L’université, une autre voie d’accès à l’X
Pas question, évidemment, de passer exactement les mêmes épreuves que pour les prépas : personne ne s’en sortirait. L’admissibilité aux épreuves orales est fondée sur l’étude d’un dossier comprenant les notes de L1 et L2, une lettre de motivation, des lettres de recommandation.
On passe également un examen écrit comprenant une épreuve de français et un QCM scientifique, mais il semblerait que l’École ne prenne pas en compte les résultats de ces épreuves.
Des épreuves spécifiques
Une fois admissible, sept épreuves orales attendent ceux qui n’ont pourtant pas vraiment l’habitude des concours.
“ Le major de la promo 2010 était un universitaire ”
Les épreuves sont spécifiques à chacun en fonction du programme des enseignements suivis en licence. Une fois à l’École, plus aucune distinction n’est faite entre les différentes filières.
Au pire a‑t-on le droit à quelques railleries de nos camarades de prépa en début d’année, disant qu’on a « volé des places à ceux qui ont travaillé ». Cependant, ces remarques sont plutôt de bonne guerre, et il est facile pour nous de leur rétorquer qu’on a fait autre chose qu’étudier pendant les trois dernières années.
Une chance pour tous
Issu de cette filière, je pense sincèrement que c’est une chance pour tous que l’École s’ouvre à d’autres profils.
La voie universitaire d’accès au concours est apparue suite au rapport Attali de 1997, mais jusqu’en 2012 on ne comptait qu’une petite dizaine d’admis, ce nombre variant grandement d’une année à l’autre.
Depuis la promo 2012, le concours offre 18 places aux élèves français.
Pour les élèves étrangers ayant étudié à l’université en France, le concours est le même, mais le nombre d’admis varie.
Nous avons tous des profils assez différents, certains ont arrêté la prépa au bout d’un an, d’autres n’y ont jamais pensé ; nous n’avons pas tous eu les mêmes enseignements, nous n’avons pas appris les mêmes méthodes de travail.
Bref, venir d’environnements différents ne peut qu’être source d’enrichissements pour tout le monde.
« Mais quand même, ils n’ont pas le niveau pour venir ici », argumenteront certains. L’exemple le plus probant du contraire est certainement le major de la promo 2010, universitaire.
Bien sûr, selon notre filière, on peut parfois avoir plus de mal. Les matheux sont peut-être ceux qui ont le moins de mal.
Il est vrai que, venant de mécanique, j’ai plus de difficultés à suivre les raisonnements mathématiques trop poussés. Mais, quand il s’agit de mécanique, la situation est l’inverse ; il n’y a donc globalement guère de différences.
Un manque de connaissance du concours
La principale barrière qui empêche le développement de cette filière est le manque de connaissance de ce concours. Quand j’en ai parlé dans mon université, j’ai appris son existence à mes professeurs.
Et, parmi ceux qui le connaissent, peu veulent pousser leurs meilleurs éléments à quitter la faculté. Par ailleurs, trop peu d’élèves osent passer ce concours, ne croyant pas en leurs chances d’y réussir.
En 2013, nous n’étions que 30 admissibles pour 18 places : on comprend donc aisément que l’École ne veuille pas augmenter les places pour l’instant.