NDC : des data centers conciliant le progrès du numérique et la transition écologique
Filiale du groupe Altarea, Nation Data Center exploite et ambitionne de développer à l’échelle nationale un réseau de data centers résilient, à la pointe des dernières technologies et vertueux sur le plan environnemental. Okan Turedi, directeur général de NDC, nous explique comment cette ambition se matérialise.
Qu’est-ce que NDC ?
Nation Data Center est un hébergeur français engagé pour un numérique responsable. NDC développe actuellement un réseau de data centers qui, à horizon 2030, s’articulera autour de 15 sites déployés dans 12 villes en France, avec une arrivée à court terme sur l’Île-de-France, Lyon, Marseille ou encore Toulouse. L’idée est de pouvoir ainsi couvrir les besoins des entreprises dans les principales métropoles françaises en mettant à leur disposition des espaces sécurisés avec un approvisionnement électrique redondé et des solutions climatiques performantes au service du refroidissement de leurs équipements. Nous avons deux data centers en cours de construction ou réhabilitation. Le premier est situé en Normandie à Val-de-Reuil, à 80 km de Paris. Il s’agit de l’ancien data center de BNP Paribas qui a une surface de plancher de 7 000 m². Ce site, dont nous avons mis en service la phase 1 et accueillant déjà des clients, est en réhabilitation complète en intégrant un refroidissement par géothermie de surface et un raccordement à terme à un réseau de chaleur. Le second data center que nous construisons est implanté à Noyal-sur-Vilaine, près de Rennes, sur une surface de plancher de 3 000 m² et sera livré début 2025.
Quelle est l’offre de NDC ?
Nous mettons à la disposition de nos clients de l’espace et des infrastructures afin de répondre à leurs besoins spécifiques concernant l’hébergement de leurs serveurs. Nous accompagnons ainsi des entreprises qui ont besoin d’héberger notamment des équipements répondant à la totalité de leurs besoins informatiques (Cloud, Stockage, Calcul et Intelligence Artificielle). En parallèle, nous dimensionnons nos offres afin d’apporter une réponse sur-mesure aux attentes des entreprises du CAC 40, du SBF 120, des opérateurs cloud et des ETI qui ont besoin de louer des salles entières, voire l’intégralité d’un data center. Nous avons aussi une offre sur-mesure destinée à de très grands consommateurs de puissance de calcul et qui ont besoin de pouvoir capitaliser sur des data centers qui ont été conçus et pensés pour leur activité.
Grâce à sa très grande agilité et flexibilité, NDC a la capacité de s’adapter à toutes les demandes, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les exploitants de data centers. Nous sommes en mesure de dépasser des cadres standards pour apporter une offre dimensionnée qui va prendre en compte les enjeux et les contraintes de chacun de nos clients. Dans cette logique, NDC a un positionnement de data center dit neutre : les entreprises ont ainsi la liberté de choisir la solution de connectivité et le prestataire en matière d’infogérance de leur choix. Aujourd’hui, notre cœur de cible est les entreprises du CAC 40, du SBF 120, les opérateurs d’intérêts vitaux (OIV), les opérateurs cloud, les ETI ainsi que les collectivités locales.
Dans votre secteur, la question environnementale représente un véritable enjeu. Comment appréhendez-vous cette dimension ?
NDC appréhende cette question au travers du prisme des limites planétaires en matière de consommation énergétique, d’utilisation de la ressource en eau, d’intégration urbaine, d’artificialisation des sols et d’empreinte carbone. Sur le volet consommation énergétique, nous travaillons ainsi sur deux dimensions. Dès la phase de conception, nous allons intégrer la recherche de la sobriété énergétique afin d’avoir, in fine, des bâtiments qui vont moins consommer d’énergie. Pour ce faire, nous explorons diverses pistes : les dernières avancées technologiques, comme le freecooling indirect, le recours à des équipements extrêmement performants, mais moins énergivores. En matière de consommation énergétique, nous allons privilégier des sources d’énergie renouvelable (panneaux photovoltaïques et approvisionnement électrique auprès de partenaires bas carbone…). En parallèle, nous allons chercher à diversifier notre mix énergétique. Par exemple, pour refroidir les data centers, nous allons d’une part utiliser des équipements climatiques consommant moins d’énergie, mais aussi avoir recours à la géothermie de surface… Ces actions nous permettent de réduire la consommation énergétique globale des data centers de 30 à 40 % comparé aux data centers existants.
En matière d’intégration urbaine, nous essayons de coupler nos bâtiments à des réseaux de chaleur urbain afin que la chaleur fatale, produite par nos data centers, qui est, par ailleurs, reconnue comme une source d’énergie renouvelable, puisse être utilisée par les bâtiments avoisinants pour se chauffer au lieu d’être perdue. C’est un axe que nous creusons avec notre groupe Altarea afin de déployer des alternatives plus vertueuses pour chauffer des bâtiments ou des équipements collectifs situés à proximité de nos data centers. Contrairement aux premières générations de data centers qui consomment encore beaucoup d’eau de ville dans leurs processus de refroidissement, NDC a fait le choix fort de ne plus consommer d’eau potable afin de ne pas générer de tension sur l’approvisionnement en eau des villes. Enfin, en matière d’artificialisation des sols, notre priorité est de recycler et de réutiliser des friches urbaines ou des immeubles existants pour l’implantation de nos data centers. C’est ce que nous avons fait avec notre projet à Val-de-Reuil, que j’ai précédemment cité. Nous réhabilitons ainsi intégralement un immeuble qui date de 1979, sans le détruire, afin d’avoir un data center dernière génération et aligné sur les standards du marché. Cette approche, qui est en cohérence totale avec la loi ZAN, permet d’éviter d’artificialiser les sols et de couler du béton ce qui permet de faire, en plus, des gains substantiels en termes d’empreinte carbone.
Sur ce marché en plein développement, en quoi l’offre et l’approche de NDC sont-elles différenciantes ?
Notre force réside dans notre capacité à actionner de nombreux leviers afin de proposer des produits performants et vertueux, sans aucun compromis sur la qualité. NDC offre aujourd’hui les meilleurs standards de résilience énergétique et climatique, ainsi que les plus hauts standards de sécurité physique en intégrant les recommandations de l’ANSSI. Ainsi, notre site de Val-de-Reuil se positionne à date comme le premier data center en France à combiner de la géothermie de surface et une connexion avec un réseau de chaleur. Concrètement, en hiver, quand la demande de chaleur augmente, nous allons injecter la chaleur fatale produite par nos data centers dans un projet qui est développé par la Mairie. Et en été, nous allons capitaliser sur le système de géothermie de surface pour refroidir nos installations.
Quelles sont les perspectives de NDC aujourd’hui ?
Nous sommes sur un marché qui croît très vite aussi bien en France qu’à l’international. Cette dynamique s’inscrit aussi dans un contexte où les entreprises sont particulièrement engagées dans la réduction de l’empreinte environnementale de leurs activités, notamment numériques. Elles sont, par ailleurs, soumises à des contraintes réglementaires de plus en plus fortes (taxonomie européenne) à ce niveau.
Cet engagement devient même de plus en plus important en raison du déploiement massif d’infrastructures dédiées aux usages de l’intelligence artificielle. Notre ambition est donc de pouvoir les accompagner dans cette démarche en mettant en place un réseau de data centers à la pointe de la technologie et aligné sur les enjeux et les objectifs de décarbonation à horizon 2030.