Paul VIOLLET (39) 1919–2001

Dossier : ExpressionsMagazine N°572 Février 2002Par : Jean DUPUIS (39)

Paul Viol­let, né en 1919, ancien élève du col­lège Sta­nis­las comme ses frères Hen­ry et Jean, est reçu à l’É­cole poly­tech­nique en 1939, au moment même du décès pré­ma­tu­ré de son père.

Mobi­li­sé avec la décla­ra­tion de guerre, puis fait pri­son­nier en Alsace avec le régi­ment d’ar­tille­rie dans lequel il avait été ver­sé, il est déte­nu à l’O­flag de Gross­born, en Poméranie.

Il en est libé­ré au bout d’un an en tant qu’aî­né de famille nom­breuse et rejoint l’X à Lyon où il fait la connais­sance de son futur beau-frère, Max de Royer-Dupré (41).

Puis il entre à la Com­pa­gnie de Saint-Gobain en 1944 et y pren­dra, une quin­zaine d’an­nées plus tard, la direc­tion des acti­vi­tés chi­miques, qui fusion­ne­ront sous son auto­ri­té avec celles de Péchi­ney (ce qui don­ne­ra » Péchi­ney-Saint-Gobain »), puis avec celles de Pro­gil (ce qui abou­ti­ra à » Rhône-Pro­gil « , dont il sera direc­teur géné­ral). Pré­sident et admi­nis­tra­teur de plu­sieurs filiales, telles la GESA et Les Sou­dières Réunies, il ter­mi­ne­ra sa car­rière comme direc­teur au sein du groupe Rhône-Poulenc.

À sa retraite, en 1979, il sera, entre autres, juge au Tri­bu­nal de com­merce de Nan­terre et pré­sident du Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion du col­lège Sta­nis­las, avant que son état de san­té, à par­tir de 1983, ne le conduise à res­treindre le nombre de ses acti­vi­tés bénévoles.
Paral­lè­le­ment à sa vie pro­fes­sion­nelle, Paul Viol­let s’oc­cupe de sa mère veuve ain­si que de ses frères et sœurs1 pour les­quels il est, selon son frère Jacques, un aîné » plein d’une sol­li­ci­tude qu’il accom­pagne d’une main de fer tan­tôt dis­crète, tan­tôt explosive « .

Enfin, il avait pris le relais de son grand-père mater­nel2, Hen­ry Mor­nard – avo­cat entre autres de Zola et du capi­taine Alfred Drey­fus3 devant la Cour de cas­sa­tion – pour la ges­tion de la pro­prié­té fami­liale de La Ches­naye, en Ille-et-Vilaine. Cette belle demeure du xviiie siècle, avec son vaste parc, ses bois et ses fermes, avait appar­te­nu un siècle aupa­ra­vant au phi­lo­sophe Féli­ci­té de Lamen­nais (1782−1854), dont Paul Viol­let était un lec­teur atten­tif et éclai­ré, et avait accueilli des hommes tels que Lacor­daire, Mon­ta­lem­bert, Mau­rice de Gué­rin, Liszt. 

_______________________________________________
1. Son der­nier frère, Fran­çois, jeune offi­cier, trou­va la mort en 1957 en Algé­rie et l’une de ses sœurs, décé­dée en 1976, était fran­cis­caine mis­sion­naire de Marie.
2. Son grand-père pater­nel, Jean Paul Viol­let (X 1881), offi­cier supé­rieur d’ar­tille­rie, était tom­bé au champ d’hon­neur en Argonne en sep­tembre 1914.
3. L’his­to­rien et membre de l’Ins­ti­tut Paul Viol­let (1840−1914), son arrière-grand-oncle, avait été un ardent dreyfusard.

Poster un commentaire