Peut-on encore être heureux en France ?
La science du bonheur est aujourd’hui florissante, mais c’est une discipline toute nouvelle au regard de ses disciplines mères, la psychologie et l’économie. Vous-même, comment avez-vous découvert la science du bonheur et comment en êtes-vous devenu un spécialiste ?
La science du bonheur est aujourd’hui florissante, mais c’est une discipline toute nouvelle au regard de ses disciplines mères, la psychologie et l’économie. Vous-même, comment avez-vous découvert la science du bonheur et comment en êtes-vous devenu un spécialiste ?
Comme tout le monde, par hasard. En 1989, j’ai commencé ma thèse avec mon directeur Andrew Oswald1. À l’époque, Andrew n’étudiait pas encore l’économie du bonheur. Mais c’est un homme brillant, qui lit beaucoup et qui est très ouvert aux idées nouvelles. Ma thèse portait sur l’économie des négociations syndicales.
Dans la littérature sur les relations industrielles, on savait déjà que le niveau de revenu d’un salarié par rapport à celui de ses collègues était déterminant pour son niveau de satisfaction. L’idée de comparaison était déjà présente. Mais elle ne faisait pas l’objet d’une analyse spécifique.
Andrew et moi sommes allés travailler deux ans aux États-Unis. Ensuite, je suis revenu à l’université d’Essex en 1991, au moment du lancement d’une grande enquête de panel, la British Household Panel Survey.
« Allez voir les psychologues pour leur raconter vos histoires, les économistes ne s’intéressent pas à vos déclarations sur le bonheur »
Cette étude prévoyait de suivre 10 000 individus sur plusieurs années. Chaque année, ils répondaient à une série de questions diverses destinées à évaluer, parmi d’autres sujets, leurs conditions de vie. Une de ces questions portait sur leur niveau de satisfaction au travail, qu’ils devaient évaluer en donnant une note comprise entre 1 et 7.
Andrew m’a suggéré d’étudier la corrélation entre le niveau de satisfaction au travail d’un individu et le revenu de ses « pairs » (c’est-à-dire des personnes de sexe, d’âge, de secteur, de région et de niveau d’éducation équivalents).
Nous avons mis en évidence une corrélation négative. Plus mes pairs gagnent d’argent, moins je suis heureux. Nous étions très surpris de ce résultat. Depuis, de nombreux chercheurs l’ont confirmé avec d’autres expériences et dans d’autres contextes.
Comment la communauté scientifique a‑t-elle accueilli ce résultat remarquable ?
Au début, par une parfaite indifférence, pour ne pas dire une certaine hostilité. Nous avons écrit un papier de recherche sur le sujet et l’avons envoyé à des revues d’économie. Mais les économistes n’ont pas du tout apprécié. Au mieux, ils le jugeaient inintéressant, hors sujet.
Un professeur m’a même rétorqué : « C’est un séminaire d’économie, ici. Allez voir les psychologues pour leur raconter vos histoires, les économistes ne s’intéressent pas à vos déclarations sur le bonheur. » Cinq revues ont rejeté notre papier. Personne ne voulait le publier.
J’ai dû persévérer pendant cinq ans pour parvenir à le faire accepter. Aujourd’hui, il est mon article le plus cité.
Cela paraît incroyable, avec le recul. Pourtant, la psychologie positive existait déjà à l’époque, non ?
Causalité inverse
Dans les années 1990, les psychologues avaient de bonnes idées mais n’utilisaient pas d’outils statistiques propres à convaincre les économistes. Leurs échantillons d’étude n’étaient pas représentatifs, ils étaient en coupe transversale (c’est-à-dire que les questions étaient posées à des individus d’âges différents au même moment, et pas aux mêmes individus suivis sur plusieurs années), ce qui ne permettait pas d’écarter les problèmes de causalité inverse : prenons par exemple le cas du mariage. Est-ce le mariage qui rend heureux ? Ou bien est-ce que les gens qui se marient sont par nature des gens heureux ? C’est pour cela que la collaboration entre les psychologues et les économistes est si intéressante : les psychologues fourmillent d’idées, et les économistes peuvent inventer des méthodes pertinentes pour tester ces idées.
C’est exact, le développement de la psychologie positive a démarré plus tôt, à la fin des années 1980. À l’époque, les économistes et les psychologues ne se parlaient pas du tout. Rappelons que la psychologie positive s’intéresse aux émotions et aux états psychologiques positifs, contrairement à la psychologie classique, tournée vers l’étude des pathologies : dépressions, névroses, etc.
Le grand pionnier de la psychologie positive est Ed Diener2. Jeune étudiant dans les années 1970, Ed se passionnait pour la psychologie positive et a souhaité en faire son sujet de thèse. Mais son département de psychologie a refusé net. Ses directeurs de thèse ont considéré que le sujet était absolument sans intérêt. Il a donc dû changer de sujet de thèse. Mais il est revenu à la psychologie positive quelques années plus tard.
Quand vous avez commencé à vous intéresser au bonheur, vous connaissiez l’existence de la psychologie positive ?
Pas vraiment. À l’époque, les psychologues et les économistes ne se croisaient jamais et ignoraient leurs travaux respectifs. Seulement, quand j’ai commencé à travailler sur l’économie du bonheur, j’ai réalisé que presque aucun économiste n’avait étudié le sujet auparavant. J’ai alors décidé d’étendre mes recherches à d’autres disciplines. C’est ainsi que j’ai rencontré Ed pour la première fois, en 1996.
Dans votre article « Income and Hapiness : getting the debate straight » (2011) vous revenez au paradoxe d’Easterlin : malgré l’augmentation spectaculaire de la richesse des pays développés depuis la Deuxième Guerre mondiale, le score moyen de satisfaction dans ces pays est resté constant. Comment l’interprétez-vous ?
Il y a deux grandes explications comportementales au paradoxe d’Easterlin.
La première, c’est la comparaison : on se compare les uns aux autres. Si tu gagnes plus que moi, je suis moins content et toi, plus. Les deux évolutions se compensent et donc, en net, la somme de nos deux satisfactions est restée constante.
La seconde explication est l’accoutumance. Je m’habitue à mon niveau de revenu. C’est l’accroissement de mon niveau de revenu dans le temps qui me donnera satisfaction, pas ce niveau absolu.
Une troisième explication pourrait être celle de la variable omise : on pourrait imaginer qu’une variable (par exemple, la pollution, ou encore l’accroissement des inégalités) soit la cause du paradoxe d’Easterlin : oui, l’argent fait le bonheur, mais il fait aussi augmenter la pollution, ce qui fait à son tour diminuer le niveau de bonheur, et l’effet net des deux est nul. C’est une hypothèse intéressante, mais on n’a pas d’étude vraiment convaincante qui la démontre.
Toutefois, le paradoxe d’Easterlin ne se manifeste pas dans tous les pays. Dans votre article coécrit avec Claudia Senik (« La croissance rend-elle heureux ? », 2011), vous revenez sur le phénomène de comparaison et ses effets, qui peuvent être contradictoires.
Effectivement. Pour un individu donné, la comparaison de son revenu avec celui d’un groupe de pairs peut avoir deux effets opposés. L’effet dominant dépend de la structure de la société à laquelle il appartient.
C’est l’accroissement de mon niveau de revenu dans le temps qui me donnera satisfaction, pas ce niveau absolu
Si l’individu appartient à une société rigide, comme celles de la vieille Europe, alors le fait que ses pairs gagnent plus que lui le rendra malheureux. C’est le paradoxe d’Easterlin.
Si, au contraire, il vit dans un pays émergent ou aux États-Unis, alors le même fait le rendra plus heureux, car la comparaison lui donnera l’espoir d’une amélioration de sa propre situation.
Plus la société est fluide et plus on a la chance de devenir autrui dans l’avenir. Du coup, je suis content que tu gagnes plus que moi. Les économistes ont appelé ce phénomène « l’effet tunnel ».
L’effet de la comparaison des revenus dépend des croyances sur la fluidité de la société. Aux États- Unis, par exemple, les gens croient que la société est fluide, mobile, ce qui se révèle inexact si on y regarde de plus près. Une corrélation intergénérationnelle montre que la position sociale des Américains est plus corrélée à celle de leurs parents que celle des Européens. Mais tout le monde croit le contraire. C’est pourquoi l’effet tunnel est prédominant aux États-Unis.
Le paradoxe d’Easterlin
Le paradoxe d’Easterlin est un concept clé de l’économie du bonheur. Il est ainsi nommé en référence à l’économiste Richard Easterlin qui s’est penché sur les facteurs contribuant au bonheur dans son article de 1974 : « Does Economic Growth Improve the Human Lot ? Some Empirical Evidence ». Easterlin y montre que l’accroissement de la richesse dans les pays les plus développés entre 1946 et 1970 n’a pas été systématiquement accompagné par un accroissement du niveau de bonheur subjectif moyen. Ces travaux ont été repris et analysés par Andrew Oswald en 1997. Des recherches plus récentes ont montré des résultats similaires.
L’implication politique de ce paradoxe est qu’une fois comblés les besoins de base, les gouvernements devraient se concentrer sur l’accroissement de la satisfaction des individus, et non sur l’accroissement du PIB.
Si l’on constate que l’argent ne fait pas le bonheur, pourrait-on trouver d’autres sources de bonheur pour les individus, comme la curiosité, le désir d’apprendre, l’ouverture sur le monde ?
Effectivement, c’est une idée à laquelle j’ai beaucoup réfléchi ces derniers temps. Il n’y a pas une seule définition du bonheur. Quand on demande à quelqu’un s’il est heureux, se réfère-t-on au bonheur hédonique, c’est-à-dire la prépondérance de l’affect positif sur l’affect négatif ? Une bonne vie, ce n’est pas forcément cela.
Qu’est-ce qu’une bonne vie ? Est-ce d’être heureux tout le temps ? John Stuart Mill a dit : « Il vaut mieux être un Socrate malheureux qu’un idiot heureux. »
On peut mesurer un autre type de bonheur, qu’on appelle le bonheur « eudémonique » et qui inclut des paramètres comme l’épanouissement, la vitalité, la résistance, l’engagement, le bon fonctionnement en société. Cette mesure met en avant l’autonomie et l’ouverture sur le monde.
Pour conclure, que penser de l’évolution du niveau de bonheur en France ?
« Il vaut mieux être un Socrate malheureux qu’un idiot heureux. »
Le problème, c’est que si je gagne moins qu’hier, je me compare au passé et je me rembrunis. Et même, la pente est plus grande vers les revenus décroissants que vers les revenus croissants, c’est-à- dire que mon bonheur baisse plus vite quand mon revenu diminue, qu’il ne croît quand mon revenu augmente.
Le prix Nobel d’économie Daniel Kahneman et son coauteur Amos Tversky l’ont bien montré : les individus ont une aversion au risque, et ils sont beaucoup plus sensibles aux pertes qu’aux gains. Cela explique peut-être la morosité actuelle.
Reste à espérer que les Français adoptent une vision eudémonique du bonheur, et trouvent de la satisfaction dans la découverte du monde, la curiosité, l’apprentissage.
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1. Andrew Oswald est directeur de recherche à l’IZA Institute à Bonn et professeur d’économie à l’université de Warwick. À l‘époque, il était chercheur à la London School of Economics.
2. Ed Diener est un psychologue américain, professeur et auteur de nombreux ouvrages sur le bonheur. Il est reconnu pour ses travaux sur le bonheur qu’il conduit depuis vingt-cinq ans.
4 Commentaires
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Libre propos « Peut-on encore être heureux en France ? »
Tout d’abord merci pour cet article sur ce sujet passionnant qu’est la science du bonheur.
Voici quelques idées personnelles suite à la lecture de cet article, qui j’espère contribueront à faire avancer un peu les réflexions. Tout d’abord, je trouve rassurant que le bon vieux proverbe « l’argent ne fait pas le bonheur » soit vérifié par les récentes études mentionnées, et donc que le paradoxe d’Easterlin n’en soit finalement pas un : il est tout a fait « normal » que le seul fait d’augmenter la richesse ne suffise pas augmenter systématiquement le « niveau de bonheur subjectif moyen », et heureusement !
Personnellement, j’ai l’impression que globalement, le bonheur d’un individu est proportionnel à l’écart entre sa perception de sa situation réelle vécue et ses attentes. Cela correspond à peu près à la citation du Dalaï Lama : « La sensation d’être heureux ou malheureux dépend rarement de notre état dans l’absolu, mais de notre perception de la situation, de notre capacité à nous satisfaire de ce que nous avons ». Ainsi, le bonheur ne dépend pas uniquement de la variable richesse/argent, mais est une fonction infiniment plus complexe, prenant en compte énormément d’autres paramètres, en fait toutes les dimensions de la vie d’un individu : la santé, l’amour, la spiritualité, etc.
En mettant sous forme mathématique la phrase précédente (ah, ces X qui veulent tout modéliser!) , on obtient l’équation du bonheur suivante : B = P(V)-A avec : B=Bonheur de l’individu P=Perception V= situation réelle Vécue A= Attentes toutes ces fonctions sont des fonctions de l’individu i (dans toute sa complexité) à l’instant t. Il est intéressant de voir que pour agir sur le bonheur d’un individu, on peut jouer sur 3 fonctions de l’individu :
– V= sa situation réelle Vécue : par exemple son salaire, son logement, son environnement, sa santé, etc. Il y a une infinités de dimensions à prendre en compte !
– P= sa Perception. Cette fonction varie en fonction de nombreux paramètres de l’individu à un instant donné : référentiel personnel, culture, vécu, humeur…
– A= ses Attentes.
Autrement dit, on voit que pour augmenter le bonheur de l’individu, il y a donc 3 axes : améliorer sa situation réelle vécue, améliorer sa perception de la situation réelle vécue, et diminuer ses attentes. Notons que la Perception et les Attentes d’un individu sont des fonctions complexes, faisant intervenir de multiples facteurs tels que sa culture, ses valeurs, sa religion, son histoire, son environnement, etc. Les hommes politiques et les personnes dans la publicité et le marketing savent très bien dans leur communication jouer sur ces facteurs pour faire passer leurs messages.
On pourrait développer longuement la réflexion en analysant les 3 fonctions V, P et A pour mieux comprendre et utiliser les mécanismes du bonheur, mais je me contenterai ici d’utiliser ce modèle pour analyser quelques points développés dans l’article au sujet de l’impact du « salaire » sur le bonheur : – l’article indique la comparaison et l’accoutumance comme explications du paradoxe d’Easterlin. Effectivement : – la comparaison est un mécanisme important dans la perception P de la situation : est-ce que je gagne plus ou moins que collègues ? – l’accoutumance est un mécanisme pris en compte dans les attentes A de l’individu. D’ailleurs, l’individu peut s’habituer non seulement à un niveau de salaire, mais aussi à son accroissement (sa dérivée) si celui ci est constant. C’est d’ailleurs aussi l’intérêt des primes et parts variables que de combattre l’accoutumance et redonner motivation. – l’article montre aussi comment le caractère, la culture de l’individu impacte son niveau d’attente et donc de bonheur.
Dans la même situation où l’individu touche un salaire inférieur à ses pairs, il aura des raisonnements différents selon qu’il Européen ou Américain : l’Européen aura un raisonnement plus négatif (je devrais gagner autant que les autres, ce n’est pas juste) aboutissant à une insatisfaction puisque B = P(V) – A < 0 (je gagne moins que ce que je devrais gagner), alors que l’Américain tiendra un raisonnement positif (puisque les autres gagnent plus, je devrais être augmenté dans l’avenir)! Voici donc les quelques réflexions que je souhaitais partager avec vous et qui ne demandent qu’à être discutées, challengées, développées…
En conclusion, je ne résiste pas au plaisir de citer Voltaire à propos du bonheur : « J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé » !
Merci à Laura Carrère
Merci à Laura Carrère pour ses « Libres Propos », parus dans le numéro de juin-juillet, dans lesquels elle nous relate son entretien avec Andrew Clark sur le bonheur
Quelques remarques. Ce qui est surprenant dans le paradoxe d’Easterlin, c’est qu’il en soit un. Qui n’a perçu que l’appréciation de la richesse est relative ? Que l’on n’est pas totalement heureux d’être augmenté si le collègue de bureau ou d’atelier l’est davantage ? Ce qui est surprenant, en revanche, est que les recherches sur le bonheur se cantonnent, semble-t-il, au domaine de la richesse matérielle.
Le plus ancien livre de recettes du bonheur, remontant à près de 3000 ans, n’est-il pas le Deutéronome ? Il y est question du bonheur presque à chaque page. il met même en garde contre la société de consommation ! Un extrait:« Garde ces lois et ces commandements que je te prescris aujourd’hui, afin d’avoir, toi et tes fils après toi, bonheur et longue vie sur la terre ». Plus tard, Jésus dira : » Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ».
On pourrait multiplier les citations. Le bonheur que rayonnent ceux qui ont fait vœu de pauvreté n’interpelle-il-pas les chercheurs, qu’ils soient psychologues ou économistes ? La « variable omise » ne se trouverait-elle pas dans les fonds oubliés de notre héritage judéo-chrétien ?
Bonheur : la reconnaissance
Il faudrait mentionner l’importance de la reconnaissance par les autres.
Ainsi, le salaire (relatif) représente une partie de cette reconnaissance, celle de la société.
un ami me communique cet
un ami me communique cet article bien construit sur un sujet assez complexe. Mes idées de chercheur sur le sujet me conduisent à complètement remettre en cause notre modèle de pensée :
1) les dimensions de l’humain sont de plusieurs natures réelles, deux d’entre elles étant le rationnel et l’émotionnel (cela se démontre facilement à partir du fonctionnement de la Bourse). Le raisonnement sur ces deux natures que l’on mélange aujourd’hui suit en gros les règles des nombres complexes (réels et imaginaires) bien connus : une égalité en suppose deux. ça change tout.
2) La relativité s’applique en plein dans la communication humaine. Nous sommes autant de petits référentiels appréciant le monde de manières différentes. Lorsqu’on combine ces deux fondamentaux, qu’on sépare bien les symptômes des causes, on voit l’humain très différemment.
3) Il apparaît alors le bien-être et le bien devenir, comme c’est évoqué par Mme Carrère. Le bonheur, résultat d’une équation différentielle ?!!! Il y a vingt ans, j’en serais mort de rire que de lire cela. Pourtant…
Le résultat, pour l’instant, est fascinant : la modélisation mathématique me semble essentielle et ne doit pas se limiter à remplacer des concepts existants par des lettres : il faut l’utiliser pour raisonner de manière rigoureuse. Les interprétations deviennent sensiblement nouvelles et lumineuses et on arrive ainsi à intégrer les contraintes du psychologique dans la décision économique, ce qui manque durement aux outils de gestion actuels. Dans cela, le bonheur, sa définition, est un co-produit. il y a encore beaucoup de travail devant nous sur ce sujet. René Rupert atteignable par Google ou tout simplement rene.rupert@gmail.com