L’international avant tout
Mon parcours professionnel est international avant tout. J’évolue depuis 2006 dans le financement de projets d’infrastructures. J’ai débuté au sein d’institutions de financement du développement.
“ Élargir mon focus géographique et diversifier les points de vue ”
Depuis Paris, Rabat, Washington ou Jérusalem, j’ai contribué au financement d’infrastructures nécessaires pour les services de base : déchetteries par enfouissement, routes rurales, transports urbains, distribution d’électricité et efficacité énergétique.
J’ai ensuite évolué au sein de la Commission de régulation de l’énergie française, où j’ai contribué à la mise en place de cadres propices aux investissements dans le comptage évolué, les interconnexions et les moyens de production et d’efficacité énergétiques en zones insulaires.
Des projets dans le monde entier
Je suis revenue à l’international il y a moins d’un an. Chez Tractebel Engineering, un bureau d’études en ingénierie à orientation internationale, j’appuie nos clients pour financer leurs projets de centrales de production hydroélectrique.
En contrepartie d’une spécialisation sectorielle, ce nouveau défi me permet d’élargir mon champ géographique et de diversifier les points de vue. Je contribue à des projets en Afrique subsaharienne, en Europe de l’Est et en Asie. Mes clients sont des agences gouvernementales, des banques et des fonds d’investissement.
Les projets sont financés par les institutions de financement du développement, les banques chinoises ou les fonds d’investissement et les banques commerciales.
Heureux hasards
En prépa, à Tunis, je ne connaissais pas l’existence de mon métier actuel. À défaut d’avoir une idée très claire de ce que je ferais plus tard, je me dirigeais vers la recherche et m’intéressais à l’informatique fondamentale.
Mon parcours doit beaucoup au hasard : une rencontre avec un X 99 qui faisait un master à Sciences-Po m’a amenée à cette formation.
Une de mes professeures de Sciences-Po m’a ensuite dirigée vers l’AFD. Et c’est autour d’un déjeuner avec des camarades de promo que j’ai été orientée vers le site de carrières de la Banque mondiale.
Kaléta, un barrage réalisé en Guinée par China Water and Electric Company et dont la construction a été supervisée par Tractebel Engineering France pour le compte de l’État guinéen, maître d’ouvrage. Ce barrage se trouve à 7 km de Souapiti, le projet sur lequel je travaille actuellement. Les deux ouvrages sont fortement liés.
Un métier masculin
Traditionnellement, le métier que j’exerce est masculin. Autour de moi, mes collègues plus âgés, essentiellement des hommes, ont partagé leur vie professionnelle entre plusieurs pays, n’hésitant pas à déménager femme et enfants tous les deux ou trois ans au gré des missions. Rares sont donc les épouses qui ont pu mener une carrière épanouissante parallèle à celle de leur conjoint.
En tant que femme, et même si j’ai la chance de vivre une relation de couple égalitaire, je ne me projette pas dans un mode de vie similaire. Il m’est pourtant arrivé de rencontrer des familles qui ont privilégié la carrière de l’épouse sur celle de l’époux. Des cas exceptionnels ou limités dans le temps.
Faire des concessions
Depuis la naissance de mon enfant il y a plus de cinq ans, je suis à la recherche de l’équilibre optimal entre mon épanouissement professionnel et ma vie de famille. Nous avons fait appel aux services d’une nounou de toute confiance. Je me suis aussi éloignée de l’international pendant les cinq premières années.
Comme beaucoup de parents actifs de ma génération, je suis tiraillée entre le désir de passer plus de temps en famille et celui de consacrer plus d’énergie à ma carrière. Nos vies sont faites de petites concessions de part et d’autre.
Un conseil à une jeune fille de prépa ? faire ses choix sur la base de ses préférences personnelles, en s’affranchissant des a priori culturels sur le genre.