L’action est la sœur du rêve
Né en 1925 à Saint-Paul-de-Vence, Pierre Laffitte est mort en juillet 2021 à Cagnes-sur-Mer, juste avant la sortie de ses mémoires, dont le titre est le contrepied de ce qu’écrivait Baudelaire : « Certes, je sortirai quant à moi satisfait d’un monde où l’action n’est pas la sœur du rêve… »
Incorrigible optimiste, il écrit en exergue : « Je dédie mes mémoires à toutes les personnalités que j’ai eu la chance de rencontrer pour avoir permis de nourrir ma vision optimiste du futur… » Il fréquente l’école primaire de Saint-Paul-de-Vence dirigée alors par Célestin Freinet, célèbre pour ses méthodes d’enseignement proactives. Il poursuit sa scolarité au lycée Masséna de Nice. En 1944 il intègre l’X second, derrière André Giraud. Il y cumule les titres de Maj d’E‑Phy, pitaine artificier et Maj de crans (sic), ce qui lui vaut de partager le micral avec son cocon Giscard. Très impliqué pendant près de trente-cinq ans à divers niveaux, il participe au développement de l’École des mines.
Après un chapitre sur la Conférence des grandes écoles, qu’il crée en 1968, Pierre Laffitte s’étend longuement sur Sophia Antipolis, l’œuvre de sa vie, dont il a créé l’association éponyme en 1969 mais à laquelle il réfléchissait depuis de nombreuses années.
Pour terminer, il nous explique que c’est « l’opportunité de porter la science au Parlement » qui l’a amené à devenir sénateur en 1985, à la mort de Francis Palmero dont il était suppléant depuis 1971.
Le fil rouge de sa vie, nous dit-il en conclusion, a toujours été ce besoin viscéral de partage du savoir, devenu une véritable exigence éthique : « Ceux qui ont eu la chance d’avoir fait des études leur ayant permis d’accéder au savoir ont pour devoir de le partager. »