Paul VIOLLET (39) 1919–2001
Paul Viollet, né en 1919, ancien élève du collège Stanislas comme ses frères Henry et Jean, est reçu à l’École polytechnique en 1939, au moment même du décès prématuré de son père.
Mobilisé avec la déclaration de guerre, puis fait prisonnier en Alsace avec le régiment d’artillerie dans lequel il avait été versé, il est détenu à l’Oflag de Grossborn, en Poméranie.
Il en est libéré au bout d’un an en tant qu’aîné de famille nombreuse et rejoint l’X à Lyon où il fait la connaissance de son futur beau-frère, Max de Royer-Dupré (41).
Puis il entre à la Compagnie de Saint-Gobain en 1944 et y prendra, une quinzaine d’années plus tard, la direction des activités chimiques, qui fusionneront sous son autorité avec celles de Péchiney (ce qui donnera » Péchiney-Saint-Gobain »), puis avec celles de Progil (ce qui aboutira à » Rhône-Progil « , dont il sera directeur général). Président et administrateur de plusieurs filiales, telles la GESA et Les Soudières Réunies, il terminera sa carrière comme directeur au sein du groupe Rhône-Poulenc.
À sa retraite, en 1979, il sera, entre autres, juge au Tribunal de commerce de Nanterre et président du Conseil d’administration du collège Stanislas, avant que son état de santé, à partir de 1983, ne le conduise à restreindre le nombre de ses activités bénévoles.
Parallèlement à sa vie professionnelle, Paul Viollet s’occupe de sa mère veuve ainsi que de ses frères et sœurs1 pour lesquels il est, selon son frère Jacques, un aîné » plein d’une sollicitude qu’il accompagne d’une main de fer tantôt discrète, tantôt explosive « .
Enfin, il avait pris le relais de son grand-père maternel2, Henry Mornard – avocat entre autres de Zola et du capitaine Alfred Dreyfus3 devant la Cour de cassation – pour la gestion de la propriété familiale de La Chesnaye, en Ille-et-Vilaine. Cette belle demeure du xviiie siècle, avec son vaste parc, ses bois et ses fermes, avait appartenu un siècle auparavant au philosophe Félicité de Lamennais (1782−1854), dont Paul Viollet était un lecteur attentif et éclairé, et avait accueilli des hommes tels que Lacordaire, Montalembert, Maurice de Guérin, Liszt.
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1. Son dernier frère, François, jeune officier, trouva la mort en 1957 en Algérie et l’une de ses sœurs, décédée en 1976, était franciscaine missionnaire de Marie.
2. Son grand-père paternel, Jean Paul Viollet (X 1881), officier supérieur d’artillerie, était tombé au champ d’honneur en Argonne en septembre 1914.
3. L’historien et membre de l’Institut Paul Viollet (1840−1914), son arrière-grand-oncle, avait été un ardent dreyfusard.