Philippe RAULIN (64), une carrière au service de l’énergie
Service militaire accompli dans l’aviation, il est remarqué par François Fernique Nadau des Islets (39, X‑Ponts), P.-D.G. de Sofregaz, alors filiale ingénierie de Gaz de France, qui l’appelle à ses côtés comme jeune ingénieur ; il deviendra plus tard le directeur scientifique de la société.
GAZODUC IRANIEN
Gaz de France, avec des partenaires allemand et autrichien, ayant signé en septembre 1975 un important contrat d’approvisionnement de gaz iranien pour l’Europe sur une durée de vingt ans à compter du 1er janvier 1980, Sofregaz se vit attribuer la construction du gazoduc IGAT2 devant transporter le gaz depuis le gisement situé au sud de l’Iran jusqu’au nord du pays à la frontière soviétique.
Le gaz devait ensuite, dans le cadre d’un autre contrat, traverser l’URSS jusqu’au point de livraison à la frontière autrichienne.
Philippe dirigea ce projet d’une taille que Gaz de France n’avait jamais connue jusque-là : il s’agissait de la conception et de la construction d’un gazoduc long d’environ 1 200 km, de diamètre 1 400 mm et les systèmes associés.
Le contrat d’approvisionnement fut dénoncé après la chute du Shah en 1979, et le gaz iranien manquant au marché européen fut remplacé par du gaz russe. Mais IGAT2 fonctionne depuis pour les besoins iraniens.
DE CREUSOT-LOIRE À FRAMATOME
En 1983, Philippe rejoint Creusot-Loire, société dans la tourmente qui aboutit finalement au sein de Framatome en 1985.
Philippe occupe successivement les fonctions de directeur de la Division Creusot Énergie, directeur adjoint de la Direction Mécanique et Chaudronnerie, directeur général de Neyrpic Framatome Mécanique, et enfin directeur de l’Audit interne général puis secrétaire général de Framatome.
Sa carrière se termine prématurément en 2001, à 56 ans, par une mise brutale en préretraite à l’occasion de la création d’Areva.
Victime de la stratégie de rajeunissement des cadres décidée par la nouvelle direction, qui priva la société de compétences et expériences précieuses, Philippe fut durement éprouvé par cette situation inattendue.
UNE RETRAITE TRÈS ACTIVE
Alors, tout en gardant la priorité à la chaleur familiale, Philippe consacra son temps à des activités bénévoles. Au sein de la Fondation de l’X, il fut membre du Jury Carnot.
Membre actif de l’Association des Chemins de Fer du Creusot qu’il avait connue lors de ses fonctions chez Creusot-Loire, il participa à la reconstruction, à la remise en marche et à l’entretien de la locomotive à vapeur 241P17 construite en 1950.
UNE FAMILLE DE MATHEUX
Jacques Raulin (40) a épousé Paulette, soeur de Jean Gaudel (36), dont il a eu quatre fils : Gérard (63) X‑INSEE, Philippe (64) et Patrice (66) tous deux X‑PONTS, et le benjamin Dominique, agrégé de mathématiques.
Seule représentante de la série des plus puissantes locomotives à vapeur 241 P, elle sert à 5 ou 6 voyages touristiques annuels à travers la France, et a été classée au titre des monuments historiques en tant qu’objet mobilier le 27 mars 1990.
Collectionneur de livres et de locomotives miniatures, Philippe était très doué pour le bricolage et aimait particulièrement travailler le bois. L’intellectuel et le manuel unis…
Il était intéressé par la compréhension des lois de la nature et leur domestication au service de l’homme.