Numeum : le chef de file des entreprises du secteur du numérique en France
Numeum est l’un des syndicats professionnels français et un lobby de l’industrie du numérique membre de la Fédération Syntec. À la croisée des principales transformations et évolutions de cette industrie, Numeum accompagne ses membres, mais aussi l’ensemble de l’écosystème numérique. Son délégué général, Michel Combot (X93), nous en dit plus.
“Notre ambition est aussi d’être un syndicat représentatif de l’ensemble du secteur et de ses spécificités.”
Qu’est-ce que Numeum ?
Principal syndicat professionnel de l’écosystème numérique, Numeum regroupe plus de 2 500 entreprises sur les 30 000 entreprises du secteur. Nos membres emploient plus de 550 000 personnes et ont réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 66 milliards d’euros. Ces entreprises, des PME, des ETI, des grands groupes et des start-up qui opèrent dans le secteur sont essentiellement des entreprises de services du numérique (ESN) qu’on appelait auparavant SSII, des sociétés de conseil en technologies, des éditeurs de logiciels, des acteurs du web ou encore du cloud.
Au fil des années, Numeum a regroupé de nombreux syndicats, dont le Syntec Numérique, le plus ancien syndicat qui avait été créé dans les années 60 et qui regroupait essentiellement des informaticiens. Depuis, pour faire face aux grandes transformations numériques et à la diversification des acteurs de cet écosystème très large, le secteur s’est consolidé autour de Numeum afin de relever les défis du numérique aussi bien côté entreprises, État que particuliers. Aujourd’hui, la plupart des acteurs du numérique sont des TPE et des entreprises individuelles. Notre objectif est aussi d’adresser ces entreprises afin qu’elles puissent bénéficier d’un niveau de service identique à celui des plus grandes entreprises. In fine, notre ambition est aussi d’être un syndicat représentatif de l’ensemble du secteur et de ses spécificités.
Quels sont les principales missions de Numeum et son périmètre d’actions ?
Nos missions s’articulent autour de trois axes principaux et visent à soutenir et promouvoir la transformation numérique de l’industrie et des services :
• Promouvoir les métiers du numérique au travers de différents programmes ciblant tous les publics (Femmes du numérique, 5000 startups…) et d’études (études RH, marché de l’emploi, et plus ciblées sur des sujets comme les savoirs numériques à l’école…) ;
• Défendre les intérêts de la profession ;
• Valoriser le numérique et ses usages auprès des pouvoirs publics, des acteurs économiques et du grand public.
Pour mener à bien l’ensemble de ces missions, nos adhérents se réunissent et travaillent ensemble dans des commissions pluridisciplinaires qui donnent lieu à la production et la publication de propositions, d’analyses et de préconisations… Ils participent également à des manifestations publiques, des forums et des conférences que Numeum anime et contribuent au développement de synergies qui viennent développer et renforcer l’écosystème numérique. Membre de la Fédération Syntec, Numeum co-gère la convention collective des bureaux d’études techniques, des cabinets d’ingénieurs-conseils et des sociétés de conseils et joue ainsi un rôle important dans la réglementation sociale en matière de formation, d’apprentissage et de politiques de l’emploi. En parallèle, nous sommes aussi fortement mobilisés autour des grands enjeux auquel notre écosystème est confronté. Tout d’abord, les compétences et l’évolution des métiers du numérique. Il y a 50 ans, nous en étions encore aux balbutiements de l’informatique avec une profession essentiellement composée d’informaticiens. Depuis, de nouveaux métiers ont émergé autour de la data, de l’IA ou encore du développement durable. Notre rôle est d’accompagner nos adhérents et l’ensemble de notre écosystème afin de pouvoir appréhender et intégrer ces évolutions qui redessinent les métiers et donnent lieu à l’apparition de nouveaux besoins et compétences.
Parce que plus de 50 % de nos membres sont issus des territoires, nous accordons aussi un intérêt particulier au maillage du territoire national afin d’accompagner tous nos adhérents. Nous sommes fortement mobilisés autour de la notion du numérique de confiance et responsable : les entreprises doivent, en effet, pouvoir utiliser les technologies du numérique dans un climat de confiance. Dans un contexte marqué par la hausse de la menace cyber et le développement de l’IA, avec les pouvoirs publics à une échelle nationale et européenne, notre rôle est de contribuer à construire un cadre réglementaire qui permet de créer et de pérenniser ce climat de confiance. À ces fins, nous nous appuyons sur un bureau à Bruxelles afin de pouvoir anticiper et participer à la définition et le déploiement du cadre réglementaire. Enfin, d’un point de vue plus opérationnel, nous mettons aussi au service de nos membres des services plus opérationnels comme des assurances mutualisées, des financements, un accès facilité à des avocats, des fiscalistes… autant de services qui visent à contribuer au développement de notre industrie.
Comment êtes-vous organisés ?
Numeum s’appuie sur une équipe d’une trentaine de permanents. Notre conseil d’administration est composé de 30 membres qui sont élus en assemblée générale par l’ensemble de nos membres. En parallèle, nous avons un bureau qui gère les affaires du syndicat au quotidien. En ma qualité de délégué général de ce collectif, j’anime une équipe au service des membres ainsi que la gouvernance du conseil d’administration et du bureau. Nous sommes aussi organisés en commissions thématiques, qui sont présidées par un membre. Nous avons ainsi des commissions sur l’IA, le numérique en santé… Nous animons aussi des communautés d’intérêts, comme notre club des DRH qui réfléchissent ensemble sur des sujets et des enjeux comme les compétences, la formation, les métiers de demain… Au niveau territorial, nous avons 11 délégations régionales en métropole et une délégation à la Réunion qui sont pilotées et coordonnées par des membres. Cette présence locale est stratégique pour Numeum, car plus de la moitié de nos membres sont installés en région. Elle nous permet aussi d’entretenir un dialogue de qualité avec les pouvoirs publics au niveau local. Par exemple, pendant la pandémie, nous avons eu de nombreuses discussions avec les directions régionales de l’État autour de la formation et du maintien en activité de nos membres. Nous nouons aussi des collaborations à l’international avec nos homologues européens et internationaux. Nous sommes, d’ailleurs, à l’origine de l’initiative TECH7, l’équivalent du G7 en matière du numérique.
“Parce que plus de 50 % de nos membres sont issus des territoires, nous accordons aussi un intérêt particulier au maillage du territoire national afin d’accompagner tous nos adhérents.”
Quelques mots sur les principaux événements qui sont organisés par Numeum.
Nos deux événements phares sont le TOP 250, qui est le classement des éditeurs de logiciels, et le Trophée des ESN, qui récompense les meilleures entreprises de services numériques avec un classement et un jury. Tout au long de l’année, nous organisons des conférences thématiques sur des sujets comme l’IA, ou encore l’environnement avec le GreenTech Forum qui vise à démontrer que le secteur numérique est un pilier essentiel de la décarbonation des industries et de la société en général, mais aussi à mettre en avant les efforts du secteur pour être exemplaire à ce niveau. En parallèle, nous avons également des événements régionaux.
En parallèle, vous êtes en première ligne pour observer les profondes transformations du monde du numérique. Quelles sont, selon vous, les évolutions les plus structurantes ?
À l’heure actuelle, il y a essentiellement deux sujets qui mobilisent nos membres et le secteur : le numérique et l’environnement et l’IA, qui, depuis près d’un an, avec notamment le développement de ChatGPT, est devenue une priorité à cause de l’impact de cette technologie sur les entreprises, leurs métiers et le développement de leur activité. Dans cette continuité se pose aussi la question des compétences. Aujourd’hui, les métiers du numérique peinent à recruter et à attirer les jeunes talents. Pour gagner en visibilité, nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale. Dans ce cadre, nous avons co-créé différents diplômes, comme un bac pro autour des services numériques.
Enfin, le numérique est intimement lié à la question de la cybersécurité. Les récentes directives européennes ont, d’ailleurs, vocation à rehausser et développer le niveau de maturité des entreprises, et plus particulièrement des plus petites.
Quel bilan tirez-vous du marché du numérique en France en 2023 ? Comment se profile 2024 ?
En 2022, en France, le secteur du numérique a enregistré une croissance de 7,5 %. Il a créé plus de 47 000 emplois, soit 1 emploi sur 6. En 2023, le secteur a eu une croissance de 6,5 % et, à ce stade, nous nous attendons à une croissance de l’ordre de 5,8 % en 2024 avec un chiffre d’affaires global de l’ordre de 70 milliards. Malgré un léger ralentissement, le secteur numérique reste au-dessus de la croissance moyenne du PIB. Plus que jamais, il se positionne ainsi comme un vecteur de croissance et de développement de l’économie nationale. En 2024, le secteur de l’édition de logiciels va poursuivre son très fort développement. Nous nous attendons aussi à un important développement des services numériques autour de l’IA et du numérique responsable, ainsi qu’une croissance significative du cloud.
Dans cette continuité, quelles sont les pistes et thématiques que vous creusez ?
Nous sommes en veille constante afin d’éclairer nos membres sur les principaux enjeux et sujets qui redessinent le numérique. Dans ce cadre, nous avons mis en place des collaborations avec des domaines d’activité qui sont fortement impactés par l’accélération des transformations numériques. C’est notamment le cas du secteur de la banque et de l’assurance, de la santé ou encore de l’industrie, de manière plus globale. Ces thématiques sont traitées dans nos diverses commissions et font régulièrement l’objet de publications ou d’ateliers qui permettent de mieux comprendre et d’anticiper les enjeux de ces transformations aussi bien en interne pour nos membres, qu’en externe vis-à-vis de leurs clients.
À l’échelle de nos membres, cela nous amène aussi à travailler sur l’adaptation de leur modèle économique et d’activité afin d’intégrer les besoins émergents. Par exemple, en matière de santé numérique, nous travaillons aussi bien avec les représentants de l’État que les entreprises du secteur et les professions libérales pour penser dès aujourd’hui les usages numériques de demain. Nous réalisons aussi un travail prospectif autour des technologies émergentes : actuellement, notre intérêt se porte bien évidemment sur l’IA, mais aussi sur le quantique et la réalité virtuelle qui ont néanmoins un niveau de maturité technologique plus restreint.
Et pour conclure ?
Le monde du numérique reste un secteur d’avenir qui n’a cessé de se transformer et de se réinventer sous l’impulsion des innovations technologiques et de l’évolution des usages. À titre personnel, j’évolue dans ce secteur depuis près de 25 ans. C’est un secteur passionnant en forte croissance et aujourd’hui, Numeum est première ligne afin d’apprécier et d’accompagner les transformations qui redessinent l’État et ses services, les entreprises et leurs offres, mais aussi le quotidien des Français.