Ma Fugue
Raphaël Aris, mélomane et organiste amateur, passionné de Bach dont il déchiffre méthodiquement les fugues, nous a offert fin 2007 la « petite musique » de ses souvenirs. Il ne s’agit pas de « mémoires » où le grand ingénieur qu’il est et le dynamique chef d’entreprise qu’il a été justifieraient les étapes d’une riche carrière, mais d’une évocation par petites notes, agencées comme celles d’une fugue familière sur les « sujets » qui ont sous-tendu son existence.
Au fil de sa vie d’enfant, d’adolescent, d’étudiant, il décrit le terreau dans lequel tout s’enracine : famille, profession, culture.
On y retrouve sa jeunesse paloise, passionnée de montagne (et aussi de mathématiques), déjà en compagnie de Claude, sa future épouse, ses années de « guerre » depuis le naufrage du Bretagne en octobre 1939 jusqu’à sa campagne d’Allemagne en 1944–1945, sans oublier son entrée à l’X en 1942.
Ce sont ensuite ses dix années enthousiastes de jeune ingénieur des Ponts et Chaussées en Algérie où il découvrit au Service hydraulique sa vocation pour la recherche et le forage, puis son implication dans la société de développement que fut la Compagnie française du Sahara, enfin la création audacieuse en 1958 de Forasol puis Foramer et son entrée en 1968 à Solétanche.
Il se trouva ainsi à la tête d’un ensemble d’entreprises spécialisées dans tous les domaines du forage et des fondations et il fit de ce groupe un leader mondial grâce en particulier à l’esprit d’innovation permanente qui est le sien.
Au fil de ces années, il évoque avec fidélité les hommes qu’il a côtoyés.
Ce petit livre est à savourer pour sa tendresse, sa spontanéité, la profonde vérité avec laquelle s’y imbriquent vie familiale et vie professionnelle. Sa lecture communique le goût de la vie, de l’amitié, de la création, dans une transcendance qui l’anime.