Ludwig Van Beethoven : Premier concerto pour piano
Franz Liszt : Second concerto pour piano
Née en Géorgie, Khatia Buniatishvili est désormais depuis 2017 une pianiste française. « Je pense que la France est un pays qui mélange créativité et droits de l’homme. Les deux ensemble, c’est rare dans un pays », dit-elle.
On peut être très fier de cette artiste dont l’élégance incontestable n’est que secondaire par rapport à un jeu unique, mélange de virtuosité et de tendresse, de précision et de rêverie, avec une technique éblouissante, un son tour à tour perlé ou puissant, à la fois des basses nettes et expressives et des aigus agiles et souples. Invitée dans les plus grands festivals depuis ses quinze ans, Buniatishvili est incontestablement une des plus grandes pianistes actuelles.
On la retrouve dans ces concerts de 2015 et 2016, accompagnée par le Philharmonique d’Israël, dirigé par celui qui l’a dirigé plus de 50 ans, Zubin Mehta. Dans le Second Concerto que Liszt mit vingt ans à achever, en un seul mouvement autour d’un thème d’une nostalgie très émouvante, elle crève naturellement l’écran. Chaque mesure est investie par une présence envoûtante, chaque phrase pousse vers la suivante, chaque nuance est sentie, chaque idée soutenue. Parfois presque debout pour appuyer certains accords, elle démontre un jeu captivant d’une rare richesse.
Dans Beethoven, une autre période, une autre robe, toujours magnifique, mais même chevelure reconnaissable qui cache partiellement son visage (au Festival de Verbier en 2011, c’était encore plus marquant). Le Liszt était magnifique, on l’a dit, mais Beethoven est peut-être encore plus remarquable car elle y est moins attendue. L’attention de l’auditeur est captée à chaque note dans cette œuvre de la période classique (Mozart n’est mort que depuis trois ans). Pendant l’introduction sans piano de Beethoven, on mesure la qualité de l’orchestre chaud et brillant à la fois (merveilleux bois, soyeuses et riches cordes !) et de la direction de Mehta.
Les concerts sont parfaitement enregistrés et filmés. Et le son merveilleux fait de ces écoutes un moment d’un rare plaisir.
Khatia Buniatishvili divise les magazines et parfois les critiques, mais elle ne divise pas les mélomanes. Oublions ce que disent d’elle les jaloux (on a lu « pop star du classique », « rock star »,« Betty Boop du piano » ou encore « Beyoncé du piano »), et jugeons par nous-mêmes avec ce très beau DVD.
Khatia Buniatishvili, piano, Orchestre Philharmonique d’Israël, Zubin Mehta
Un DVD ou un Blu-Ray Sony