Mieux qu’un tigre dans le moteur, une âme dans l’entreprise

Dossier : La France a besoin d'entrepreneursMagazine N°549 Novembre 1999
Par Jean-Paul LANNEGRACE (55)

L’en­tre­prise pro­duit des objets et des ser­vices pour ses clients. Les condi­tions de cette pro­duc­tion réagissent sur la per­son­na­li­té des pro­duc­teurs : elles peuvent l’en­ri­chir ou la dégrader.

D’où l’im­por­tance d’as­so­cier à tout pro­jet éco­no­mique un pro­jet humain : l’en­tre­pre­neur est aus­si un « entre­pre­neur d’humanité ».

Le même esprit anime la démarche dite de « qua­li­té totale » du mana­ge­ment qui vise la satis­fac­tion des clients et du per­son­nel en agis­sant sur l’or­ga­ni­sa­tion et les comportements.

Dans ce contexte, le diri­geant d’en­tre­prise a une triple vocation :

  • por­teur de sens : construc­teur d’une vision par­ta­gée du futur, et d’une orga­ni­sa­tion du tra­vail au ser­vice des clients, sou­te­nues par une intense créa­ti­vi­té et un esprit d’é­quipe sans défaillance,
  • éveilleur de liber­tés par la confiance et la responsabilisation,
  • main­te­neur des rela­tions de tra­vail, tant externes qu’in­ternes, tant hié­rar­chiques qu’au sein des équipes : l’exem­pla­ri­té, la trans­pa­rence, l’é­change sur les valeurs et les repré­sen­ta­tions sont ici des fac­teurs de progrès.

L’au­to­ri­té et la sim­pli­ci­té avec les­quelles cette triple voca­tion est rem­plie consti­tuent, avec la clair­voyance stra­té­gique, les qua­li­tés domi­nantes de l’en­tre­pre­neur, et les meilleurs gages de réussite.

Ce type de mana­ge­ment « huma­niste » va se répandre dans les entre­prises qui vont émer­ger dans les décen­nies à venir, les­quelles seront pour la plu­part des entre­prises de ser­vices ou de pro­jets. L’ob­ten­tion de la confiance et les qua­li­tés rela­tion­nelles y seront déci­sives. L’en­tre­prise qui l’emportera sera celle dont les hommes seront les plus vivants et les plus passionnés.

Livre : Professions et EntreprisesL’hu­ma­nisme chré­tien est celui dont nous sommes presque tous impré­gnés en Europe, consciem­ment ou pas. Le CFPC regroupe 3 000 entre­pre­neurs ou diri­geants chez qui cette conscience est forte ; ils par­tagent leurs expé­riences pro­fes­sion­nelles, convain­cus que c’est du même Homme dont il est ques­tion dans l’En­tre­prise et dans l’É­van­gile. À leurs yeux, cet homme engage quo­ti­dien­ne­ment dans son tra­vail une part de lui-même « sacrée », des­ti­née non à l’en­tre­prise mais à l’é­ter­ni­té. Relèvent du « sacré » : la voix de la conscience, l’a­mour gra­tuit appor­té à notre ouvrage, le visage de cha­cun et l’é­change des regards.

Si cette dimen­sion de l’Homme, dans le res­pect des consciences, vient à être recon­nue il se met à souf­fler un esprit de liber­té, de tolé­rance, de fra­ter­ni­té, d’al­lé­gresse, comme si l’en­tre­prise avait acquis une « âme ».

Ce n’est pas un han­di­cap pour la réus­site économique…

CFPC (Centre Fran­çais du Patro­nat Chré­tien, deve­nu EDC, Entre­pre­neurs et Diri­geants Chré­tiens) : Entre­pre­neurs et diri­geants d’en­tre­prises, 24, rue Hame­lin, 75116 Paris.

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