L’optimisme américain
Née avec la double nationalité, les différences culturelles franco-américaines me fascinent. En CM1 à Los Angeles je découvris l’abondance de compliments décernés par l’institutrice aux petits prodiges de mon école primaire médiocre. J’attendais toujours le sourire de connivence d’un adulte ou un baisser de rideau qui ne vint jamais.
Des années plus tard, investisseur en Structurés de Crédit, je m’expatriai à New York une semaine avant que la faillite de Lehman ne vienne tout bouleverser. J’enchaînai donc en MBA à Harvard et renouai … avec mon CM1 !
Dans l’amphithéâtre, les élèves surexcités se précipitaient pour participer et les professeurs s’extasiaient de chaque trivialité, indépendamment du degré de vérité…j’étais choquée. Au fil des mois, alors que les élèves communiquaient avec plus d’assurance je compris soudain le message de la pièce.
S’il est aussi agréable de travailler aux Etats-Unis, s’il y a autant d’entrepreneurs enthousiastes et d’innovation, le système éducatif y contribue sans doute. Les compliments précèdent le mérite, l’encouragent et le protègent. Je ne puis m’empêcher de songer aux khôlles et de sourire !