectuels et de professionnels qui réfléchissent sur ces questions et qui ont largement contribué, individuellement et collectivement, à en redessiner les problématiques. Dirigé par Sandra Moatti, l’Ihédate dispose d’un conseil d’administration, présidé par Philippe Duron, ancien président du conseil régional de Basse-Normandie et ancien maire de Caen, et d’un conseil scientifique, présidé par moi-même.
Une communauté très diverse et ouverte
Du préfet au syndicaliste, en passant par l’entrepreneur du monde de la construction ou d’autres mondes, le ou la responsable des services de collectivité, grande ou petite, le monde associatif, celui des médias, l’éventail des rencontres qui se nouent à l’Ihédate est exceptionnellement ouvert. Chacun laisse sa casquette au vestiaire et la fécondité des interactions s’en trouve décuplée. La parité femmes-hommes est une valeur essentielle de l’Institut. Au-delà des acteurs « institutionnels » du territoire, il s’adresse à tous ceux qui découvrent que la dimension territoriale devient cruciale dans leur activité.
Deux programmes
L’Ihédate propose aujourd’hui deux cycles. D’une part un cycle annuel généraliste qui met en débat les questions fondamentales liées à la dimension territoriale : dynamiques démographiques et sociales, gouvernance, mutations productives, financement, politiques publiques, transition écologique, révolution numérique. Chaque cycle annuel est décliné autour de ces fondamentaux, avec une coloration spécifique qui varie d’année en année. à titre d’exemple, le cycle 2020 est consacré aux échelles d’action pertinentes pour la transition écologique. Ce cycle se déroule sur une dizaine de sessions de deux jours (jeudi et vendredi), complétées par un voyage d’étude à l’étranger d’une semaine.
D’autre part un cycle thématique créé récemment intitulé « Territoires et mobilités ». Son objectif est de créer une culture commune entre des acteurs venant d’horizons différents (transport public, urbain et non urbain, collectivités publiques, monde de l’automobile) mais tous concernés par les défis des mobilités, sous contrainte écologique.
L’expérience de Pierre Séguin (73)
J’ai été auditeur à la 3e session, en 2002. La variété des profils, la joie que chacun éprouve à venir en formation et donc l’état d’esprit d’ouverture m’ont semblé assez uniques dans une assemblée aussi diverse et aussi large.
C’est un ballon d’oxygène dans une vie professionnelle intense. L’année Ihédate s’inscrit dans la durée avec un bon rythme, qui permet des allers-retours entre les séminaires et la pratique professionnelle, avec une vraie dynamique de questionnement. Faire ce cycle en milieu de carrière est une bonne chose, on a l’expérience et on est encore prêt à faire changer les choses.
L’expérience de Marion Alfaro (2000), direction de l’urbanisme de la ville de Paris
J’ai été auditrice de l’Ihédate en 2017, dans un cycle dont le fil conducteur était « les territoires dans la mondialisation ».
L’Ihédate, c’est un temps pour sortir la tête du guidon, questionner nos pratiques et nos méthodes, remettre nos métiers en perspective, croiser les regards et les approches. La qualité des intervenants et des auditeurs en fait un lieu de débat animé, passionné mais toujours bienveillant (et dans la bonne humeur !). Et l’Ihédate, c’est aussi un formidable réseau d’anciens très dynamique, le lien perdure et s’enrichit avec les années.
Recrutement et conditions d’accès
Les calendriers de candidature sont indiqués sur le site www.ihedate.org, de même que les frais d’inscription.
L’adresse est au 22–28, rue Joubert, 75009 Paris.
Téléphone : 01 55 04 05 00.
Adresse électronique : secretariat@ihedate.org.