Penser et accompagner la transition énergétique des territoires
Acteur incontournable de la transition énergétique des territoires, Bouygues Energies & Services s’engage auprès de l’ensemble des parties prenantes, publiques et privées. Pierre Vanstoflegatte (88), président de Bouygues Energies & Services, nous en dit plus.
Bouygues Energies & Services accompagne les territoires dans leur transition énergétique. A quels niveaux intervenez-vous ?
La raison d’agir de Bouygues Energies & Services est de garantir une circulation optimale des énergies, des données, des services et des personnes. Nous devons décarboner les énergies pour agir concrètement pour le climat, développer le digital dans les processus des organisations, privées ou publiques pour être plus efficace. La digitalisation participe en effet directement à la transition énergétique, en collectant les bonnes données de consommations des équipements ou des bâtiments. Nous pouvons identifier les bons points d’actions pour engager une transition efficace. Enfin il faut des services d’exploitation et de maintenance de ces solutions, avec des équipes de proximité.
Cette raison d’agir est une réponse aux attentes des territoires engagés dans la transition énergétique, les communes, les agglomérations, mais aussi les départements ou les régions sans oublier des grands ministères régaliens.
La décarbonation est un processus « holistique », qui doit mobiliser tous les acteurs publics et privés, en activant un vaste portefeuille de technologies et d’expertises ; concevoir des unités de production d’EnR, comme maîtriser la data analyse et l’exploitation des sites.
Nous accompagnons les acteurs des territoires, dans leur diversité, publics et privés sur toutes les étapes de leur projet : accompagner une réflexion stratégique, co-concevoir un programme de transformation, identifier les sources de financement d’un projet, le concevoir, le réaliser, le maintenir et l’exploiter sur la durée, notamment grâce à la digitalisation.
Comment accompagnez-vous les acteurs des territoires ?
Les acteurs publics sont animés d’une ambition pour leur territoire. Ils peuvent investir à la fois pour réduire la consommation d’énergie de leurs infrastructures comme l’éclairage public, ou de leur patrimoine immobilier. Ils investissent pour transformer leur mix énergétique, en investissant dans des projets locaux de production d’énergie renouvelable. Concrètement, nous agissons pour la frugalité énergétique en réduisant de plus de 60 % la consommation de l’éclairage public. Cette frugalité repose sur des choix techniques comme le LED mais aussi en digitalisant le réseau, qui devient réseau de données, pour mieux le piloter en fonction des usages et également supporter des services nouveaux, comme la vidéoprotection ou la collecte de données sur la mobilité et les transports. Modéliser un territoire en développant son « jumeau numérique » est un accélérateur de performance : pour dresser des scénarios d’évolutions, piloter la performance, optimiser l’exploitation et la maintenance.
Certains territoires s’interrogent sur l’installation de centrales photovoltaïques. Ces projets doivent respecter l’identité des territoires. La réponse technologique doit s’adapter au territoire, par exemple en ne contribuant pas à l’artificialisation des sols. Le photovoltaïque flottant permet d’équiper des retenues d’eau artificielles, l’agrivoltaïque de combiner production d’énergies et enjeux environnementaux de l’agriculture.
Le photovoltaïque en ombrière de parking utilise des surfaces artificielles existantes. Nous maîtrisons cette diversité de solutions et l’intégration de cette production d’EnR dans les réseaux.
Quand nous abordons la transition énergétique, il faut aussi aborder la mobilité et donc les infrastructures de recharges de véhicules électriques, qui demandent des solutions servicielles d’exploitation.
Mais désormais de nouvelles solutions apparaissent comme l’hydrogène renouvelable, pour les transports publics, les industries ou le transport de marchandises. Sur ce sujet nouveau il faut aussi penser écosystème.
Vous employez le terme écosystème. Pouvez-vous l’illustrer ?
Nous réunissons les partenaires qui pour un territoire donné vont créer un écosystème. Prenons l’écosystème nécessaire et induit par le développement des usages de l’hydrogène renouvelable.
La massification de la production de l’hydrogène renouvelable conditionne la compétitivité de ce vecteur énergétique. Un écosystème est nécessaire non seulement pour garantir une chaîne complète allant de la production à la consommation mais aussi pour massifier sa consommation.
Premier temps, il faut des investisseurs pour s’engager dans la production d’hydrogène, à partir d’une source d’énergie comme l’énergie solaire. Cette énergie produite peut alimenter le réseau mais aussi être stockée sous forme d’hydrogène. Cet hydrogène alimentera des acteurs du transport, de la logistique, ou des industriels, qui grâce à lui avanceront dans leur décarbonation. Ces acteurs doivent être mobilisés pour investir dans ce vecteur énergétique. Il faut ensuite distribuer cet hydrogène aux sites qui vont le consommer. Ce qui implique de déployer des stations de distribution pour des véhicules lourds de transport entre entrepôts, des taxis, des bus, des poids lourds et également des sites industriels. Un projet hydrogène va engager tout un écosystème local, qu’il faut coordonner et animer. Ce projet s’ajoute aux actions en termes de frugalité des infrastructures, de mobilités douces, citées précédemment et il contribue à la performance des installations EnR.
Quel rôle peut jouer le bâtiment, notamment tertiaire, à une échelle territoriale ?
Nous devons penser les bâtiments tertiaires comme les composantes de cet écosystème territorial. Il n’y aura plus d’un côté le territoire, de l’autre les bâtiments, et notamment les bâtiments tertiaires, privés ou publics. Penser la transition énergétique d’un territoire implique aussi de mobiliser des experts de la performance des bâtiments. D’une part leur performance, et notamment leur frugalité énergétique est une composante de la performance globale du territoire, d’autre part ils deviendront producteurs d’énergie. L’énergie non consommée sera stockée, par exemple grâce à l’hydrogène. Ils pourront partager cette énergie avec le territoire. Et plus spécifiquement alimenter les véhicules électriques garés dans ces bâtiments. Si ces parkings sont partagés donc accessibles aux habitants du quartier et plus seulement aux utilisateurs du bâtiment, ils deviennent une composante de l’infrastructure de bornes de recharge. Cette vision nécessite de repenser la maintenance et l’exploitation de ces bâtiments : collecter, modéliser les consommations, dialoguer avec les infrastructures « extérieures » au bâtiment. Le jumeau numérique du bâtiment, qui permet d’en piloter l’exploitation, devient une composante du jumeau numérique du territoire. Cette ouverture est un levier de la transition.
Dans cette démarche, quels sont vos enjeux en tant qu’organisation ? Comment y faites-vous face ?
Le premier enjeu est d’apporter à nos clients la parfaite combinaison de nos expertises bâtimentaires et infrastructures. C’est un atout pour imaginer avec nos clients des solutions compétitives et évolutives. Nos organisations s’adaptent pour créer une synergie des expertises.
Ainsi des équipes sont en charge du développement de projets « multi-métiers ».
Elles se consacrent par exemple aux développements de solutions villes et territoires connectés et des offres multi-métiers à composantes complexes faisant appel à la mise en œuvre de ces écosystèmes de partenaires ou d’entreprises. Des projets dits « smart ». Pour accompagner les clients dans la transition énergétique et la décarbonation de leurs activités avec le photovoltaïque, l’hydrogène, le stockage d’énergies, nous enrichissons notre portefeuille de solutions d’exploitation et de maintenance associées. Nous accélérons dans le déploiement opérationnel des jumeaux numériques, et du BIM exploitation. Le service restera une affaire de femmes et d’hommes de terrain, mais plus performants grâce à la digitalisation.
Autre enjeu, l’engagement local. Apporter une réponse en matière de transition, c’est bien s’engager sur la durée, concevoir mais aussi exploiter et maintenir. Pour cela il faut une présence locale, donc recruter nos techniciens localement, former, accompagner le développement des compétences. Pour faire face à cet enjeu de capital humain, nous nous engageons auprès des acteurs du territoire pour développer l’alternance, créer de nouvelles filières de formation, et stimuler notamment la mixité. La responsabilité sociale et environnementale est au cœur de la démarche servicielle.
Enfin, nous devons être exemplaires et appliquer à nous-mêmes les solutions de transition que nous proposons à nos clients ; une symétrie des engagements.