« Partager l’expérience entre générations »
Comment peut-on être chercheur ?
« Par goût de pouvoir appliquer concrètement ses idées, répond Grégory Savidand, le tout jeune président du groupe X‑Recherche. La thèse est une expérience inégalable qui apporte du recul et permet ensuite de savoir donner du sens aux résultats que l’on obtient.
« Bien sûr, ce n’est pas la meilleure voie pour gagner sa vie. Je me suis personnellement orienté vers des fonctions de management de projet plus que de chercheur. Ce qui ne m’empêche nullement de continuer à publier ou déposer des brevets. »
Actifs et passifs
Cotisation obligatoire
Contrairement à d’autres groupes X qui cherchent à attirer des adhérents en fixant la cotisation à un niveau symbolique, ou même en ne percevant pas de cotisation du tout, le groupe X‑Recherche estime que la possibilité de son développement est liée intimement à la disponibilité d’un budget.
Même si le groupe a collaboré avec des entreprises et des autres groupes et effectué des montages financiers, la cotisation est obligatoire depuis 2012. Elle est fixée à vingt euros par an. Elle permet, entre autres, de dédommager les conférenciers engageant des frais ou d’offrir le déplacement aux invités de marque.
« Le groupe X‑Recherche est majoritairement composé de polytechniciens (65 %), mais il accueille aussi des membres associés issus d’autres écoles et universités. D’ailleurs, explique son président, lui-même originaire de l’École centrale, le hasard fait que les trois membres actuels du Bureau ne sont pas polytechniciens.
« Le Bureau, c’est l’âme du Groupe. C’est lui qui se charge, à partir d’une idée proposée par l’un quelconque des membres, de la faire mûrir pas à pas jusqu’à l’organisation pratique d’une conférence de haute tenue.
Dans notre jargon interne, nous distinguons ainsi les membres « actifs », qui s’investissent dans l’organisation matérielle selon leurs procédures propres et les membres « passifs » qui adhèrent par intérêt pour les documents générés et les conférences proposées.
Dès lors qu’un membre actif ou passif émet une idée et la développe dans le cadre proposé par les membres actifs, il devient chef de projet. »
Jeunes et vieux
Mais l’essentiel est de partager les connaissances. Le groupe se propose ainsi de couvrir un large spectre, allant des « jeunes » chercheurs aux chercheurs plus expérimentés.
« Les jeunes pratiquent toujours des expérimentations concrètes, ils sont proches du terrain expérimental. Les plus anciens apportent l’expérience, au sens de la connaissance acquise, de la mémoire et de l’évolution. »
Qu’en est-il dans les faits ?
« Les adhérents se répartissent approximativement à 75 % dans l’intervalle de promotions 1998 à 2009, à 5 % dans l’intervalle 1986 à 1996, à 20% dans les promotions 1950 à 1982.
Parmi la plus jeune génération, il est intéressant de voir que 55% sont polytechniciens, 25 % sont docteurs, 7 % issus de masters de l’École et 15 % extérieurs aux diplômes de l’École. La génération intermédiaire, âgée d’environ trente-cinq à cinquante ans, semble saturée par son activité professionnelle. »
X‑Recherche Président : Grégory Savidand (D 2007) Secrétaire : Blaise Fleury (D 2013) Trésorier et responsable blog : Marc Stefanon (D 2012) Responsable communication : Gaëlle Lehoucq (D 2010) Tél. : 06 14 56 90 48 |
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Grégory Savidand, 32 ans, est ancien élève de l’École centrale (promotion 2004). Il est docteur de l’École polytechnique (2007), après une thèse au laboratoire de physique de la matière condensée.
Il exerce actuellement les fonctions de chef de projet à l’Institut de recherche et développement sur l’énergie photovoltaïque chez EDF (R&D), à Chatou. Marié, 2 enfants, il est adepte de boxe thaïlandaise. |
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L’ouverture aux élèves « Les élèves ont accès, comme tout le monde, gratuitement aux conférences d’X‑Recherche lorsqu’elles se déroulent à l’École, précise Grégory Savidand. Nous en avons accueilli une bonne trentaine lorsque nous avons su les informer pendant la Semaine du développement durable en 2011. Les séances démarrent vers 18h30 et les exposés sont limités à une heure trente au total. Les discussions se poursuivent ensuite jusque vers 21 heures et plus. « Nous avons également débattu avec les élèves lors d’une présentation du groupe autour d’une collation sympathique en novembre dernier. » |
Quatre rendez-vous par an
Chaque membre du groupe a le droit de proposer une conférence sur le sujet de son choix, à condition que les membres « actifs » s’accordent sur le projet.
De nombreux échanges, en particulier sur la « mail liste » des membres actifs, permettent de converger progressivement sur un chef de projet, un cahier des charges, un budget, la réservation des moyens nécessaires, la communication ou la création de supports.
Après l’événement, il faut encore rédiger le compte rendu, le valider, le mettre en ligne, voire organiser son édition.
« En pratique, indique Grégory Savidand, nous parvenons à mettre sur pied quatre conférences importantes par an (complétées par trois ou quatre réunions du groupe au Bar de la Contrescarpe à Paris ou au 5, rue Descartes à l’AX).
« Nous souhaitons inviter dans la mesure du possible, sur un thème donné, des chercheurs de profils complémentaires et qui n’ont pas l’occasion de se rencontrer dans leurs univers professionnels.
« À titre d’exemple, nous avons ainsi organisé des rencontres particulièrement remarquées sur l’Innovation (colloque Auto-orientation, penser l’innovation, les leviers de l’innovation, innovation, conscience et création de valeurs globales), sur l’économétrie des ressources (en association avec X‑Développement durable), sur la valorisation de la formation par la recherche, en collaboration avec X’Doc (Association des doctorants de l’X), ou encore sur les nanotechnologies (en collaboration avec X‑Biotech) ou bien sur la conversion de l’énergie solaire pendant la Semaine du développement durable. »
X‑Recherche a d’ailleurs incubé une communauté « Auto-orientation » qui vient d’organiser un colloque à Marseille.
Propos recueillis par Jean-Marc Chabanas (58)