NDC : des data centers conciliant le progrès du numérique et la transition écologique

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°795 Mai 2024Par Okan TUREDI

Filiale du groupe Alta­rea, Nation Data Cen­ter exploite et ambi­tionne de déve­lop­per à l’échelle natio­nale un réseau de data cen­ters rési­lient, à la pointe des der­nières tech­no­lo­gies et ver­tueux sur le plan envi­ron­ne­men­tal. Okan Ture­di, direc­teur géné­ral de NDC, nous explique com­ment cette ambi­tion se matérialise.

Qu’est-ce que NDC ?

Nation Data Cen­ter est un héber­geur fran­çais enga­gé pour un numé­rique res­pon­sable. NDC déve­loppe actuel­le­ment un réseau de data cen­ters qui, à hori­zon 2030, s’articulera autour de 15 sites déployés dans 12 villes en France, avec une arri­vée à court terme sur l’Île-de-France, Lyon, Mar­seille ou encore Tou­louse. L’idée est de pou­voir ain­si cou­vrir les besoins des entre­prises dans les prin­ci­pales métro­poles fran­çaises en met­tant à leur dis­po­si­tion des espaces sécu­ri­sés avec un appro­vi­sion­ne­ment élec­trique redon­dé et des solu­tions cli­ma­tiques per­for­mantes au ser­vice du refroi­dis­se­ment de leurs équi­pe­ments. Nous avons deux data cen­ters en cours de construc­tion ou réha­bi­li­ta­tion. Le pre­mier est situé en Nor­man­die à Val-de-Reuil, à 80 km de Paris. Il s’agit de l’ancien data cen­ter de BNP Pari­bas qui a une sur­face de plan­cher de 7 000 m². Ce site, dont nous avons mis en ser­vice la phase 1 et accueillant déjà des clients, est en réha­bi­li­ta­tion com­plète en inté­grant un refroi­dis­se­ment par géo­ther­mie de sur­face et un rac­cor­de­ment à terme à un réseau de cha­leur. Le second data cen­ter que nous construi­sons est implan­té à Noyal-sur-Vilaine, près de Rennes, sur une sur­face de plan­cher de 3 000 m² et sera livré début 2025.

Quelle est l’offre de NDC ?

Nous met­tons à la dis­po­si­tion de nos clients de l’espace et des infra­struc­tures afin de répondre à leurs besoins spé­ci­fiques concer­nant l’hébergement de leurs ser­veurs. Nous accom­pa­gnons ain­si des entre­prises qui ont besoin d’héberger notam­ment des équi­pe­ments répon­dant à la tota­li­té de leurs besoins infor­ma­tiques (Cloud, Sto­ckage, Cal­cul et Intel­li­gence Arti­fi­cielle). En paral­lèle, nous dimen­sion­nons nos offres afin d’apporter une réponse sur-mesure aux attentes des entre­prises du CAC 40, du SBF 120, des opé­ra­teurs cloud et des ETI qui ont besoin de louer des salles entières, voire l’intégralité d’un data cen­ter. Nous avons aus­si une offre sur-mesure des­ti­née à de très grands consom­ma­teurs de puis­sance de cal­cul et qui ont besoin de pou­voir capi­ta­li­ser sur des data cen­ters qui ont été conçus et pen­sés pour leur activité.
Grâce à sa très grande agi­li­té et flexi­bi­li­té, NDC a la capa­ci­té de s’adapter à toutes les demandes, ce qui n’est pas for­cé­ment le cas de tous les exploi­tants de data cen­ters. Nous sommes en mesure de dépas­ser des cadres stan­dards pour appor­ter une offre dimen­sion­née qui va prendre en compte les enjeux et les contraintes de cha­cun de nos clients. Dans cette logique, NDC a un posi­tion­ne­ment de data cen­ter dit neutre : les entre­prises ont ain­si la liber­té de choi­sir la solu­tion de connec­ti­vi­té et le pres­ta­taire en matière d’infogérance de leur choix. Aujourd’hui, notre cœur de cible est les entre­prises du CAC 40, du SBF 120, les opé­ra­teurs d’intérêts vitaux (OIV), les opé­ra­teurs cloud, les ETI ain­si que les col­lec­ti­vi­tés locales.

Dans votre secteur, la question environnementale représente un véritable enjeu. Comment appréhendez-vous cette dimension ?

NDC appré­hende cette ques­tion au tra­vers du prisme des limites pla­né­taires en matière de consom­ma­tion éner­gé­tique, d’utilisation de la res­source en eau, d’intégration urbaine, d’artificialisation des sols et d’empreinte car­bone. Sur le volet consom­ma­tion éner­gé­tique, nous tra­vaillons ain­si sur deux dimen­sions. Dès la phase de concep­tion, nous allons inté­grer la recherche de la sobrié­té éner­gé­tique afin d’avoir, in fine, des bâti­ments qui vont moins consom­mer d’énergie. Pour ce faire, nous explo­rons diverses pistes : les der­nières avan­cées tech­no­lo­giques, comme le free­coo­ling indi­rect, le recours à des équi­pe­ments extrê­me­ment per­for­mants, mais moins éner­gi­vores. En matière de consom­ma­tion éner­gé­tique, nous allons pri­vi­lé­gier des sources d’énergie renou­ve­lable (pan­neaux pho­to­vol­taïques et appro­vi­sion­ne­ment élec­trique auprès de par­te­naires bas car­bone…). En paral­lèle, nous allons cher­cher à diver­si­fier notre mix éner­gé­tique. Par exemple, pour refroi­dir les data cen­ters, nous allons d’une part uti­li­ser des équi­pe­ments cli­ma­tiques consom­mant moins d’énergie, mais aus­si avoir recours à la géo­ther­mie de sur­face… Ces actions nous per­mettent de réduire la consom­ma­tion éner­gé­tique glo­bale des data cen­ters de 30 à 40 % com­pa­ré aux data cen­ters existants.
En matière d’intégration urbaine, nous essayons de cou­pler nos bâti­ments à des réseaux de cha­leur urbain afin que la cha­leur fatale, pro­duite par nos data cen­ters, qui est, par ailleurs, recon­nue comme une source d’énergie renou­ve­lable, puisse être uti­li­sée par les bâti­ments avoi­si­nants pour se chauf­fer au lieu d’être per­due. C’est un axe que nous creu­sons avec notre groupe Alta­rea afin de déployer des alter­na­tives plus ver­tueuses pour chauf­fer des bâti­ments ou des équi­pe­ments col­lec­tifs situés à proxi­mi­té de nos data cen­ters. Contrai­re­ment aux pre­mières géné­ra­tions de data cen­ters qui consomment encore beau­coup d’eau de ville dans leurs pro­ces­sus de refroi­dis­se­ment, NDC a fait le choix fort de ne plus consom­mer d’eau potable afin de ne pas géné­rer de ten­sion sur l’approvisionnement en eau des villes. Enfin, en matière d’artificialisation des sols, notre prio­ri­té est de recy­cler et de réuti­li­ser des friches urbaines ou des immeubles exis­tants pour l’implantation de nos data cen­ters. C’est ce que nous avons fait avec notre pro­jet à Val-de-Reuil, que j’ai pré­cé­dem­ment cité. Nous réha­bi­li­tons ain­si inté­gra­le­ment un immeuble qui date de 1979, sans le détruire, afin d’avoir un data cen­ter der­nière géné­ra­tion et ali­gné sur les stan­dards du mar­ché. Cette approche, qui est en cohé­rence totale avec la loi ZAN, per­met d’éviter d’artificialiser les sols et de cou­ler du béton ce qui per­met de faire, en plus, des gains sub­stan­tiels en termes d’empreinte carbone.

Sur ce marché en plein développement, en quoi l’offre et l’approche de NDC sont-elles différenciantes ?

Notre force réside dans notre capa­ci­té à action­ner de nom­breux leviers afin de pro­po­ser des pro­duits per­for­mants et ver­tueux, sans aucun com­pro­mis sur la qua­li­té. NDC offre aujourd’hui les meilleurs stan­dards de rési­lience éner­gé­tique et cli­ma­tique, ain­si que les plus hauts stan­dards de sécu­ri­té phy­sique en inté­grant les recom­man­da­tions de l’ANSSI. Ain­si, notre site de Val-de-Reuil se posi­tionne à date comme le pre­mier data cen­ter en France à com­bi­ner de la géo­ther­mie de sur­face et une connexion avec un réseau de cha­leur. Concrè­te­ment, en hiver, quand la demande de cha­leur aug­mente, nous allons injec­ter la cha­leur fatale pro­duite par nos data cen­ters dans un pro­jet qui est déve­lop­pé par la Mai­rie. Et en été, nous allons capi­ta­li­ser sur le sys­tème de géo­ther­mie de sur­face pour refroi­dir nos installations.

Quelles sont les perspectives de NDC aujourd’hui ?

Nous sommes sur un mar­ché qui croît très vite aus­si bien en France qu’à l’international. Cette dyna­mique s’inscrit aus­si dans un contexte où les entre­prises sont par­ti­cu­liè­re­ment enga­gées dans la réduc­tion de l’empreinte envi­ron­ne­men­tale de leurs acti­vi­tés, notam­ment numé­riques. Elles sont, par ailleurs, sou­mises à des contraintes régle­men­taires de plus en plus fortes (taxo­no­mie euro­péenne) à ce niveau.
Cet enga­ge­ment devient même de plus en plus impor­tant en rai­son du déploie­ment mas­sif d’infrastructures dédiées aux usages de l’intelligence arti­fi­cielle. Notre ambi­tion est donc de pou­voir les accom­pa­gner dans cette démarche en met­tant en place un réseau de data cen­ters à la pointe de la tech­no­lo­gie et ali­gné sur les enjeux et les objec­tifs de décar­bo­na­tion à hori­zon 2030.

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