Paris-Sud forme des scientifiques et des ingénieurs
REPÈRES
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Les origines de l’université Paris-Sud XI remontent à 1955, année où Frédéric Joliot-Curie propose le site d’Orsay pour implanter des installations de recherche dédiées à une discipline en pleine expansion dans l’après-guerre : la physique nucléaire, la physique des particules et des hautes énergies. Les locaux dont disposait la communauté des physiciens sur la montagne Sainte-Geneviève à Paris, que ce soit au Collège de France ou à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, ne permettaient pas d’envisager l’implantation des équipements lourds nécessaires à cette recherche, notamment les grands accélérateurs.
Recherche et formation
Priorité à la recherche
Ce sont des laboratoires de recherche qui, les premiers, ont été installés sur ce qui deviendrait le campus universitaire d’Orsay après l’acquisition par l’État du parc de Launay : par ordre chronologique, l’Institut de physique nucléaire d’Orsay (IPNO, 1956) puis le Laboratoire de l’accélérateur linéaire (LAL, 1958).
La formation scientifique à l’université Paris- Sud XI est étroitement liée à la recherche, comme l’université elle-même, tant historiquement que par ses stratégies successives de développement.
La vocation de formation du site apparaît en 1958, avec l’implantation de premiers enseignements dans les disciplines scientifiques classiques (mathématiques, physique, chimie, sciences de la vie et de la terre) qui sont d’abord réunis dans un ensemble constituant une annexe de la faculté des sciences de Paris. En 1965, cette annexe devient une faculté des sciences autonome. Elle est rattachée à l’université pluridisciplinaire Paris- Sud à la création de cette dernière, à la fin de l’année 1970.
Depuis lors, le spectre des disciplines scientifiques de l’université s’est considérablement élargi au-delà des sciences dites » dures « . Évoquons l’apport du secteur des sciences de la vie et de la santé – avec une faculté de médecine et une faculté de pharmacie -, celui des sciences de la société – droit, économie, gestion -, celui des sciences technologiques – avec une école interne d’ingénieurs et trois instituts universitaires de technologie -, et enfin celui des sciences des activités physiques et sportives.
Vocation scientifique
Les disciplines scientifiques occupent une place majeure à Paris-Sud
Les disciplines scientifiques, au sens courant du terme, occupent incontestablement une place majeure à Paris-Sud, tant du point de vue de l’histoire que du point de vue du poids et de la qualité des laboratoires de recherche présents à l’université. L’actuel contrat quadriennal de l’université conduit à la reconnaissance de près de 120 unités de recherche, la majorité de celles-ci étant liées aux grands organismes nationaux de recherche. L’université Paris-Sud constitue, à ce titre, l’établissement d’enseignement supérieur et de recherche où la présence du CNRS est la plus importante.
Symbiose
La formation scientifique à Paris-Sud bénéficie d’un exceptionnel adossement à la recherche. Cette caractéristique a toujours constitué le fil rouge de la construction pédagogique de l’offre de formation à l’université. C’est ainsi que, lors de la mise en place du modèle LMD (licence-master-doctorat), l’université a procédé par phases successives, descendant du niveau doctorat au niveau licence en passant par le niveau master, de manière à ce que la cohérence de l’ensemble du dispositif profite pleinement des axes forts de recherche de l’université.
Filières novatrices
Cette offre de formation est appelée à évoluer considérablement dans le cadre de l’opération du plateau de Saclay, avec le développement de mutualisations au profit de masters et d’écoles doctorales communs (en mathématiques avec l’École polytechnique, en nanosciences-nanotechnologies, en technologies de l’information et de la communication, avec les organismes de recherche, etc.), ainsi qu’avec l’émergence de filières novatrices.
C’est pourquoi Paris-Sud mène une politique active en faveur de cohabilitations et de coaccréditations d’abord avec le cercle privilégié de ses partenaires de site, mais aussi, plus largement, avec les établissements parisiens et du Sud francilien.
Formation d’ingénieurs
La formation scientifique à Paris-Sud bénéficie d’un exceptionnel adossement à la recherche
Bien qu’investie traditionnellement dans les filières généralistes de formation par la recherche et pour la recherche – pour les plus élevées d’entre elles -, l’université a largement enrichi son offre ces dix dernières années en proposant de nombreuses formations directement professionnalisantes . Parallèlement à la réforme LMD, l’université a développé au niveau bac + 3 un ensemble diversifié de licences professionnelles et de nombreuses spécialités de master à orientation professionnelle à bac + 5.
Ces formations se répartissent de façon homogène sur l’ensemble des domaines disciplinaires présents à l’université, dans le secteur secondaire comme dans le secteur tertiaire. Dans le cadre de cette démarche, plus particulièrement dans le domaine scientifique, l’université a progressivement mis en place une filière de formation d’ingénieurs aboutissant à la création d’une école d’ingénieurs interne, Polytech Paris-Sud.
Un réseau national de formations
Polytech Paris-Sud appartient au réseau Polytech , un réseau national de formations universitaires d’ingénieurs fortement identitaire par son articulation avec les missions de service public des universités et par l’importance donnée à la recherche.
Cette appartenance se traduit par un concours commun d’entrée au niveau bac + 2 pour l’accès à la première année du cursus d’ingénieur en trois ans. La cohérence d’organisation et d’actions du réseau au niveau national offre à la fois une bonne visibilité de l’école hors de l’université et une reconnaissance de la place des universités dans la formation des ingénieurs.
Couplage avec la faculté des sciences
Polytech Paris-Sud
Intégrée à l’université et bénéficiant d’enseignements préexistants dans différents domaines complémentaires, Polytech Paris-Sud s’est structurée en cinq ans en cinq départements correspondant à différentes spécialités techniques : informatique, matériaux, électronique, systèmes embarqués et génie électrique. L’école compte aujourd’hui quelque 800 élèves, avec des promotions de l’ordre de 200 étudiants.
Bien qu’elle constitue une entité à part entière, l’école ne possède pas de laboratoires de recherche en propre. Les enseignants-chercheurs affectés à plein temps de leur service d’enseignement à Polytech Paris-Sud mènent leurs recherches dans les laboratoires de sciences de l’université.
De même, de nombreux enseignants- chercheurs de la faculté des sciences effectuent une partie de leur service d’enseignement au sein des départements de l’école interne. Ces fortes interactions sont garantes de la complémentarité entre le fondamental et l’appliqué dans la formation donnée à l’école universitaire d’ingénieurs.
Enseignements conjoints
Les fortes interactions sont garantes de la complémentarité entre le fondamental et l’appliqué
L’intégration de la formation d’ingénieurs dans l’université se traduit par de nombreux enseignements conjoints avec ceux de master, les élèves validant généralement leur cursus avec un diplôme d’ingénieur et un diplôme de master. La vocation professionnalisante de la formation conduit, bien évidemment, nombre de diplômés à une intégration directe dans le monde de l’entreprise.
Cette double » diplômation » place aussi les élèves dans les meilleures dispositions pour entamer, en sortie d’école, un doctorat en sciences pour l’ingénieur. Cette caractéristique viendra, par la suite, enrichir le profil des recrutements de l’industrie par l’apport de personnels ayant une connaissance de la recherche.
Synergies et perspectives nouvelles
Diversité
Si Polytech Paris-Sud recrute, comme les autres écoles d’ingénieurs, des élèves issus de classes préparatoires aux grandes écoles, une autre partie de ses promotions vient d’une préparation intégrée en deux ans. Ces étudiants de qualité, recrutés sur mention au bac S, assurent une grande diversité d’origine pour la filière ingénieur. D’autre part, la formation par l’apprentissage est très représentée dans l’école puisque environ un tiers des élèves ingénieurs ont un statut d’étudiants apprentis. Cette filière de formation, qui met en oeuvre une pédagogie spécifique à même d’attirer un public différent, bénéficie du soutien du patronat, notamment via l’ITII (Institut des techniques d’ingénieur de l’industrie), très demandeur d’une telle diversification des profils dans les recrutements.
Dans le cadre du projet de Saclay, mais aussi de son accès à l’autonomie, l’université développe une politique ambitieuse et engagée en vue de son propre développement, fondée sur les leviers de partenariats renforcés avec les grandes écoles et les organismes de recherche. Le rapprochement physique des équipes de l’université avec celles des autres établissements d’enseignement supérieur et de recherche installés à Saclay – ou en passe de l’être – répond d’abord à des demandes des laboratoires de recherche.
C’est le cas du Pôle commun de recherche en informatique organisé dans le cadre de l’opération Digiteo , du projet de structuration d’un pôle de nanosciences à côté de NanoInnov ou du projet de création du Pôle de la physique des deux infinis, projets où l’université et l’École polytechnique sont systématiquement associées.
Les réponses aux appels d’offres pour les investissements d’avenir, qu’il s’agisse d’équipements d’excellence, de laboratoires d’excellence ou d’instituts de recherche technologique, ont donné d’autres occasions de rapprochement aux équipes de recherche de l’université et de l’École polytechnique.
Paris-Sud et Polytechnique
En matière de formation scientifique, des partenariats existent déjà via de nombreuses actions bilatérales entre l’université et les grandes écoles. Pour citer plus particulièrement celles qui impliquent Paris-Sud et l’École polytechnique – acteurs prépondérants du site de Saclay -, on peut mentionner de nombreuses spécialités de master.
D’abord, de façon évidente, dans des disciplines fondamentales situées au cœur de nos expertises scientifiques partagées (mathématiques, physique fondamentale ou appliquée, informatique), mais aussi dans des formations bidisciplinaires ou pluridisciplinaires (nanosciences, bio-informatique) ou encore en biologie (ingénierie des biomolécules).
Mobilité et enrichissement
Salle blanche sur le campus d’Orsay. La formation scientifique de Paris-Sud est adossée à la recherche. |
L’objectif de ces partenariats est de favoriser la mobilité des étudiants entre l’université et l’École polytechnique, d’enrichir les parcours de ces étudiants en les diversifiant, d’attirer davantage d’étudiants vers la recherche par une poursuite d’études en doctorat, et de marquer l’engagement commun des deux établissements dans la constitution du campus de Saclay où ils construisent ensemble une filière attractive au plan national et international.
Cette initiative a conduit au développement, plus dernièrement, d’autres projets communs associant l’École polytechnique et l’université ainsi que d’autres acteurs, en pleine cohérence avec le développement du projet de Saclay.
Ambition partagée
Pour Paris-Sud, le projet de Saclay est aussi l’occasion – au niveau symbolique et stratégique – d’une » reconstruction » de l’université.
Le projet de Saclay est aussi l’occasion d’une » reconstruction » de l’université
C’est la possibilité d’optimiser ses relations avec ses partenaires du Plateau dans l’ensemble des champs de la recherche et de la formation, en misant – comme le fait déjà l’université – sur l’atout considérable que représente, à Saclay, la potentialité d’une articulation étroite entre la formation et la recherche, pour une visibilité internationale se situant au meilleur niveau des grands ensembles universitaires mondiaux.
Gageons que cette ambition partagée avec l’École polytechnique sera un élément déterminant de la réussite du projet de Saclay, tout en mettant au plus haut niveau les deux établissements, par le renforcement de leurs partenariats en recherche et par la déclinaison de leurs offres de formation d’excellence gardant toute la richesse de leurs spécificités.