Pour une Fintech européenne, souveraine et durable

Dossier : Vie des entreprises, FintechMagazine N°798 Octobre 2024
Par Pierre-René SÉGUIN (X73)

Por­tée par l’innovation, la régle­men­ta­tion et les demandes des consom­ma­teurs, la fin­tech fran­çaise se déve­loppe dans plu­sieurs dimen­sions et couvre tou­jours plu­sieurs domaines : les ser­vices ban­caires et assu­ran­ciels, les paie­ments, la ges­tion d’actifs, la comp­ta­bi­li­té et la fac­tu­ra­tion, la confor­mi­té régle­men­taire, le Web3, les cryp­toac­tifs… Aujourd’hui, avec qua­torze licornes et des lea­ders euro­péens et mon­diaux, l’écosystème fran­çais de la fin­tech est le pre­mier éco­sys­tème dédié à l’innovation finan­cière en Europe.

Après des années fastes et des levées de fonds records, le sec­teur, dans un contexte de remon­tée des taux et de l’inflation, a connu un ralen­tis­se­ment et une chute des inves­tis­se­ments. En 2024, la reprise est timide, mais le sec­teur se main­tient et conserve un cer­tain dyna­misme por­té par le déve­lop­pe­ment de l’IA, notam­ment l’IA géné­ra­tive, les cryp­toac­tifs, la blo­ck­chain et le Web3.

“L’écosystème français de la fintech est le premier écosystème dédié à l’innovation financière en Europe.”

En paral­lèle, l’ESG (envi­ron­ne­ment, social et gou­ver­nance) et la RSE (res­pon­sa­bi­li­té sociale et envi­ron­ne­men­tale) s’imposent comme une pré­oc­cu­pa­tion incon­tour­nable dans un contexte où la CSRD (Cor­po­rate Sus­tai­na­bi­li­ty Repor­ting Direc­tive), en fran­çais « direc­tive rela­tive à la publi­ca­tion d’informations en matière de dura­bi­li­té par les entre­prises », laisse entre­voir de nou­veaux hori­zons pour accom­pa­gner des entre­prises qui doivent apprendre à struc­tu­rer, valo­ri­ser et ana­ly­ser leurs don­nées dites extra-financières.

Alors que les pers­pec­tives offertes par les ser­vices finan­ciers semblent aujourd’hui illi­mi­tées, il est de l’intérêt de la France d’entretenir et de relan­cer la dyna­mique du sec­teur, d’œuvrer en faveur du déve­lop­pe­ment de solu­tions et d’acteurs indé­pen­dants, euro­péens et, bien évi­dem­ment, sou­ve­rains, mais aus­si d’ériger la fin­tech natio­nale comme un nou­vel outil du rayon­ne­ment de la France à l’international.

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