Métamorphoses et exigences du Grand Uniforme féminin
Une femme se doit de ne pas porter de pantalon lors des cérémonies. Cette coutume a conduit les écoles militaires à faire confectionner une jupe dès l’entrée des femmes dans les rangs des élèves.
En 1972, le nouvel uniforme des polytechniciennes est décliné en version féminine. Le goût français pour le raffinement et l’esprit de la mode conduiront à l’ajout de détails pour créer aujourd’hui un uniforme adapté, de la veste à la lavallière, en passant par les bottes et le chouchou rouge.
L’uniforme de 1972 a été sélectionné parmi plusieurs propositions
En 1972, quand les premières jeunes filles entrent à l’École polytechnique, tout est bien prévu pour les recevoir. On leur dessine un Grand Uniforme plus féminin avec une jupe et un tricorne. Compte tenu de l ’ expérience acquise à l’occasion de l’habillement des élèves féminines des promotions 1972 et 1973, quatre notices techniques sont établies en 1974, décrivant les effets entrants dans la compostion du Grand Uniforme de ces élèves : jaquette et jupe, coiffure, pèlerine et chemisier.
REPÈRES
Quelques dates ont marqué la mode du siècle dernier. En 1915, Coco Chanel : la ligne libérée par le jersey. En 1947, Christian Dior : le « Newlook ». En 1967 : Yves Saint-Laurent : le smoking pour femme. En 1972, enfin, École polytechnique : le « GU » au féminin.
Un Grand U avec une jupe
L’uniforme a été sélectionné parmi plusieurs propositions : c’est celle de Paul Vauclair, ancien couturier du général de Gaulle, qui a été retenue.
La tunique est légèrement plus courte que celle des garçons. Le col renversé est orné de chaque côté d’un écusson en losange sur lequel est brodée une grenade dorée. Une patte d’épaule en double chaînette en cannetille d’or mat est fixée à un bouton près du col. La tunique croise sur la poitrine, se ferme par six boutons dorés à gauche. Six autres boutons dorés sont en symétrie à droite. Trois boutons sur chaque manche : en tout donc vingt boutons sur la tunique.
La jupe d’origine s’arrête légèrement au-dessus du genou, c’est la longueur à la mode en ce début des années 1970. Plus tard, la jupe sera allongée pour recouvrir le genou, la mode a changé.
Du tricorne au bicorne
Jusqu’en 1996, les jeunes filles portent un tricorne de feutre. Il est entouré d’un galon de laine noire avec une cocarde tricolore en soie maintenue par des fils dorés. Depuis 1996, les jeunes filles de la promotion 1994 ont demandé et obtenu de porter le bicorne, comme les garçons, à la place du tricorne.
L’IK de l’époque en témoigne : « Le fait est, tout simplement, que le bicorne est le principal symbole de l’École (voire l’unique), sa signature pour ainsi dire ; et il nous a semblé naturel que les polytechniciennes, qui sont des élèves comme les autres, le portassent.
Ce changement n’espère pas non plus représenter une amélioration esthétique quelconque, sinon on se serait bien attaqué aux bottes. »
À propos de bottes
En 1972, les jeunes filles portent des escarpins. Le premier défilé, celui du 11 Novembre est particulièrement frisquet. Les jeunes filles demandent à être chaussées plus chaudement.
Des bottes en hiver… et en été
La décision est prise : les jeunes filles auront des bottes en hiver… et en été, pour le défilé du 14 Juillet. Les premières bottes sont moulantes et présentent un talon de quatre centimètres. Quelques années plus tard, on change pour des bottes plus larges. C’était sans compter avec le fourreau de l’épée qui vient frapper la botte à chaque enjambée du pied gauche. Les bottes seraient facilement abîmées. Mais une astuce se transmet de promo en promo : entourer le bas du fourreau avec un morceau de ruban adhésif. Le tour est joué : défilez, jeunesse !
Un chouchou coquet
Les cheveux ne doivent jamais toucher la veste
Si, contrairement aux hommes, la coupe courte des cheveux n’est pas une obligation, les femmes doivent néanmoins respecter une règle commune de coiffure, quelle que soit la tenue militaire portée : les cheveux ne devront jamais toucher la veste.
Il est donc de rigueur de réaliser une coiffure suffisamment haute et compacte (queue-de-cheval si cheveux courts, chignon ou assimilé si la longueur le permet), et de nouer le tout avec un élastique neutre. Les chouchous fantaisie ou élastiques fluo sont bannis.
Le chouchou, du même rouge que le galon double qui orne la tranche de la jupe, apparaît donc pour harmoniser la coiffure des jeunes filles, et ajouter par la même occasion une touche de coquetterie qui fera sourire bon nombre d’élèves lors de la perception de l’uniforme.
Une histoire de danse
L’art chorégraphique est à l’honneur au Bal de l’X. À 19 heures, ouverture par un spectacle du corps de Ballet et des Étoiles de l’Opéra national de Paris. À 22 heures, le fameux Quadrille des Lanciers (32 élèves sélectionnés) marque l’ouverture officielle du Bal, dansé cette fois-ci par un public impatient de découvrir les multiples ambiances musicales et chorégraphiques nichées dans les coins et recoins du Palais Garnier.
La tenue de la danseuse
372 heures pour réaliser 18 robes, avec quelques nuits courtes, voire blanches
Si les cavaliers portent le Grand Uniforme traditionnel, deux gants, deux escarpins et une robe (rouge de préférence) deviennent les atours inséparables de la polytechnicienne pour la soirée du Bal.
Chaque année, une nouvelle robe est choisie pour habiller les seize jeunes filles (et deux remplaçantes) qui auront l’honneur de danser le quadrille.
De grands noms du prêt-à-porter ont ainsi participé à la « collection printemps-été du Bal de l’X », avec pour mot d’ordre : faire beau et pratique. La tenue doit permettre d’exécuter tous les mouvements du quadrille, et notamment d’éviter de faire glisser son cavalier. Chaque robe est donc ajustée en longueur selon les escarpins choisis.
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© Photos, DR, Collections École polytechnique.
3 Commentaires
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Une jupe et des bottes ridicules
Respectons un peu nos jeunes femmes polytechniciennes !…
Comment faire évoluer cet ensemble aussi disgracieux que ridicule ?
Pourquoi imposer une jupe si elle doit être importable ?
Et des bottes aussi lourdes associées ?
Ne pourrait-on pas rapidement solliciter l’avis des élèves, premières concernées, et modifier avant la prochaine promotion ce qui apporte honte et inconfort au lieu de la fierté appelée et légitime ?
Ce GU féminin ne risque pas de faire naître les vocations…
Bottes et jupe
Pourquoi les bottes avec la jupe seraient elles ridicules . les bottes actuelles le sont , les affreuses Paraboot .
L’association bottes jupe avait été voulue pour plusieurs raisons , la première était la première représentation des féminines de l’école a la cérémonie du 11 novembre . A cet époque il ne faisait pas 15 degrés ce jour là , mais plutôt 5 …
La seconde raison , qui a fait que les bottes sont restées aux pieds des polytechniciennes et par la suite des saint cyrienne était le fait de donner aux féminines un air plus militaire, en s’affranchissant du pantalon .
Cette tenue me parait parfaitement adaptée du fait qu’elle est copiée sur les codes des tenues de venerie .
Pour ce qui concerne les bottes , je serai favorable a un retour en arrière avec des bottes a talons de 4 cm , par exemple plats et larges, ce qui est idéal pour les longues marches de défilé . Une bote qui reprend les codes de la » Saumur » , a savoir , le col elliptique asymétrique et la coupe haute , de façon a ce que le col de la botte effleure le genoux . Une tige droite et légèrement galbée en arrière afin d’éviter les plis en accordéon au niveau de la cheville . Pas de fermetures éclair , ni de formes moulantes , ce qui harmonise l’esthétique dans un groupe de défilé . Au niveau du talon en partie intermédiaire pourrait être installé un faux éperon doré ou argenté ou simplement une barrette .
Sinon pour simplifier les choses et éviter de tomber dans des budgets exorbitants , opter pour une botte d’équitation en cuir fin et souple du marché courant …
Pour ce qui est de la jupe , un poli plus court oui sans doute , mais attention de na pas tomber dans le ridicule comme dans la gendarmerie ou les jupes découvrent les genoux . Ça fait tres moche pour des militaires … Sans doute que la prochaine étape sera la mini jupe pour les » gendarmettes » . J’en reste là pour la plaisanterie …
Pour la jupe , je suis favorable a cacher les genoux et le col de la botte doit venir se confondre sous l’ourlet . Pourquoi ne pas opter pour une jupe type portefeuille avec un pli ouvert , ce qui permettrai une aisance a la marche , sans pour autant tout montrer. ( j’en suis adepte … )
Pour ce qui est des collants des fins , 20 deniers en mousse , qui ne brillent pas et de ton neutre avec la peau …
Les bottes a Polytechnique
Bonjour a tous .
Permettez moi de rédiger un commentaire , concernant les bottes pour les féminines de l’école polytechniques et autres écoles de ce genre .
Les premières séries de bottes et les suivantes étaient confectionnées sur mesure par un maître bottier de Satory . Elles étaient basée sur la mode des bottes tube de l’époque 70⁄80 et avaient tres belle allure a la coupe parfaite . Tige haute et galbée , col coupé de façon asymétrique en ellipse , trèfle de jonction entre la tige et le pied . bref , hormis les hauts talons de 4 ou 5 cm , elles respectaient parfaitement les codes de la botte cavalière française , car basé sur le style d’une botte d’équitation .
ers la fin des années 90 , les polytechniciennes ont reçues une dotation de bottes plus plates , plus sages et au style plus militaires , ce qui sied parfaitement avec leur uniforme . J’avais entendu dire que la marque ARCUS les aurait fournies , mais sans pouvoir le vérifier .
A ce jour et depuis le début des années 2000 , c’est PARABOOT de Roman qui a le marché de ces affreuses bottes en cuir mou , avec la fermeture éclair et les grosses semelles , qui donnent l’impression que les filles chaussent deux pointures au dessus . Pour ne rien cacher , je les trouves execivement moches et grossières . Cela casse l’esthetique des filles qui les portent .
Je me souviens avoir lu un post , concernant les bottes dans les années 70 , lorsque les premières féminines de l’école sont arrivées . elles souhaitaient en effet porter des bottes pour le défilé du 11 novembre , mais ne trouvaient pas dans la garde robe des femmes qui étaient déjà a l’armée a cette époque , la botte qui pouvait se marier avec leur tenue .
A cette époque les chaussures basse pour les femmes de l’armée étaient les mocassins avec le talon et pour les bottes , cela suivait le tendance seventie’s avec des bottes a fermetures éclair et élastique , au style aussi vulgaire que celles qu’elles portent a ce jour .
Bien entendu on me répondra que les bottes fabriquées par le maître bottier de Satory , valaient prés de 1000 euros . Pourquoi ne pas revenir a un style plus conventionnel , en les dotant de bottes d’équitation aigle par exemple dont le coût est faible et le style indémodable …