Pour aller plus loin, petite sélection de livres « Brésil »
AMADO (Jorge), Capitaines des sables, roman, 296 p., Gallimard, 1952.
Prix Graça Aranha, le Goncourt brésilien, en 1937 et prix Del-Duca en 1990, traduit en 50 langues, le très populaire Bahianais Jorge Amado (1912−2001) nous fait partager dans ce livre le quotidien et l’organisation en société parallèle d’une bande d’enfants des rues de Salvador de Bahia.
BASTIDE (Roger), Images du Nordeste mystique en noir et blanc, essai, 289 p., Babel, 1995 (1978).
Sociologue et ethnologue français, Bastide (1898−1974), nommé professeur à l’université de São Paulo dès 1938, se passionne pour les rites africains du Nordeste brésilien qu’il décrit et interprète ici.
BUARQUE de HOLANDA (Sergio), Racines du Brésil, essai, 339 p., Gallimard, 1998 (1936).
Historien et critique littéraire, l’auteur (1902−1982), qui dirigeait une chaire de civilisation brésilienne à São Paulo, reprend aux origines les données historiques et sociales qui ont fondé le Brésil avec des images fortes (le geste de dissémination des Portugais pour qui la terre est fondamentale).
DROULERS (Martine), L’Amazonie : vers un développement durable, essai, 224 p., Armand Colin, 2004.
Le livre de cette universitaire (Paris III, IHEAL – CREDAL) éclaire les aspects contradictoires du développement et de la protection de l’environnement, pris entre les impératifs de la grandeur nationale et le respect des populations locales. Les notions de mise en réserve, de ressources renouvelables, de durabilité sont au centre des programmes d’aménagement avec la participation des populations.
Parc national
FREYRE (Gilberto), Maîtres et esclaves, la formation de la société brésilienne, essai, 550 p., Gallimard, 1974 (1933).
« L’étude de l’histoire intime d’un peuple a quelque chose de proustien » écrit Freyre (né en 1900 à Recife). Maîtres et esclaves est une étude approfondie des rapports extrêmement complexes qui se sont noués entre trois grands groupes humains : les Blancs, les Noirs et les Indiens, de leur fusion progressive, de leur intime mélange. De ce creuset est sorti le Brésilien. Ce livre fondateur du « métissage » brésilien en analyse toutes les combinaisons et composantes. Il en met en relief les avantages dans le processus bio-social du pays, aidant à démasquer des réalités complexes d’aujourd’hui.
GOIRAND (Camille), La politique des favelas, essai, 368 p., Khartala, 2000.
Cet ouvrage, fruit d’une longue enquête menée à Rio, donne la parole aux habitants des favelas. Il analyse le passage de pauvreté à exclusion, décrit les luttes sociales dans les favelas, et leur sollicitation en temps d’élections.
MACHADO de ASSIS (Joaquim), L’aliéniste, court roman, 195 p., Folio (bilingue), 1992.
Le prolifique auteur carioca (1839−190 8) articule son « conto » comme un policier où chaque nouvel événement vient jeter le trouble dans la petite ville de province d’Itaguai. Sa plume à l’humour corrosif dénonce à travers des actes manqués bourgeois une société entière.
MEYER (Michel), La nouvelle diplomatie commerciale brésilienne (Lula : danse avec le Sud), 166 p., essai, L’Harmattan, 2006.
Pour mieux comprendre la « nouvelle géographie du commerce international » qui guide l’action de Lula depuis 2003 et allie, depuis Cancun, le Brésil aux géants indien et chinois.
RIBEIRO (Darcy), Carnets indiens (avec les Indiens Urubus-Kaapor, Brésil), 720 p., Terre Humaine Plon, 2002 (1996).
Anthropologue brésilien et homme politique (il fut notamment ministre de l’Éducation), Ribeiro (1922−1997) plaide en faveur des minorités indiennes, ici les descendants des Tupinambas, en proie aux épidémies, aux conflits et, vers 1950, à une politique d’extermination.
ROUQUIE (Alain), Le Brésil au XXIe siècle : naissance d’un nouveau grand, essai, Fayard, 2006.
Très documenté et précis, le dernier livre du président de la Maison de l’Amérique latine à Paris, ancien ambassadeur de France à Brasilia (2000−2003), nous conduit de 1985 à la veille de la réélection de Lula.
VELOSO (Caetano), Pop tropicale et révolution, 450 p., Serpent à plumes, 2003.
L’engagement politique de Caetano Veloso le forcera à l’exil. Dans ce livre de souvenirs, le chanteur raconte son odyssée, la fondation du tropicalismo, dont le projet est de « cannibaliser » la beauté et la richesse du passé musical du Brésil tout en assimilant les éléments les plus originaux de la pop anglo-américaine. La naissance du tropicalismo coïncide avec la vague de la contre-culture, qui se heurte à la dictature militaire.
ZWEIG (Stefan), Le Brésil, terre d’avenir, essai, 380 p., L’Aube, 1998 (1941).
Le célèbre hommage sans partage d’un Européen en exil à sa terre d’accueil. Beaucoup de ses visions se réalisent, même s’il s’est trompé sur l’analyse et la disparition des « favelas ».
Les nénuphars d’Amazonie peuvent atteindre deux mètres de diamètre.