L’utilité sociale
J’ai eu l’occasion de lever un milliard d’euros dans une introduction en Bourse et, à l’expérience, il est plus difficile de lever 500 000 euros pour une start-up.
La compréhension du business model et l’évaluation du réalisme du business plan sont les deux premières étapes et les plus difficiles. Par définition, dans une start-up, on ne peut pas s’appuyer sur le passé. Heureusement, c’est un exercice qu’on pratique à plusieurs. Il faut ensuite évaluer la capacité du porteur de projet à le mener à bien. Il doit à la fois posséder la hauteur de vue nécessaire pour appréhender les enjeux stratégiques et savoir être au four et au moulin avec des moyens financiers toujours trop limités.
Enfin, il faut négocier le pacte d’actionnaires qui doit créer la solidarité entre les fondateurs majoritaires et les business angels minoritaires et protéger les minoritaires sans entraver le fonctionnement de l’entreprise. Une fois les fonds levés, ce n’est pas fini. Un business angel actif est souvent appelé à participer à un conseil de surveillance, ou comité stratégique. Et une levée de fonds peut en cacher une autre. Il est rare qu’une seule levée de fonds suffise à permettre le démarrage de l’entreprise.
Perdre avec philosophie
La réussite n’est pas donnée à tous les projets, hélas. Il faut savoir perdre avec philosophie la totalité de sa mise. On ne peut donc raisonnablement immobiliser dans des projets aléatoires qu’une petite fraction de son patrimoine qui restera indisponible pendant de nombreuses années. Mais, avoir la chance d’accompagner une entreprise et de la voir prospérer apporte de grandes satisfactions et un grand sentiment d’utilité sociale.