Parrainer des enfants
Aider les enfants menacés dans leur existence même, leur permettre d’aller à l’école et d’obtenir un métier, voilà une cause défendue par plusieurs associations. L’exemple développé ici est celui d’Enfants du Mékong, soixante mille enfants étant parrainés par vingt-deux mille familles européennes.
Enfants du Mékong est la quatrième ONG française de parrainage. Fondée au Laos en 1958 par René Péchard, pour répondre à la détresse des enfants d’Asie du Sud-Est, elle s’est installée en France en 1976. Rapidement, le parrainage s’est imposé comme la réponse appropriée pour aider tous ces jeunes à être scolarisés et à prendre en main leur avenir.
Enfants du Mékong
a fait le choix de l’enfant souffrant et l’enfant qui, sans notre intervention, n’irait pas à l’école ou serait menacé dans son existence. Cela est particulièrement sensible pour les enfants et les mères durement atteints par le sida, ostracisés pour cela (nord-est de la Thaïlande), ceux de la rue (Manille ou Phnom Penh) et des frontières sensibles, victimes des trafics de la prostitution ou de vente d’organes (Triangle d’or ou Poipet au Cambodge).
L’Association aide ainsi 60 000 enfants par an, répartis sur 550 programmes entre le Yunnan, le Viêtnam, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, la Birmanie et les Philippines. Nous couvrons les besoins de nos enfants de l’école primaire à l’obtention d’un métier après une qualification adaptée. Par un don mensuel de 24 euros, vingt-deux mille familles européennes parrainent autant de familles asiatiques.
Un courrier personnalise l’échange. En France, Enfants du Mékong accueille une soixantaine de jeunes Asiatiques dans deux foyers, à Asnières et Rungis.
Cent programmes par an
Un don mensuel de 24 euros par vingt-deux mille familles européennes
Pour suivre les besoins de nos enfants nous sommes obligés de nous structurer au même rythme. Nous construisons cinquante écoles, et gérons 100 programmes de développement par an. Cinquante foyers d’éducation accueillent plusieurs centaines de collégiens et de lycéens qui, sans eux, ne pourraient quitter leurs villages.
Le choix de l’enfant le plus pauvre,
la fidélité dans le temps, la relation personnalisée entre parrain et filleul, l’exigence imposée permet à l’enfant qui le veut de devenir un bon charpentier ou un futur ingénieur. La progression constante de l’ONG repose sur la qualité des Bambous qui viennent nous aider, qualités morales (générosité, équilibre, bienveillance, esprit constructif et audacieux, humilité) ou qualités intellectuelles (esprit structuré, capacité de jugement, rigueur, décision juste).
Élargissant l’expérience aux besoins universitaires, le Centre Christophe Mérieux à Phnom Penh permettra aux bacheliers de nos rizières de poursuivre dans la capitale des études supérieures. Souvent victimes du gap trop considérable qui les distancie des enfants citadins, ceux-là doivent rattraper ce qu’ils ne trouvent pas dans leur famille. Le Centre universitaire C. Mérieux comblera cette lacune. Le principe en est simple : assurer des cours complémentaires par des professeurs connus pour leur générosité et leur excellence. Notre partenariat avec les entreprises tente de répondre à notre besoin croissant d’équipement.
» Les Bambous »
Action montée à l’initiative de l’actuel évêque de Toulon-Fréjus, les Bambous sont des volontaires qui donnent une année ou plus en Asie. Leurs missions sont variées :
- responsabilités de développement : faire l’inventaire des besoins scolaires, sanitaires ou d’équipement. Ils doivent proposer à l’ONG, après avoir fait une étude très précise, les solutions qu’ils ont discutées avec les autorités. Ils doivent ensuite les mettre en place. Parfois des budgets de plusieurs dizaines de milliers d’euros leur sont confiés. Ils doivent révéler leurs qualités de discernement, de diplomatie dans des pays réputés instables ;
- responsabilités d’audit : vérifier si les parrainages correspondent aux besoins, s’ils sont utilisés à bon escient, si les besoins de famille sont toujours d’actualité ;
- missions de » compassion » : ce sont ceux qui accompagnent les enfants en grande souffrance.
Ils sont encadrés par la direction opérationnelle située à Bangkok.
Association Enfants du Mékong.
Deux foyers en France
Le foyer de Rungis a pour objectif de développer une francophonie du coeur parmi les futures élites asiatiques. Une trentaine d’étudiants pour la durée de leurs études supérieures s’engagent à retourner dans leur pays, les études achevées. Nous contribuons ainsi à former des cadres francophones qui seront les développeurs de ces pays prometteurs.
Quelques chiffres
– 22 000 enfants parrainés soit 60 000 enfants soutenus
– 100 programmes de développement par an
– 40 salariés dont 2 en Asie
– 35 volontaires » bambous » par an en mission en Asie
– 450 bénévoles en France (52 délégations et 7 à l’étranger), 500 en Asie.
http://www.enfantsdumekong.com
Le foyer d’Asnières était réservé aux jeunes boat people réfugiés mineurs, mais depuis 1992, notre maison reçoit des jeunes Asiatiques de la deuxième génération, en échec d’intégration sociale. Depuis quinze ans, les enfants reçus pendant cette période sont aujourd’hui intégrés. Cela s’évalue par l’obtention d’une qualification suivie d’un emploi. Celle-ci peut être sanctionnée par un CAP ou un BEP (boulangerie, électricité, etc.) ou par un diplôme supérieur (ENSAM, ENGREF, ESTP, etc.). L’un de nos enfants, après avoir intégré le conservatoire de Paris, est violon à l’Orchestre national de France. Cette réussite est le résultat d’une éducation inscrite dans la fidélité (cinq-huit ans) où l’enfant sait qu’il pourra compter sur un lieu stable, sur des éducateurs dévoués. L’exigence de travail et de rigueur morale passe par une prise en compte permanente de la progression des résultats scolaires.