Mécanique des étreintes
En 160 pages de petit format, Alexei Grinbaum, scientifique et philosophe russe formé à l’université de Saint- Pétersbourg avant d’obtenir en 2004 un doctorat de l’X nous invite à le suivre chez les philosophes de l’Antiquité grecque, les théologiens des débuts de l’Église et les spécialistes de la physique quantique.
Le mariage entre ces trois sujets peut paraître surprenant à des lecteurs français ou plus généralement occidentaux nés au XXe siècle et qui ne réalisent pas toujours que l’URSS et le communisme n’ont finalement été qu’une parenthèse de soixante-quatorze ans dans l’histoire millénaire d’une Russie qui plonge beaucoup de ses racines dans une Byzance hellénisée et convertie à l’orthodoxie.
L’ouvrage met en exergue les similitudes et les différences entre les atomes de Démocrite, la mixis d’Aristote, la krasis des stoïciens, la périchorèse de Jean Damascène, le filioque, simple mot source du grand schisme d’Orient, l’équation de Schrödinger, les inégalités de Bell, la borne de Tsirelson, etc.
Il mentionne les expériences de téléportation quantique, source de discussions sur le respect ou non par l’ensemble des phénomènes physiques de la vitesse-limite c professée par Einstein.
Aujourd’hui chercheur au CEA à Saclay, l’auteur n’oublie pas de rendre hommage à l’un des plus éminents protagonistes des expériences de mécanique quantique Alain Aspect, professeur de physique à l’X ; il souhaite que les scientifiques français soient plus nombreux dans la recherche sur l’information quantique.
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Mécanique des étreintes
Mon cher camarade,
N’ayant qu’une très faible connaissance des philosophes grecs et de l’histoire des sciences, j’étais intéressé par la démarche mais j’ai été rebuté par l’intrusion, au prétexte valoriser l’intrication quantique, d’un discours qui me semble très peu scientifique.
Le sujet n’est-il pas plutôt relatif aux erreurs fécondes qui ont contribué à l’histoire de la pensée ?
Comme toutes les théories passées, nos concepts actuels sont faux, au moins en raison de leur incapacité à décrire complètement le monde réel.
Comme les précédentes, nos théories actuelles sont clairement fausses lorsqu’elles conduisent à des résultats paradoxaux. Pour un radioélectricien, l’intrication quantique n’est qu’une erreur d’analyse qui s’explique facilement à l’aide des théories classiques.
Le reconnaître n’enlèverait rien au mérite de ceux qui ont ouvert des voies qui ont fait progresser la philosophie ou la science.
Pierre Fuerxer.