Officiers d’active et étudiants dans l’Executive Master
L’Executive Master intègre pour la première fois cette année, dans sa 4e promotion, deux officiers supérieurs d’active : Thomas Le Gall de Kerangal et Marjory Canonne. Un premier retex…
Marjory & Thomas, pouvez-vous vous présenter rapidement ?
Thomas : Je suis colonel de l’armée de Terre, saint-cyrien de la promotion « Commandant Morin » (1994−1997). À ma sortie d’école, j’ai choisi l’arme de l’infanterie, puis rejoint les troupes de marine. J’ai servi alternativement dans des unités opérationnelles en France, en outre-mer et à l’étranger (en Afrique essentiellement) et en administration centrale dans la branche préparation de l’avenir. Mon dernier poste opérationnel fut le commandement du 6e bataillon d’infanterie de marine à Libreville de 2017 à 2019, une unité spécialisée dans le partenariat militaire opérationnel avec les pays amis de la France en Afrique centrale. Spécialiste dans la conduite des programmes d’armement, j’ai occupé de nombreuses fonctions relatives à ce domaine très spécialisé. J’aime les activités « nature », rénover ma maison de Bretagne et dévorer les romans policiers très sombres. Je suis marié et père de sept enfants de 22 à 9 ans.
Marjory : Je suis cheffe d’escadron de gendarmerie et j’ai rejoint la direction générale de la Gendarmerie nationale en 2015, après avoir occupé un premier poste de commandement à la tête de la brigade territoriale de Grimaud dans le Var. Diplômée de l’École de l’air et du mastère spécialisé Ingénierie du logiciel de Télécom ParisTech, je dirige actuellement le Datalab au sein du Service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure. Jeune maman de deux petits garçons de 2 et 3 ans, je partage avec ma famille ma passion des voyages et des sports de montagne.
Comment aviez-vous entendu parler de l’Executive Master ?
Thomas : L’armée de Terre propose depuis quelques années des formations de haut de niveau à un certain nombre d’officiers, membre du haut encadrement militaire et ayant été placés en situation de commandement d’un régiment. Recherchant des formations pour des spécialistes des programmes d’armement et de la préparation de l’avenir, notre DRH s’est tournée vers l’X et son Executive Master, très orienté innovation et technologies innovantes. Lorsque cette formation m’a été proposée, je l’ai perçue comme une formidable opportunité de pouvoir m’ouvrir au monde de l’entreprise pour lequel je n’ai qu’une vision parcellaire limitée à celle des grands groupes travaillant avec le ministère des Armées. J’y ai surtout vu une occasion unique de perfectionner mes connaissances dans le domaine des nouvelles technologies, du management et de l’entrepreneuriat. Étant le premier officier de l’armée de Terre à participer à ce programme, je mesure la chance qui m’est offerte de progresser tant au niveau personnel qu’au profit de l’institution que je sers, et d’apporter une vision d’avenir au sein d’une institution qui investit beaucoup pour faire progresser ses officiers.
Marjory : Ayant été admise en novembre 2019 au concours de l’enseignement supérieur de 2e degré, j’ai eu l’opportunité de postuler à la formation de l’Executive Master de Polytechnique, comme une des formations alternatives à l’École de guerre. Cela s’inscrit dans la volonté de nos dirigeants de diversifier les formations suivies par les officiers brevetés.
Il y a déjà beaucoup de formations dans les armées, pourquoi faire l’Executive Master à l’X ?
Thomas : L’armée de Terre envoie chaque année quelques officiers du grade de colonel participer à des programmes de formation en France ou à l’étranger. Toutefois, aucune de ces formations ne correspond au format retenu par l’Executive Master. L’avantage de cette formation est qu’elle se déroule à temps partiel et me permet donc de continuer d’occuper le poste auquel je suis affecté. Dans mon cursus de carrière, j’ai déjà effectué une formation de haut niveau (mastère spécialisé de l’École supérieure d’électricité). Ces formations ont, me semble-t-il, une durée de validité limitée, tant le monde des hautes technologies avance vite. L’idée est donc bien pour l’armée de Terre de disposer d’officiers à la pointe de l’information, en mesure d’aider à la prise de décision au moment où les l’intérêts de l’armée de Terre sont primordiaux et où les budgets sont comptés. L’Executive Master de l’X répond parfaitement à ces besoins et renforce la crédibilité de l’institution vis-à-vis du monde civil et d’organismes comme la direction générale de l’Armement au sein même du ministère des Armées.
Marjory : Je n’ai pas hésité très longtemps avant de postuler pour l’Executive Master. Outre les enseignements de haut niveau proposés, qui correspondent à mon domaine d’activité (nouvelles technologies, management), cela représentait pour moi une ouverture d’esprit grâce notamment aux autres participants de la formation.
Qu’est-ce qui vous a marqué ou surpris ?
Thomas : Après six mois passés au sein de la 4e promotion, je suis frappé par la diversité des profils et la multiplicité des compétences que j’ai pu rencontrer. L’Executive Master de l’X est une formidable pépinière d’idées qui foisonnent, véhiculées par des participants ayant une grande soif d’apprendre et de développer encore leurs compétences. Ici se côtoient des jeunes entrepreneurs, des cadres de PME et de grands groupes et des membres de nos institutions. Certains sont en transition professionnelle, d’autres envoyés par leur société pour développer leur réseau et accéder à des postes à très forte responsabilité. Tous ont finalement la même motivation d’augmenter leur valeur ajoutée et de s’ouvrir à de nouveaux horizons.
Le point qui m’aura le plus surpris reste le style de management enseigné à l’X, très semblable à celui que l’on trouve au sein de l’armée de Terre, confirmant bien que nous nous trouvons dans une école militaire. Parfaitement transposable au monde de l’entreprise, ce style de management a été accueilli par l’ensemble des participants très positivement. Finalement, les méthodes qui marchent sont universelles.
Marjory : Je suis particulièrement marquée par un fort esprit de promotion qui règne au sein de ce programme, malgré un rythme de formation en temps partiel. Les échanges entre les participants sont nombreux, pendant les semaines de formation mais également entre ces périodes, et ils sont d’autant plus riches que les horizons d’origine de chacun sont très divers.
Pensez-vous qu’il sera possible de transposer dans vos contextes respectifs les contenus traités dans le programme ?
Thomas : Presque tous les jours, il me faut transposer les contenus du programme dans mes diverses fonctions. En effet, je touche quotidiennement à des notions techniques et des connaissances qui sont abordées au sein de la formation. Aussi me faut-il apprécier les innovations qui peuvent être reprises dans les nouveaux systèmes d’armes en cours d’acquisition et identifier celles qui ont du sens pour les soldats engagés en opérations.
Je note que cette formation développe énormément la curiosité. Les sujets abordés ouvrent des perspectives nouvelles qui donnent envie d’aller plus loin. De plus, il nous est permis d’accéder à des mines d’informations fabuleuses nous permettant d’approfondir tous ces domaines complexes.
Marjory : Bien sûr, l’innovation est aujourd’hui un des piliers importants de la Gendarmerie et l’esprit d’entrepreneuriat insufflé dans ce programme peut tout à fait s’adapter et se transposer au sein de notre institution. J’ai d’ailleurs déjà eu l’occasion d’utiliser certains enseignements dans mon travail actuel et il ne fait nul doute que je mobiliserai les compétences développées pendant cette formation lors de mes futurs postes.
Par ailleurs, il est très intéressant de confronter les méthodes militaires de commandement et de raisonnement tactique aux techniques de management et de stratégie développées au cours de cette formation.
Comment les autres participants vous ont-ils perçus ?
Thomas : L’intégration dans le groupe s’est plutôt faite assez facilement. C’est essentiellement grâce à l’ensemble des participants, qui voit dans la présence d’un militaire une expérience singulière intéressante. De mon côté, mes camarades m’offrent une ouverture à des univers que je côtoie peu dans mon environnement professionnel et qui sont une véritable source d’enrichissement. L’alchimie s’est parfaitement faite. C’est en échangeant avec les membres de la promotion que nous tirerons le meilleur profit de cette formation.
Marjory : Les profils des différents participants sont extrêmement variés et je n’ai pas eu l’impression d’être perçue différemment des autres lors de ces premiers mois. Nous avons tous une expérience riche à apporter et à partager !
Une suggestion pour des collègues officiers qui voudraient s’engager ?
Thomas : N’hésitez pas ! L’Executive Master de l’X permet surtout de découvrir des nouveaux modes de pensée, des nouvelles façons de réfléchir qui ouvrent des perspectives extrêmement larges dans des domaines très variés. Le challenge à relever est de taille et le corps professoral est d’une telle qualité qu’il nous fait partager sa passion pour les nouvelles technologies, nous permettant de nous approprier les enseignements sans difficulté. Les sujets et thèmes abordés sont très divers, assez techniques toutefois mais à la portée de tous. Il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur les compétences de chacun des participants. Il y en a toujours un qui a une plus-value à apporter et qui clarifie une situation compliquée. Vous l’avez donc compris, l’esprit de la promotion repose sur l’entraide et la camaraderie. Tous ont la même motivation et le souhait d’appartenir à la grande famille des polytechniciens.
“Foncez et investissez-vous à fond !”
Marjory : Foncez et investissez-vous à fond si vous êtes sélectionnés ! C’est un programme exigeant mais extrêmement enrichissant, tant sur le plan des enseignements que sur celui des interactions avec les autres participants et l’équipe de l’Executive Master.
Un mot, un seul pour résumer cette expérience en cours ?
Thomas : Stimulant !
Marjory : Passionnant !