Météo, outil de pilotage, clé pour l’énergie
L’équation climat-énergie sera plus que jamais inséparable. Pourrons-nous piloter le climat et la météo grâce à l’énergie ? La réduction des émissions de carbone par l’énergie est évidemment un enjeu central, déjà évalué précisément par le GIEC et objet de la transition énergétique – qui néglige trop les enjeux liés à la sobriété, aux combustibles fossiles et aux transports ! Pour autant et avec l’idée d’un pilotage local, la météo sera au service d’un monde de l’énergie dont nous concevons déjà les contours, qui sera plus localisé et réparti, et géré de façon aussi fine et optimale que possible, tant en production qu’en consommation.
L’anticipation que permet la météo dans le domaine énergétique produit de la valeur. La météo apporte de la rationalité dans les choix qui sont faits, pour décider d’aménagements ou pour piloter les installations et les réseaux. Demain, les nombreuses installations d’énergie renouvelable seront pilotées au mieux et leur production valorisée sur les marchés grâce à une météo locale à haute cadence, à l’instar de ce que réalisent les grands opérateurs industriels aujourd’hui. Avec des capacités de maintenance prédictive, la météo permettra sécurité et performance. Ces tendances lourdes sont en marche. Les ruptures vraisemblables des décennies à venir se produiront pour le stockage et la transformation d’énergie.
La gestion fine de multiples données
Le pilotage des activités privées et publiques, en milieux urbain ou rural, se fera aussi avec une prise en compte renforcée d’informations météo fines : adaptation des mobilités, plans de protection (liés à la qualité de l’air, aux canicules…), multiusages de ressources comptées. Comme aujourd’hui, il faudra des éléments de caractérisation fréquentielle tels que des durées de retour d’événements : elles devront être spatialisées avec précision et tireront parti des trente ans d’observation qui sont encore à venir. De telles statistiques sont souhaitées par de nombreux décideurs publics et opérateurs, énergéticiens mais aussi assureurs. Que deviendront-elles dans ce climat changeant, non stationnaire, marqué par les extrêmes ? Quelles ruptures apparaîtront ? Autant de questions posées dès à présent et qui en 2049 le seront avec encore plus d’acuité et d’exigence.
Les éléments météo seront mêlés à d’autres informations de production ou d’usage. Des intermédiaires pourront offrir des services mutualisant les données utiles. Le service météo exploitera les mesures faites sur tous les sites, et en retour ses prévisions seront fusionnées avec les informations recueillies localement. Les obstacles actuels sur les données auront été levés, pour le bien commun.
L’utilisateur aura une meilleure connaissance et conscience de ses gestes. L’impact sur le climat des actes individuels n’est pas évalué à sa juste valeur dans les prises de décision. Des changements comportementaux seront nécessaires, conduits par exemple par une vision de budget carbone qu’alimentera une connaissance météorologique renforcée. La prévisibilité de l’EnR locale permettra de piloter ultra-finement ses usages et comportements. Quel impact carbone réel a le choix d’une mobilité, aussi « verte » qu’elle puisse être affichée ? Chacun connaîtra l’impact carbone de ses choix. Rouler avec la climatisation ou le chauffage en véhicule électrique augmente l’impact significativement, le sait-on ? Si nous passons outre aujourd’hui, demain, cela sera impossible.
Cet article fait partie d’une collection de points de vue et de rêves sur la « météo en 2049 »…