Platon a rendez-vous avec Darwin
L’absence de culture générale chez un scientifique est une carence quand l’absence de culture scientifique n’a jamais culpabilisé grand monde. Vincent Le Biez organise un dialogue de ces cultures : de Sadi Carnot (X 1857) avec Hannah Arendt, d’Ilya Prigogine avec Charles Percy Snow (1905−1980)… Charles Percy Snow et Vincent Le Biez appellent au dialogue des cultures. « En quoi les concepts d’évolution, de membranes, d’entropie, de structures dissipatives, de lois d’échelle ou de transitions de phase permettent-ils d’éclairer des questions politiques aussi essentielles que celles du progrès, des frontières, de la coopération et de la compétition, du développement durable, de la pluralité ou de la subsidiarité ? » Selon le second principe, il ne peut y avoir de société organisée sans apport d’énergie. Viser le « zéro émission nette de carbone » est un objectif recevable dans la transition écologique. Le propos « la bonne énergie est celle qu’on ne consomme pas » n’est pas la commodité d’une pensée facile : il conduit le monde à sa perte. La question n’est pas la consommation mais la qualité des sources. L’humanité, dans le désordre maximal, disparaîtra, un jour. « Pas plus que la perspective de notre propre mort ne nous conduit à nous suicider, l’épuisement des ressources de basse entropie ne doit conduire nos sociétés à se saborder. »
Vincent Le Biez se passionne pour Darwin et Monod, il s’inspire de la structure réplicative de l’ADN, l’ordre et la mutation. « La mutation ne peut être qu’une perturbation marginale de l’ordre existant. » À la combinaison du hasard et de la nécessité répond la conjugaison de la liberté et de l’ordre qui féconde le progrès.
Vincent Le Biez est un conservateur de progrès. Il appelle à l’humilité plutôt qu’à l’utopie. Nous sommes conscients d’être des
« funambules capables d’éblouir… comme de tomber ».
Nous n’avons d’autre choix que de mobiliser l’énergie pour avancer.