Mobiliser l’industrie de la connaissance au service d’un libéralisme souverain
Alors que la pandémie s’atténue, c’est désormais la situation géopolitique et le conflit russo-ukrainien qui posent un défi à notre modèle économique. Notre retard en matière de souveraineté nationale et européenne n’en apparaît que plus flagrant. La relance de notre économie ne saurait donc se contenter d’un retour à la situation qui prévalait antérieurement à ces crises majeures. Les maux dont souffre notre pays (désindustrialisation, dépendances stratégiques, captation de la richesse produite par un petit nombre de grandes métropoles, panne de l’ascenseur social…) ne disparaîtront pas spontanément.
Je suis convaincu qu’il est nécessaire de tracer le chemin d’un développement responsable, fondé sur un recours raisonné à la science et à la technologie, pour redonner à nos concitoyens des perspectives professionnelles et personnelles positives et, plus globalement, reforger un projet collectif porteur de sens. Le présent dossier présente les multiples contributions à cet objectif essentiel que peut apporter « l’industrie de la connaissance ». L’industrie de la connaissance, à savoir les services à forte valeur ajoutée (numérique, ingénierie, conseil, événementiel, formation professionnelle, mais aussi banques et assurances).
“Mobiliser les technologies digitales et l’ingénierie augmentée par le numérique.”
Qu’il s’agisse de recouvrer notre autonomie énergétique, de réduire les fractures territoriales ou encore de décarboner notre économie, l’industrie de la connaissance doit se mettre au service d’un « libéralisme souverain » qui repose sur un équilibre entre protection et attractivité, entre un État stratège et un secteur privé dynamique et innovant, entre efficacité économique et préoccupations sociales et sociétales. Alliée indispensable de la réindustrialisation du pays par sa vitalité économique et son potentiel considérable de création d’emplois, l’industrie est seule à même de mobiliser les technologies digitales et l’ingénierie augmentée par le numérique, nécessaires pour réunir les conditions de compétitivité et de responsabilité environnementale que l’économie et la société attendent.
Écosystème de la compétence, programmes de R & D, politiques technologiques et industrielles, dispositifs juridiques : de fortes évolutions sont nécessaires pour que nous retrouvions demain, à l’échelle territoriale, nationale et européenne, une autonomie stratégique mise à mal par plusieurs décennies de naïveté. Les métiers de service à forte valeur ajoutée y prendront toute leur part.
Dans ce dossier :
- Une autonomie stratégique à reconquérir par Pierre Verzat (81)
- La transformation numérique des villes moyennes, pour réduire les fractures territoriales par Laurent Sicart
- Les compétences, investissement moteur des transformations par Pierre Courbebaisse, Loïc Charbonnier (88)
- Intelligence artificielle et métavers, quelle place pour l’Europe ? par Laurent Benarousse (94)
- Relocaliser pour redynamiser la production nationale par Stéphanie Tison
- « L’événementiel travaille pour tous les secteurs économiques de la France » interview de Pierre-Louis Roucaries par Alix Verdet et Pierre-René Séguin (73)
- Décarbonation et croissance verte, l’ingénierie répond présent par Michel Kahan (86)
- L’industrie de la connaissance, rouage clé de l’industrie 4.0 par Florence Lustman (80)
- Étymologie : À propos de l’industrie de la connaissance par Pierre Avenas (65)
Référence :
Les Nouveaux chemins de la connaissance de Laurent Giovachini (80)