Nucléaire : l’expert du contrôle non destructif
Tiers de confiance dans le domaine du nucléaire, le groupe SGS accompagne les acteurs de ce secteur dans l’inspection, la certification et le contrôle de leurs installations. Alain Guy, Président de SGS France, qui est aussi le centre d’expertise mondiale pour le nucléaire du groupe, nous en dit plus.
Quel est le métier de SGS ?
SGS est le leader mondial dans le domaine du TIC : Test, Inspection et Certification. En France, nous intervenons dans tous les secteurs d’activité, depuis l’agriculture à l’environnement en passant par les biens de consommation ou encore le contrôle technique automobile ou l’aéronautique. Nous employons environ 3 000 personnes sur tout le territoire national.
Dans le nucléaire, nous sommes positionnés sur le segment du contrôle non destructif, de la surveillance de mise en œuvre, de l’inspection des fabrications en usine et de l’assistance technique en matière de soudage ou de radioprotection. Au sein du groupe, 400 personnes sont dédiées à l’activité nucléaire.
Concrètement, à quels niveaux intervenez-vous ?
Une centrale nucléaire comprend de très nombreuses tuyauteries qui sont soudées parce qu’elles sont soumises à de fortes pressions et températures… Pour prévenir les risques et les ruptures, nous réalisons donc des contrôles non destructifs sur ces soudures. Il existe plusieurs types de contrôles (radiographiques de type X ou gamma, ultrasoniques…).
En matière de surveillance de mise en œuvre, nous contrôlons et vérifions que les procédures ou procédés utilisés par les sociétés sont conformes aux attentes ou que leur intervention couvre bien le périmètre prévu. Au travers de notre intervention, nous couvrons donc toute la chaîne de valeur du nucléaire, depuis l’amont avec l’enrichissement jusqu’à l’aval avec le traitement des déchets nucléaires en passant par la production d’électricité. Nous pouvons intervenir aussi bien sur des réacteurs nucléaires en service pour des besoins de maintenance, que sur les sites en construction. Nous sommes ainsi intervenus sur l’EPR de Flamanville et sur le projet ITER. Les clients qui nous sollicitent recherchent avant tout un tiers de confiance qui va venir tester et certifier la qualité d’une soudure ou d’une fabrication. De manière générale, nos clients n’ont pas les compétences en interne, ni le temps pour mener ces inspections. Nous prenons alors le relais sur l’ensemble de la chaîne de valeur du nucléaire neuf et en service.
Dans le contexte énergétique actuel, quels sont les nouvelles problématiques et les enjeux autour desquels vous êtes sollicités ?
Notre activité s’inscrit au cœur des enjeux énergétiques actuels. En effet, nous intervenons, par exemple, sur les problèmes de corrosion sous contrainte qui sont aujourd’hui responsables de près de la moitié des arrêts de réacteurs nucléaires en France. Sur le nouveau nucléaire, nous contrôlons la fabrication et le montage des principaux équipements, ainsi que des tuyauteries.
“Notre activité s’inscrit au cœur des enjeux énergétiques actuels. En effet, nous intervenons, par exemple, sur les problèmes de corrosion sous contrainte qui sont aujourd’hui responsables de près de la moitié des arrêts de réacteurs nucléaires en France.”
En parallèle, nous contribuons aussi à la numérisation des méthodes de contrôle qui représentent un enjeu critique pour notre secteur d’activité. Il s’agit, par exemple, de passer de la radiographie argentique à la radiographie numérique, ou du contrôle ultrasons manuel au contrôle ultrasons automatique, qui s’appuie sur la technique dite du multi-éléments. Dans le cas des contrôles radio, les techniques de développement numériques sont plus respectueuses de l’environnement. Dans le cas des contrôles ultrasons manuels des soudures, le geste du contrôleur peut, dans une certaine mesure, avoir une influence sur le résultat du contrôle – le contrôle automatique permet de gagner en fiabilité. L’enjeu est donc de réussir à remplacer ces techniques par des techniques plus respectueuses de l’environnement ou plus fiables.
Plus particulièrement, sur la corrosion sous contrainte, EDF a développé très rapidement de nouvelles techniques de contrôle ultrason par multi-éléments, à la mise au point desquelles SGS a contribué.
Comment vous projetez vous sur le secteur nucléaire ?
Nous sommes convaincus que le nucléaire est une énergie d’avenir. Aujourd’hui, avec l’hydroélectricité, le nucléaire est la seule production d’électricité qui soit à la fois décarbonée et pilotable. Nous poursuivons donc le renforcement de notre offre de services et le développement de nos implantations géographiques. Par ailleurs, dans le groupe SGS, groupe mondial dont le siège global est en Suisse, la France est le centre d’expertise mondiale pour le nucléaire.
Notre croissance et le renforcement de notre positionnement passent par le recrutement de talents et de compétences. Nous proposons des métiers variés à des techniciens spécialisés, dans la mesure physique, ou la construction d’ouvrages chaudronnés, mais aussi à des ingénieurs mécaniques ou dans le domaine de la métallurgie.
Nous accordons une attention particulière à la formation et à la montée en compétences de nos collaborateurs. Dès leur arrivée dans le groupe, ils reçoivent une formation complémentaire dans un de nos centres de formation afin de disposer des certifications et des habilitations nécessaires pour exercer notamment dans le nucléaire. Au-delà, c’est grâce au compagnonnage que nos collaborateurs apprennent le métier, développent et renforcent leurs compétences et savoir-faire sur le terrain.
Pour des personnes curieuses et qui ont une certaine appétence pour ce secteur, SGS peut leur offrir de très belles perspectives de carrière en qualité d’experts ou sur des fonctions d’encadrement.