océanographie

L’océanographie : une tradition polytechnicienne méconnue

Dossier : Mot du conseil d'administrationMagazine N°791 Janvier 2024
Par Philippe DROBINSKI (D1998)

Le dos­sier de ce numé­ro de La Jaune et la Rouge nous entraîne dans l’exploration de l’océan, nous explique son fonc­tion­ne­ment, nous fait décou­vrir la bio­di­ver­si­té qu’il héberge et nous alerte sur sa fra­gi­li­té face au réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Pour nous en par­ler, Mari­na Lévy (X89), océa­no­graphe, a fait appel à des spé­cia­listes du monde marin, pour la plu­part de la com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne, toutes et tous mon­dia­le­ment reconnus.

Car c’est un fait, l’École poly­tech­nique a for­mé des géné­ra­tions d’océanographes. Le corps de l’armement a ali­men­té le ser­vice hydro­gra­phique et océa­no­gra­phique de la Marine (SHOM) ; le corps de la Météo­ro­lo­gie, puis le corps des Ponts, des Eaux et des Forêts, le centre de recherche de Météo-France. Depuis les années 1980, les poly­techniciens ont été for­més à la dyna­mique des océans et du cli­mat, au sein de la majeure Pla­nète Terre, puis dans le pro­gramme d’approfondissement Méca­nique et phy­sique pour l’environnement au début des années 2000 deve­nu par la suite Sciences pour les défis de l’environnement.

N’oublions pas éga­le­ment les diplô­més des mas­ters Water, Air, Pol­lu­tion and Ener­gy (WAPE) et Science and Tech­no­lo­gy for Envi­ron­ment and Ener­gy Mana­ge­ment (STEEM) et les doc­to­rants for­més au sein du Labo­ra­toire de météo­ro­lo­gie dyna­mique dont l’École poly­tech­nique est tutelle avec le CNRS, l’École nor­male supé­rieure et Sor­bonne Uni­ver­si­té. En pre­nant un peu de recul, on peut s’interroger sur l’existence d’une tra­di­tion océa­no­gra­phique mécon­nue à l’École polytechnique.

“L’École polytechnique a formé des générations d’océanographes.”

Mais reve­nons à l’océan, mis sous le feu des pro­jec­teurs de ce dos­sier. L’océan, vaste éten­due d’eau et réser­voir de vie, joue un rôle cru­cial dans la régu­la­tion cli­ma­tique de notre planète.

Il abrite une danse com­plexe et vitale connue sous le nom de cir­cu­la­tion ther­mo­ha­line qui, ali­men­tée par des dif­fé­rences de tem­pé­ra­ture et de sali­ni­té, régule la répar­ti­tion de la cha­leur à tra­vers les océans et influence le cli­mat mondial.

Au-delà de sa sur­face scin­tillante, l’océan est le gar­dien de la bio­di­ver­si­té, abri­tant une myriade d’espèces fas­ci­nantes. C’est un éco­sys­tème com­plexe, où chaque créa­ture, des plus petites aux plus majes­tueuses, contri­bue à l’équilibre fra­gile de notre planète.

Pour­tant, notre lien avec l’océan est sou­vent tein­té de défis. La pol­lu­tion plas­tique, le chan­ge­ment cli­ma­tique et la sur­pêche menacent la san­té de ces vastes éten­dues d’eau. S’il absorbe un quart des émis­sions de CO2 d’origine anthro­pique, l’océan fra­gi­lise ce fai­sant les éco­sys­tèmes qu’il abrite et réduit son pou­voir d’atténuation.

Enfin, par­cou­rir ce dos­sier, c’est aus­si s’aventurer dans les recoins de l’inspiration et de la contemplation.

Ses hori­zons infi­nis rap­pellent la gran­deur de notre pla­nète, nous inci­tant à réflé­chir à notre place au sein de ce vaste éco­sys­tème riche, fra­gile et vul­né­rable face au chan­ge­ment climatique.

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