Maguelonne Chevallier Loubelo, lors d'une visite de suivi sur l’hydrolienne installée par Pot@maï à Loubassa, 2022.

Pot@maï : énergie, autonomie et résilience pour les femmes africaines

Dossier : Environnement & sociétéMagazine N°782 Février 2023
Par Emilie CATEL (X19)
Par Lise DARGENTOLLE (X15)

Alors que Mague­lonne Che­val­lier Lou­be­lo (X02) a débu­té sa car­rière dans les mathé­ma­tiques pures, la voi­ci vingt ans plus tard à ins­tal­ler des hydro­liennes en Afrique cen­trale au sein de l’association Pot@maï, pour per­mettre l’autonomie en éner­gie notam­ment des femmes, dans le but d’accéder aux ser­vices essentiels.

C’est à un moment clé de l’aventure qu’X Urgence éco­lo­gique a eu envie d’entendre Mague­lonne Che­val­lier Lou­be­lo (X02), pour com­prendre sa solu­tion fon­dée sur une éner­gie propre qui amé­liore la rési­lience et l’autono­misa­tion des popu­la­tions rurales en termes de sécu­ri­té ali­men­taire et d’accès à un tra­vail décent et à la formation.


X Urgence éco­lo­gique a pour inten­tion de per­mettre l’expression et l’échange entre une diver­si­té de par­cours et posi­tion­ne­ments par rap­port aux enjeux éco­lo­giques. Nous réa­li­sons pour cela régu­liè­re­ment des entre­tiens avec dif­fé­rents anciens élèves pour par­ta­ger leurs his­toires et mes­sages. Ceux-ci ne doivent pas être lus comme des prises de posi­tion de la part du col­lec­tif, mais comme une mise en lumière de cet éven­tail de diversité.


Peux-tu nous raconter en quelques mots ton parcours à l’X et en thèse ?

Je suis de la pro­mo 2002 et j’ai étu­dié à l’X prin­ci­pa­le­ment les mathé­ma­tiques pures et la phy­sique théo­rique. C’est aus­si à l’X que j’ai com­men­cé à navi­guer : je m’étais ins­crite en sec­tion voile par goût du défi, car je n’avais jamais mis le pied sur un voi­lier. J’ai ensuite réa­li­sé une thèse à l’ENS en phy­sique quan­tique, sur la struc­ture mathé­ma­tique des conden­sats de Bose-Ein­stein. C’était pas­sion­nant, mais j’ai com­pris que j’avais besoin de choses plus concrètes et que je ne ferais pas car­rière dans la recherche fon­da­men­tale. J’avais ache­té un voi­lier qui me ser­vait de loge­ment étu­diant sur le canal Saint-Mar­tin. J’ai mené ma thèse à son terme, en par­tie par néces­si­té de rem­bour­ser le cré­dit pour mon voi­lier, et je suis par­tie navi­guer le len­de­main de ma sou­te­nance. Comme la pêche était bonne, il m’a fal­lu plu­sieurs mois pour me retrou­ver fau­chée et devoir tra­vailler. 

Comment se sont passées la suite de ta carrière, et tes premières recherches d’emploi ? 

Une solu­tion de faci­li­té après la phy­sique quan­tique est d’entrer dans la finance : une start-up m’a pro­po­sé de par­tir à Sin­ga­pour. De très bonnes condi­tions d’embauche, mais trop éloi­gnées des réa­li­tés du ter­rain : j’ai pré­fé­ré pro­lon­ger l’escale prin­ta­nière aux Baléares. J’avais besoin de concret, four­nir de l’énergie m’a paru un enjeu clair et utile, j’ai pos­tu­lé chez DCNS – main­te­nant Naval Group –, qui avait une filière éner­gie marine. Erreur de cas­ting, j’ai été affec­tée dans la filière nais­sante « nucléaire civil » avec la pro­messe de rejoindre rapi­de­ment les éner­gies marines. Ma patience a fait défaut, j’ai pris la fuite et suis repar­tie sur la mer.

“Travailler dans des ONG humanitaires était mon rêve de gamine.”

En paral­lèle, j’avais pos­tu­lé dans des ONG huma­ni­taires, parce que c’était un rêve de gamine. Tou­te­fois la phy­sique théo­rique ne par­lait pas plus à Méde­cins sans fron­tières qu’au monde de l’entreprise. Mais la mer a su faire le lien : j’ai ren­con­tré dans un port un ami qui tra­vaillait pour Acted (asso­cia­tion de soli­da­ri­té inter­na­tio­nale qui répond aux besoins huma­ni­taires des popu­la­tions dans les situa­tions de crise). Il m’a vue répa­rer un moteur en pleine mer, donc il s’est dit que je sau­rais faire de la logis­tique dans le désert tcha­dien, et j’ai eu mon pre­mier contrat.

Que t’a apporté ton expérience dans l’humanitaire ?

Je suis res­tée quatre ans chez Acted, tra­vaillant d’abord au Tchad, au Pakis­tan, puis au Sou­dan du Sud. Dès ces pre­mières mis­sions, la ques­tion de l’énergie m’a inter­pel­lée. Dans les camps de réfu­giés, on dis­tri­buait du pétrole lam­pant pour ali­men­ter des réchauds, car il n’y avait plus de bois de chauffe à des kilo­mètres à la ronde. Du fait des pro­cé­dures des Nations unies, le seul four­nis­seur éli­gible était un mafieux du coin, qui ven­dait son pétrole puis obli­geait les réfu­giés à lui en redon­ner une par­tie pour le revendre. Et tout ça ali­men­tait le tra­fic d’armes. J’ai fait le constat que, dans cer­tains pro­jets d’urgence, on prend le risque d’apporter beau­coup de pro­blèmes en croyant venir avec des solu­tions. 

J’ai ensuite tra­vaillé en Répu­blique du Congo comme coor­don­na­trice de pro­jets de coopé­ra­tion au dévelop­pement, pen­dant plus de deux ans. M’intéresser à des pro­jets de plus long terme m’a per­mis de com­prendre l’impossibilité de lut­ter contre la pau­vre­té sans abor­der la ques­tion de l’accès à l’énergie. Avec des amis, nous nous sommes alors pen­chés sur les solu­tions pos­sibles pour appor­ter de l’énergie propre et durable dans les zones encla­vées. 

Comment est né le projet d’hydroliennes de l’association Pot@maï ?

Grâce à de belles ren­contres. Pen­dant ces années-là, j’ai côtoyé les habi­tants du vil­lage de Lou­bas­sa situé sur l’île M’Bamou, car mon mari y gérait une ferme avi­cole. 

Lorsque nous venions à Lou­bas­sa, il fal­lait pré­ve­nir pour que les pêcheurs gardent un pois­son vivant. Si le pois­son s’était échap­pé, on ne man­geait que du riz sans sauce. Ces enjeux de sécu­ri­té ali­men­taire sont le quo­ti­dien des habi­tants de l’île, qui boivent direc­te­ment l’eau du fleuve non trai­tée. La dis­cus­sion est née avec les femmes des pêcheurs pour mettre au point une chaîne du froid et un accès à l’eau potable. 

“La discussion est née avec les femmes des pêcheurs pour mettre au point une chaîne du froid et un accès à l’eau potable.”

J’avais déjà enten­du par­ler d’hydroliennes flu­viales et gar­dé le contact de David Adrian, concep­teur d’Hydro-Gen, un modèle d’hydrolienne robuste des­ti­née aux sites iso­lés. Il avait la solu­tion tech­nique, mais il lui man­quait un pied dans le pays pour com­prendre le contexte ins­ti­tu­tion­nel, socio-éco­no­mique, et pour construire une solu­tion durable.

Nous avons d’abord mesu­ré la vitesse et la pro­fon­deur du fleuve, pour voir où la tech­no­lo­gie pou­vait être implan­tée. Aidée de trois pêcheurs, sur une pirogue en bois à la dérive et avec un GPS, nous avons trou­vé le site idéal (vitesse d’eau entre 1 et 2,5 m/s à peu près toute l’année). Il fal­lait un peu d’argent pour essayer : à la louche au moins 300 000 €. En 2015, nous avons créé l’association Pot@maï, qui a pour objet l’accès de toutes et tous aux ser­vices essen­tiels, et comme pre­mière mis­sion d’implanter des hydro­liennes au Congo, dans un objec­tif de déve­lop­pe­ment agri­cole et de sécu­ri­té ali­men­taire. 

Quelles ont été les premières étapes pour lancer le projet ?

En 2017, notre pro­jet a été lau­réat d’un concours du FFEM (Fonds fran­çais pour l’environnement mon­dial). Il s’est concré­ti­sé en 2018 avec la signa­ture d’un par­te­na­riat pour 130 000 € de sub­ven­tion afin d’installer cette hydro­lienne. En paral­lèle, notre par­te­naire local l’association Aide à l’Enfance a eu la diplo­ma­tie et la déter­mi­na­tion néces­saire pour obte­nir du gou­ver­ne­ment congo­lais un accord écrit mar­quant son inté­rêt pour notre solu­tion, sésame indis­pen­sable pour déblo­quer les fonds publics de l’AFD.

Le sou­tien de l’AFD a don­né de la cré­di­bi­li­té à notre démarche. Total access to ener­gy solu­tions et les fon­da­tions de Vin­ci et Engie nous ont sou­te­nus. Cette longue période de recherche de finance­ment a per­mis d’affiner la solu­tion et d’ajouter à la pro­duc­tion d’eau potable et à la chaîne du froid d’autres acti­vi­tés choi­sies en concer­ta­tion avec le vil­lage de Lou­bas­sa. C’est ain­si qu’est né le concept d’unité de ser­vices essen­tiels (USE) : un lieu mul­ti­fonc­tion ali­men­té en éner­gie par l’hydrolienne.

« L’idée est de fournir la chaîne complète pour que les femmes des villages voisins utilisent durablement l’USE. »

En effet, si on met du cou­rant élec­trique dans ces zones rurales d’Afrique cen­trale où il n’y a rien, ça se révèle inutile car il n’y a per­sonne en mesure de consom­mer ce cou­rant. L’idée est donc de four­nir la chaîne com­plète : la pro­duc­tion de cou­rant élec­trique, les machines à ali­men­ter avec ce cou­rant pour four­nir les pro­duits et ser­vices essen­tiels pré­dé­fi­nis par la popu­la­tion, la for­ma­tion et l’accompagnement néces­saires pour que les femmes des vil­lages voi­sins uti­lisent dura­ble­ment l’USE.

En sep­tembre 2019, l’hydrolienne était construite à Tarare (France) et tes­tée sur le Rhône avec David Adrian. Schnei­der Elec­tric a contri­bué comme par­te­naire tech­nique, pour déve­lop­per un conver­tis­seur élec­trique sur mesure qui n’existait pas aupa­ra­vant pour notre gamme de puis­sance (entre 10 et 20 kW en site iso­lé). 

Installation d'une hydrolienne à Loubassa par l'association Pot@maï, octobre 2021.
Pré­pa­ra­tion de la pose du câble sous-marin entre l’hydrolienne et l’USE de Lou­bas­sa, octobre 2021.

En février 2020, toutes les briques fonc­tion­naient indé­pen­dam­ment et étaient prêtes à être envoyées au Congo. La Covid a blo­qué l’acheminement du maté­riel jusqu’en jan­vier 2021, où toutes les condi­tions étaient réunies pour le départ : bud­get, réou­ver­ture des fron­tières aux per­sonnes, contai­ner dis­po­nible. Après quelques pro­blèmes admi­nis­tra­tifs ubuesques, l’hydrolienne a été mise à l’eau sur le fleuve Congo en août 2021, puis mise en ser­vice par David Adrian et des col­lègues d’Énergie sans fron­tières sous forme de chan­tier-école, avec ins­tal­la­tion du conver­tis­seur et de pan­neaux solaires sur le toit de l’USE en octobre 2021.

USE de Loubassa alimentée par hydrolienne.
USE de Lou­bas­sa ali­men­tée par hydro­lienne. © Limaya Studio

Hydrolienne qui alimente l'USE de Loubassa. © Limaya Studio
Hydro­lienne qui ali­mente l’USE de Lou­bas­sa. © Limaya Studio

Concrètement, aujourd’hui à quoi ressemble la solution ? 

Aujourd’hui, l’USE four­nit l’eau potable et la chaîne du froid, per­met la trans­for­ma­tion agro-ali­men­taire pour valo­ri­ser loca­le­ment les pro­duits de l’agriculture et de la pêche (séchage de fruits et pois­sons, confi­tures, mou­lin, four à pain, cou­veuse élec­trique) et héberge un centre de for­ma­tion à divers métiers. Le bâti­ment fait 160 m² et est évo­lu­tif en fonc­tion des besoins. Le gros avan­tage de l’hydrolienne est que la pro­duc­tion de cou­rant est active 24 h / 24, ce qui limite les pro­blé­ma­tiques de stockage.

L’USE emploie sept per­sonnes en per­ma­nence et elle est des­ti­née à 3 000 usa­gers. Après un an de fonc­tion­ne­ment, les ques­tions tech­niques sont réso­lues et l’USE va atteindre l’équilibre finan­cier dès 2023 (la vente des pro­duits agroa­li­men­taires finance la ges­tion et la main­te­nance du site).

Atelier de couture à l’USE de Loubassa. © Limaya Studio
Ate­lier de cou­ture à l’USE de Lou­bas­sa. © Limaya Studio

Service de l’eau potable à l’USE de Loubassa. © Limaya Studio
Ser­vice de l’eau potable à l’USE de Lou­bas­sa. © Limaya Studio

Et la suite ? 

Aujourd’hui, nous avons un pre­mier site qui fonctionne !

Ce site repré­sente un inves­tis­se­ment finan­cier de plus de 400 000 €, mais est riche d’enseignements et doit ser­vir à répli­quer le modèle à un moindre coût et dans un délai plus court. Notre volon­té est à terme de déployer 5 USE par an en Afrique cen­trale, d’abord en Répu­blique du Congo, puis en RDC, au Gabon et au Came­roun, en construi­sant l’hydrolienne localement.

Mon mes­sage est que l’aventure ne fait que commencer.

Pot@maï va recru­ter, sur­tout au Congo. Nous avons besoin d’ingénieurs avec l’esprit curieux, patient et ima­gi­na­tif pour faire avan­cer la solu­tion. Nous avons besoin de par­te­naires tech­niques et finan­ciers : nous fonc­tion­nons grâce aux par­ti­cu­liers et aux entre­prises. Nos USE sont là aus­si pour tes­ter des tech­no­lo­gies inno­vantes, robustes et construc­tibles loca­le­ment. Au-delà de tout apport finan­cier, nous sou­hai­tons expé­ri­men­ter d’autres tech­no­lo­gies sur place, pour amé­lio­rer l’accès de toutes et tous aux ser­vices essentiels.

Maguelonne forme les pêcheurs à l’utilisation et à la maintenance de l’hydrolienne.
Mague­lonne forme les pêcheurs à l’utilisation et à la main­te­nance de l’hydrolienne. © Limaya Studio

Un dernier message pour les lecteurs et lectrices de La Jaune et la Rouge ? 

Pour les jeunes, allez au bout de vos rêves. L’X nous donne la liber­té de faire à peu près n’importe quel choix de car­rière, sai­sis­sez-là ! L’histoire de Pot@maï a com­men­cé en 2014, elle ne s’est réa­li­sée concrè­te­ment en termes de kilo­watt­heures et litres d’eau potable qu’en 2021. Je n’ai jamais lâché car c’était objec­ti­ve­ment une idée bonne et utile qui a été sou­te­nue par ma famille et mes amis puis par les par­te­naires du pro­jet, et qui a été atten­due avec impa­tience par les habi­tantes de l’île M’Bamou.

Ce qui guide ma vie est aus­si la liber­té. J’ai construit cette acti­vi­té avec le sou­tien spi­ri­tuel de mon mari et nous par­ve­nons à faire vivre nos trois enfants en œuvrant à une réa­li­sa­tion qui nous inté­resse. C’est très satis­fai­sant de tra­vailler sur une idée qu’on a conçue soi-même. Et puis ce type de pro­jet est tel­le­ment pas­sion­nant que je ne fais plus tel­le­ment de dif­fé­rence entre les vacances et le tra­vail. Je passe beau­coup de temps en pirogue sur le fleuve Congo, à la ren­contre des uti­li­sa­trices pré­sentes et futures des USE. Nos enfants adorent notre mode de vie, nous n’avons pas besoin de par­tir en vacances à l’île Maurice.

Des mil­liers de kilo­mètres de fleuves et de rivières sont à explo­rer en Afrique cen­trale, des cen­taines de mil­liers de rive­rains n’ont pas encore accès aux ser­vices essen­tiels. Embar­quez avec Pot@maï ! 


Pour soutenir Pot@maï

Cam­pagne de dons défis­ca­li­sables ouverte toute l’année : https://www.helloasso.com/associations/pot-mai/formulaires/2


2 Commentaires

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Rolandrépondre
8 février 2023 à 21 h 40 min

Bra­vo Mague­lone, superbe projet.
On a ten­dance à l’oublier dans nos contrées occi­den­tales confor­tables, mais l’accès de base à l’énergie, à la chaîne du froid et à l’eau potable n’est pas don­né à tout le monde…

Quelques ques­tions de fond pour ma gou­verne : 400 000€ d’investissement pour une capa­ci­té de 10 à 20 kW avec 7 employés, ça parait cher vu d’ici, non ? On com­prend bien que la ques­tion ne se pose pas for­cé­ment en ces termes aujourd’hui (pour le moment la ques­tion est plu­tôt de savoir si on a de l’énergie ou pas, si j’ai bien com­pris), mais on peut ima­gi­ner qu’à terme d’autres sources d’énergie seront dis­po­nibles et que le choix ira vers les sources les plus pra­tiques et les moins chères ?

Longue vie à Pot@mai en tout cas !

Che­val­lier Loubelorépondre
10 février 2023 à 9 h 39 min

Mer­ci Roland pour cette ques­tion et tes encouragements…
ques­tion bud­get : il faut com­prendre que 400k€, ce n’est pas seule­ment la pro­duc­tion d’éner­gie (qui repré­sente envi­ron un tiers de l’in­ves­tis­se­ment) mais aus­si la construc­tion de l’USE, la for­ma­tion et la rému­né­ra­tion du per­son­nel pen­dant 1 an, l’ac­qui­si­tion de tous les équi­pe­ments de trans­fo agroa­li­men­taire et d’ar­ti­sa­nat, le trans­port, et les frais de coor­di­na­tion de projet.

ques­tion éner­gie : l’hy­dro­lienne peut four­nir 10kW, ce n’est pas beau­coup vue de France, mais 24h/24 ça repré­sente 87MWh par an (pour l’ins­tant on n’u­ti­lise qu’un tiers de la capa­ci­té, car toutes les acti­vi­tés pré­vues dans l’USE ne sont pas encore en route). Dans les condi­tions actuelles d’u­ti­li­sa­tion, avec une durée de vie esti­mée à 20 ans, le coût du kWh hydro­lien est éva­lué à 0.24 euros (ce qui n’est pas si mal pour une ins­tal­la­tion afri­caine hors réseau et compte tenu du sur­coût lié au fait que c’est un pro­to­type.) Dans les futures condi­tions (opti­males) d’u­ti­li­sa­tion, avec construc­tion locale de l’hy­dro­lienne (donc dimi­nu­tion des coûts) et opti­mi­sa­tion de la ges­tion du cou­rant élec­trique (qui sera orien­té aux heures creuses auto­ma­ti­que­ment vers des équi­pe­ments pro­duc­tifs pour le séchage ou l’ir­ri­ga­tion au lieu d’être dis­si­pée dans des résis­tances ther­mo­plon­geantes dans le fleuve), le coût du kWh hydro­lien tom­be­ra à 0.10 euros, infé­rieur au coût actuel du PV en Afrique.

Grâce à l’hy­dro­lienne, on peut faire cuire du pain la nuit sans tirer sur les bat­te­ries, et livrer le pain au vil­lage avant que les enfants ne partent à l’école.
La tech­no­lo­gie a aus­si l’a­van­tage d’être assez simple, répa­rable par un méca­ni­cien congo­lais, et bien­tôt construite loca­le­ment, à la dif­fé­rence des PV qui sont impor­tés de Chine.

Cepen­dant, le concept d’USE peut s’a­dap­ter à n’im­porte quelle autre source d’éner­gie, à condi­tion qu’elle soit pas chère, renou­ve­lable, et adap­table au contexte de brousse congo­laise : les pro­po­si­tions d’autres sources d’éner­gie sont bienvenues !

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