Mémoires juvéniles
C’est pour ses enfants que Jean Brugidou a écrit, en toute franchise et modestie, ses souvenirs, depuis son enfance bordelaise jusqu’à son mariage après la fin du second conflit mondial et son séjour à l’X.
Il définit, avec honnêteté, et non sans humour, les grands traits de son caractère : coléreux, révolté, avec un esprit de compétition affirmé. Il décrit, avec précision, son cadre de vie et les personnages qui l’entourent : ses parents, ses deux grands-pères aux tempéraments dissemblables, ses camarades et, parfois, rivaux scolaires. En grandissant il découvre l’agglomération bordelaise et le bassin d’Arcachon et, surtout, le Quercy, où le conduit son père, soucieux d’entretenir ses liens avec sa parenté, tant maternelle que paternelle. Son don d’observation, l’exactitude de sa mémoire nous font découvrir, avec son amour de la campagne, la vie citadine et rurale de ce deuxième quart de siècle. De plus en plus conscient des événements de cette période troublée, il reste, toujours, influencé par l’exemple de son père, homme courageux et lucide : ainsi, dès les premiers jours, il participera à la Résistance et, à ce titre, sera fait chevalier de la Légion d’honneur.
Sa vie à Bordeaux sous l’occupation allemande, sa découverte de Paris à vingt ans, sa clandestinité après sa dernière année scolaire à Toulouse et son admission à l’X, son retour à une vie normale à l’École après la Libération contribuent à l’accomplissement, dans son union avec Camille, son épouse, de sa personnalité.
Pour moi, dont le parcours est parallèle, j’ai pris grand plaisir à lire ces Mémoires juvéniles, dont j’attends avec impatience une suite.