Momo des Halles
Je viens de finir Momo des Halles, tout juste publié par Philippe Hayat, 85 (fils de Roger Hayat, 50 et cousin d’Amaury, major de la promo 2011).
Je ne sais pas comment qualifier, décrire cet ouvrage. L’histoire d’un garçon à demi-juif, 13 ans lors de l’invasion de la France en 1940, parents déportés en 1941 et qui survit seul avec Marie, sa soeur, 10 ans, dans des conditions épouvantables tout en montant des entreprises funambulesques dans les Halles, le ventre de Paris de l’époque.
Arrêté en 1943 et emprisonné à Drancy, battu, affamé, torturé – je vous laisse le plaisir, ou la douleur de lire vous-mêmes. Vous ne pourrez pas lâcher le livre et peut-être, comme moi, vous le finirez trop ému, les yeux humides.
Car Philippe Hayat – qui est né vingt ans après la fin de la guerre – décrit paradoxalement dans un style poétique ce monde et ces événements avec une précision, une cruauté implacables : je peux en témoigner, j’ai vécu dans le Paris occupé au même âge, à trois ans près, que Momo et j’y ai vu une partie de ma famille disparaître.
Mieux qu’un livre d’histoire. Page après page, il y en a plus de 400, Momo vit, pleure, souffre, se débat au sein de cet univers et de ces événements affreux, innommables, immondes, qui font douter de Dieu et m’ont cruellement rappelé mon adolescence. Momo finit par s’en sortir mais loin d’être indemne.
En le lisant, j’ai pensé à Victor Hugo, à Notre-Dame de Paris et à Cosette qui me rappelle Marie. Tout simplement, Momo des Halles est un chef‑d’œuvre.