L’océanographie : une tradition polytechnicienne méconnue
Le dossier de ce numéro de La Jaune et la Rouge nous entraîne dans l’exploration de l’océan, nous explique son fonctionnement, nous fait découvrir la biodiversité qu’il héberge et nous alerte sur sa fragilité face au réchauffement climatique. Pour nous en parler, Marina Lévy (X89), océanographe, a fait appel à des spécialistes du monde marin, pour la plupart de la communauté polytechnicienne, toutes et tous mondialement reconnus.
Car c’est un fait, l’École polytechnique a formé des générations d’océanographes. Le corps de l’armement a alimenté le service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM) ; le corps de la Météorologie, puis le corps des Ponts, des Eaux et des Forêts, le centre de recherche de Météo-France. Depuis les années 1980, les polytechniciens ont été formés à la dynamique des océans et du climat, au sein de la majeure Planète Terre, puis dans le programme d’approfondissement Mécanique et physique pour l’environnement au début des années 2000 devenu par la suite Sciences pour les défis de l’environnement.
N’oublions pas également les diplômés des masters Water, Air, Pollution and Energy (WAPE) et Science and Technology for Environment and Energy Management (STEEM) et les doctorants formés au sein du Laboratoire de météorologie dynamique dont l’École polytechnique est tutelle avec le CNRS, l’École normale supérieure et Sorbonne Université. En prenant un peu de recul, on peut s’interroger sur l’existence d’une tradition océanographique méconnue à l’École polytechnique.
“L’École polytechnique a formé des générations d’océanographes.”
Mais revenons à l’océan, mis sous le feu des projecteurs de ce dossier. L’océan, vaste étendue d’eau et réservoir de vie, joue un rôle crucial dans la régulation climatique de notre planète.
Il abrite une danse complexe et vitale connue sous le nom de circulation thermohaline qui, alimentée par des différences de température et de salinité, régule la répartition de la chaleur à travers les océans et influence le climat mondial.
Au-delà de sa surface scintillante, l’océan est le gardien de la biodiversité, abritant une myriade d’espèces fascinantes. C’est un écosystème complexe, où chaque créature, des plus petites aux plus majestueuses, contribue à l’équilibre fragile de notre planète.
Pourtant, notre lien avec l’océan est souvent teinté de défis. La pollution plastique, le changement climatique et la surpêche menacent la santé de ces vastes étendues d’eau. S’il absorbe un quart des émissions de CO2 d’origine anthropique, l’océan fragilise ce faisant les écosystèmes qu’il abrite et réduit son pouvoir d’atténuation.
Enfin, parcourir ce dossier, c’est aussi s’aventurer dans les recoins de l’inspiration et de la contemplation.
Ses horizons infinis rappellent la grandeur de notre planète, nous incitant à réfléchir à notre place au sein de ce vaste écosystème riche, fragile et vulnérable face au changement climatique.