L’Internet de confiance au cœur même de la stratégie de La Poste
Depuis sa création, La Poste est placée au cœur des échanges : échanges de biens, mais aussi échanges de services financiers par exemple. De par cette position privilégiée, La Poste a rapidement compris les défis spécifiques, et les enjeux, de la révolution numérique, ainsi que la nécessité de concevoir les nouveaux outils et services induits par cette révolution.
La Poste s’est ainsi fixé pour objectif de demeurer l’opérateur de référence du courrier sous toutes ses formes, physique comme numérique. C’est pourquoi La Poste s’est engagée dans le développement de “ l’Internet de confiance ”, et plus largement du marché de la confiance et de la preuve électronique.
Chacun en convient, la révolution numérique, et la démultiplication des canaux d’échanges qu’elle autorise, aura considérablement facilité la rencontre de l’offre et de la demande. Elle constitue ainsi une formidable opportunité, au sens où elle permet de multiplier les contacts, d’accélérer les flux et de créer de la valeur.
Cependant, ce formidable potentiel ne sera pleinement utilisé que si ces nouveaux canaux ou médias offrent des garanties formelles équivalentes à celles qui protègent aujourd’hui les échanges traditionnels écrits.
Retrouver les vertus du courrier
De tout temps, le courrier a été reconnu comme un échange non répudiable parce que signé, daté et authentifiable de manière certaine.
C’est ce qui fait la force d’un média dont il faut rappeler qu’il fut inventé par Cyrus le Perse, au VIe siècle… avant notre ère.
Or, il est clair que le « mail » Internet classique est un média qui, aujourd’hui, n’offre pas les mêmes garanties.
Avec la transposition partielle de la directive européenne du 12 décembre 1999 et la loi du 13 mars 2000 la France s’est dotée d’un cadre législatif formel qui autorise enfin la reconnaissance juridique de la preuve et de la signature électroniques. À travers cette avancée législative décisive s’ouvre donc un dispositif technique et juridique qui précise les compétences et responsabilités des acteurs de la « certification électronique », nécessaire à la construction de la preuve électronique, et qui permet la naissance d’un nouveau marché.
La Poste dispose donc désormais du cadre nécessaire lui permettant, tout simplement, de faire son métier ; porter, dans le monde des échanges électroniques, les valeurs qu’elle porte dans le monde des échanges physiques : la proximité et l’accessibilité, bien sûr, mais aussi et surtout la sécurité et la confiance.
Le cas de La Poste, de ce point de vue, est probablement représentatif d’une évolution culturelle majeure bien plus large qui voit les tiers de confiance progressivement faciliter l’accès à l’ensemble de leurs services et moderniser leurs échanges et relations avec leurs clients.
Construire la chaîne de la confiance
Avec la dématérialisation des flux d’échanges, les entreprises ont besoin d’un cadre de sécurité qui va bien au-delà de la seule signature électronique, et qui englobe notamment des services d’horodatage et de conservation. Aux difficultés purement techniques s’ajoute en outre un frein d’ordre statutaire : à qui puis-je faire confiance pour garantir, auprès de tiers, la validité de mes échanges numériques ?
L’un des principaux enjeux du monde numérique est donc de créer et d’organiser la chaîne et le marché de la confiance, en lui permettant de trouver son équilibre économique.
Ainsi La Poste a d’abord fait ses premiers pas en créant avec Sagem la première autorité française de certification des échanges électroniques, Certinomis.
Grâce à cette expertise technique reconnue, La Poste a pu développer progressivement l’ensemble des services nécessaires au monde des échanges numériques, et notamment un « Cachet électronique de La Poste faisant foi ».
Elle offre ainsi aux entreprises l’accès à ses services de preuve électronique, ainsi qu’au cachet électronique, en proposant des interfaces standard, y compris en marque blanche, que La Poste a rendues publiques à cet effet.
Enfin, ayant construit un environnement conforme aux fondements de « l’Internet de confiance », La Poste peut délivrer aujourd’hui des applications représentant ses services et procédures métiers, comme la lettre recommandée électronique, transposant dans le monde numérique leur valeur juridique.
Cet effort de longue haleine lui permet d’actualiser ainsi les valeurs traditionnelles de confiance de La Poste, en lui permettant de devenir rapidement l’un des futurs tiers garants de référence des échanges formels. Gageons ainsi que bien d’autres tiers de confiance emboîteront le pas de la dématérialisation et que les entreprises sauront s’emparer des nouvelles facilités d’échanges électroniques, certifiés et sécurisés au plan juridique.